Juste, comme ça.

Texte 1.

" Rayon de soleil "

J'étais là, assis sur mon banc. Je regardais les vagues s'échouaient sur le sable gravillon, je sentais le vent taper ma peau, et je sentais l'air frais rentrer et ressortir de mes poumons. J'étais bien, j'étais serin, j'étais seul et j'étais perdu dans monde. J'avais oublié mes problèmes, j'avais oublié la vie, j'avais oublié cette souffrance en moi, cette déchirure qui me poussait à m'échapper de la vie. J'avais oublié à quel point la vie pouvait être cruel, dégradante, folle, noire. J'avais oublié à quel point s'était souffrir de vivre, souffrir d'aimer et j'aimais cette sensation de liberté. Cette sensation de se sentir seul, libre. Alors je me suis levé, je me suis levé de ce banc gris, tout usé, et j'ai hurlé. J'ai hurlé le plus fort possible, des oiseaux ce sont envolés. J'ai hurlé à m'en casser les cordes vocales, j'ai hurlé jusqu'à que ma voix se brise comme mon coeur l'était. J'ai hurlé, j'ai hurlé ma haine contre le monde et ma souffrance contre la vie. J'ai hurlé et des larmes ont coulé parce que j'étais soulagé mais en même temps triste. C'était fort ce que je ressentais, j'avais l'impression que mon coeur se compressait encore plus fort à chaque fois que ma voix montait. J'en voulais et je détestais la vie de me faire souffrir comme cela, je n'avais rien demandé, je n'avais jamais rien fait mal. Je ne comprenais pas pourquoi toutes les souffrances du monde s'abattaient sur moi, je ne comprenais pas pourquoi c'est moi, qui souffrait comme ça. Alors j'ai hurlé à la vie que je la détestais, puis il y a eu ce rayon de soleil. Un beau, fort, illuminant rayon de soleil qui a caressé mon visage et qui m'a réchauffé de ce froid glacial qu'il y avait en moi. J'ai arrêté d'hurler, comme si le rayon de soleil m'avait calmé, consolé et réconforté et je me sentais soudainement bien. J'ai même fermé les yeux et mon corps est retombé sur le banc gris. J'appréciais cette chaleur, j'en frissonnais même et j'ai réalisé que ce rayon de soleil représentait la mort, et que ce rayon de soleil m'incitait à le rejoindre. Comme si le rayon de soleil avait senti à quel point je souffrais dans cette vie, et à quel point je lui en voulais, alors ce rayon de soleil m'a envoyé un signe et m'a incité à le rejoindre car je serais peut être heureux dans ce rayon de soleil. Peut être que je n'aurais plus mal, peut être que je serais enfin heureux et que je n'aurais plus cette souffrance en moi.

Alors j'ai rejoint de soleil, et j'étais enfin heureux.