The Quarry - Dernière nuit au camp

Chapitre 11 - Malentendu

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Forêt de Hackett's Quarry - Candice
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La lune avait beau être haute et brillante, la densité des arbres ne laissait que très peu de place à la lumière pour éclairer son chemin. Pour aller où, de toute façon ?

Machinalement, ses jambes avaient pris la direction des cabanons. Peut-être cherchait-elle juste un endroit au calme où elle aurait pu pleurer sans se soucier d'être vue ou interrompue ? Pleurer, hein ? Pourquoi fallait-il qu'elle pleure d'ailleurs ? Parce que la soirée avait été émotionnellement difficile ? Parce que les autres moniteurs lui avaient prêté des intentions envers Dylan qu'elle n'avait pas ? Parce que Max avait une nouvelle fois un comportement qu'elle n'arrivait pas à déchiffrer ? Parce qu'elle s'était sentie humiliée devant tout le monde ?

Deux fois. Deux fois il avait eu l'occasion de l'embrasser, et deux fois il avait préféré s'esquiver. Pouvait-on faire message plus clair ? Mais alors pourquoi... Pourquoi il l'avait fait espérer, tout au long de ses deux mois, à lui parler de sa fragilité émotionnelle, de sa rupture encore trop récente, de son envie de passer à autre chose ? N'était-ce là que des excuses pour que Candice ne franchisse jamais le cap fatidique de tenter de l'embrasser lui, alors qu'il n'en avait du coup pas envie ? Avait-il seulement éprouvé une once d'intérêt à son égard ?

Il ne méritait pas ses larmes, ni même cette peine affreusement douloureuse qui lui étouffait la poitrine.

Elle shoota rageusement dans une branche qui avait eu le malheur d'être sur sa trajectoire. Le mélange de sentiments négatifs qui bouillonnaient en elle lui donnait mal à la tête. Peine, humiliation, colère, honte... autant de choses qui ne demandaient qu'à s'exprimer, mais que Candice retenait de toutes ses forces. Non, interdiction formelle de pleurer.

Un caillou un peu plus gros que les autres lui fit perdre une seconde l'équilibre, et elle dût piétiner un peu sur place pour retrouver sa stabilité. Elle sourit, amer. Elle en aurait presque oublié qu'elle s'était réfugiée dans la bière avant de ne plus arriver à supporter l'enchaînement de déceptions de ce soir et de quitter le feu de camp. Le chemin semblait encore relativement droit, et son équilibre encore fonctionnel. Elle en arriva donc à la conclusion qu'elle n'avait pas assez noyé son chagrin et que l'alcool qui coulait actuellement dans ses veines n'avait pour seule utilité de la rendre à fleur de peau.

Elle apercevait au loin la masse sombre du premier cabanon quand elle entendit derrière elle des bruits de pas précipités venant dans sa direction. Par pitié, faites que ce soit Dylan, ou Kaitlyn, ou n'importe qui d'autre, mais pas Max. Seigneur, s'il y avait bien une prière qu'elle voulait voir s'exaucer, c'était bien celle-là.

Elle préféra ne pas se retourner et continua de marcher, passant une main rapide sur ses joues pour s'assurer qu'aucune larme n'avait coulé par inadvertance.

- Candice !

Un frisson lui remonta toute la colonne vertébrale, lui tendant chaque muscle qu'il avait traversé. Non, par pitié non...

- Candice ! appela-t-il une nouvelle fois voyant qu'elle ne s'arrêtait pas.

Une seconde, elle envisagea accélérer le pas, mais se rappela vite que son état et la forme athlétique de Max ne lui laissaient aucune chance de lui échapper. Pour autant, elle continua superbement de l'ignorer jusqu'à entendre ses pas s'arrêter à son niveau, et sentir sa main se poser sur son épaule.

D'un geste hargneux, elle roula son épaule en arrière pour chasser l'intruse, et Max n'insista pas.

- Candice, ça va ?

Comment osait-il seulement lui poser la question ? Elle leva vers lui un regard teinté de colère, puis continua son chemin, sans lui adresser un mot.