The Quarry - Dernière nuit au camp

Chapitre 14 - Cartes sur table

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Local radio de Hackett's Quarry - Dylan
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Dylan terminait de régler le volume de la station de radio pour que la musique ne puisse pas être entendue depuis l'extérieur. Quand Candice l'avait laissé à son cabanon, il avait décidé de récupérer deux matelas des lits superposés pour les amener dans le local radio car, après réflexion, s'il y avait bien un endroit qu'il s'était approprié plus que tout durant cet été, c'était bien celui-ci. Et puis, c'était plus spacieux, plus à l'écart... et il avait son matériel fétiche à disposition. C'était un peu, comme si c'était ici, sa vraie chambre. Et là, à cet instant précis, il avait besoin d'un environnement familier, de solitude... et de musique.

L'appareil radio était connecté à son portable via un appareil qu'il avait lui-même bidouillé. S'il ne lui avait pas servi tout l'été à cause du fait que Monsieur H confisquait les portables des moniteurs au début de la colonie, il avait enfin l'occasion de l'utiliser. Une mélodie lente s'échappait de la radio, à un volume relativement bas pour ne déranger personne, mais pas trop non plus pour que lui puisse en profiter pleinement. S'il n'écoutait que lui et se fichait que Candice, Nick et Abi dormaient dans les cabanons en contrebas, il aurait fait trembler les murs du local avec les vibrations de la musique. Il avait envie de ne plus penser, et seule la musique pouvait lui procurer cet effet-là, outre les diverses autres substances dont il n'avait pas accès à cet instant, ainsi que l'alcool, mais avait-il vraiment le cœur à s'enfiler une dizaine de bières avant de commencer à en ressentir les effets ?

Pas sûr.

Il sortit de son sac un polo à manches longues bicolor, rose sur la moitié haute, et vert sur la moitié basse, qu'il enfila ainsi qu'un pantalon de survêtement dans lequel il était très confortable. Il vint s'installer sur la chaise en face de la radio et se laissa transporter par les notes. Il s'affala sur le bureau, sa tête posée sur ses avant-bras et ferma les yeux. Il donnerait tout pour être enfin chez lui, retrouver la sécurité que lui procurait sa chambre, son petit chat Schrödinger qui adorait venir ronronner sur ses cuisses, l'odeur des cookies que cuisinait régulièrement sa mère.

Il ne savait trop combien de temps il était resté ainsi, à tenter de calmer son esprit. Cinq ou six chansons s'étaient enchainées, peut-être un peu plus, quand il entendit la porte du local s'ouvrir. Par réflexe, il tourna sur le bouton du volume pour le descendre avant même de jeter un œil à la personne qui venait d'éclater sa bulle de tranquillité. Le volume décemment baissé, il porta son attention sur la porte pour y trouver Ryan, debout, la main encore sur la poignée métallique, un regard interloqué braqué sur lui, la bouche entrouverte par la surprise.

- Dylan ? s'étonna-t-il enfin en refermant la porte derrière lui.
- Ryan ? Qu'est-ce que tu fous ici ? répondit-il sur le même ton surpris.
- Je... J'étais dehors et j'avais cru entendre... un peu de musique et...

Dylan soupira, adieu la tranquillité.

- Merde, ça s'entend depuis les cabanons ?
- Non non, c'est quasiment inaudible, j'ai failli ne pas m'en rendre compte.

Ryan se pinça la lèvre. Le silence qui s'abattit dans le local installa un malaise embarrassant. 

- Et toi ? continua Ryan, qu'est-ce que tu fais ici ?
- Et bien... commença-t-il en regardant autour de lui. Je crois que c'est ce qui se rapproche le plus de ma chambre. Du moins, c'est là où... je me sens le plus à l'aise.

Le regard de Ryan se dirigea vers les matelas qu'il avait apportés, et il hocha la tête d'approbation.

- Je pensais pas te trouver là, admit-il au bout de quelques secondes.
- Tu espérais quelqu'un d'autre ? rétorqua Dylan sur un ton un peu plus amer qu'il l'aurait souhaité.
- Non ! s'empressa-t-il de répondre, non pas du tout. C'est juste que... je pensais que ce serait vide. En fait, je pensais que le bruit venait, je ne sais pas, d'une machine défaillante, je pensais qu'il y aurait personne.