III

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Mike, Serena, John et Frank rentrèrent chacun chez eux après leur rencontre avec le professeur George. Il n'y avait pas de doute, tous avaient plus d'interrogations après la rencontre, qu'avant.

Serena, qui habitait avec Mike, pas très loin de l'école, ne prit pas le temps de manger. Son appétit ayant été remplacé par sa réflexion.

Mike, quant à lui, lut les documents directement après avoir franchi sa porte d'entrée, en arrivant chez lui. La réflexion fut assez courte, il signa les documents dès qu'il eut un stylo sous la main.

John devait prendre le train de banlieue pour se rendre à la maison. Il prit aussi le temps de bien lire les documents de la pochette et repensa plusieurs fois à la conversation entre lui, Frank, Serena, Mike et George. Il se dit qu'il allait attendre d'avoir fait une bonne nuit de sommeil et verrait au lendemain matin avant de prendre une décision.

Frank arriva chez lui assez rapidement. Il mangea un peu ; un restant de son repas de la veille. Il s'installa dans son salon, avec un café en main. Son regard se plongea dans le vide, en fixant le coin de la pièce où se trouvait une petite étagère blanche. Il se mit à réfléchir, les doigts croisés, à ce que George proposait.

Cent mille dollars par année pour de la recherche sur des moyens de transport. Quelle sorte de moyen de transport est-ce que ce laboratoire de recherche gouvernemental pouvait travailler pour payer des étudiants de la sorte ? George avait parlé de trains à lévitation magnétique, mais ce qui retenu surtout l'attention de Frank c'est « d'autres moyens de transport méconnus du grand public ». Étant donné que Frank et John sont dans le domaine de l'aérospatial, il est probablement que parmi les possibilités il y ait des avions, drones ou hélicoptères. Peut-être que le programme de recherche de George était un programme militaire ? Ça pouvait expliquer pourquoi ils ne pouvaient rien dire de plus. L'offre était toutefois très alléchante : un salaire plus que satisfaisant et surtout d'avoir l'entièreté de ses études payées. Qui refuserait ça ? Après tout, oui l'offre était louche aux yeux de tous, mais elle provient quand même du gouvernement canadien et non de nulle part. Peut-être que George voyait quelque chose d'exceptionnel au groupe d'amis, quelque chose qu'eux même ne voyaient pas. Qu'est-ce qui les distingue de la masse ? Trop de questions parcourraient la tête de Frank qu'il se perdait dans ses pensées. Il ne savait pas trop s'il allait accepter ou refuser ce qui lui était proposé.

Le regard de Frank sorti du vide, ses yeux toujours orientés vers la bibliothèque blanche dans le coin du salon. Il prit une gorgée de café, la température était parfaite. Il déposa sa tasse sur le petit meuble à côté de lui, se leva et se dirigea vers la bibliothèque. Il passa son regard pour lire les titres des livres debout sur les tablettes. Il prit en main l'un d'eux et retourna s'assoir dans son fauteuil. Avant d'ouvrir le livre, il regarda un moment la page couverture. On y voyait le titre « Le Référentiel » et un dessin au milieu. À gauche du dessin, il y avait des formules mathématiques, des graphiques et des symboles étranges. À droite, il y avait une sorte de machine, semblable au scanneur à rayon X que les agents de sécurité utilisent dans les aéroports. Finalement au centre au-dessus, l'écran du scanneur qui montrait des images : un chameau, un avion, une fusée, une galaxie et un système planétaire. Il s'agissait d'un livre de vulgarisation scientifique, plus particulièrement sur les phénomènes de la physique. Ce livre avait été donné à Frank par son père, au début de son parcours universitaire. Son père lui avait dit : « Toute chose compliquée peut toujours être expliquée simplement ». Étant donné que Frank était face à une situation compliquée, il se dit qu'il pourrait trouver une manière de la vulgariser, de la faire paraître plus simple qu'elle ne l'est.

Il ouvrit le livre sur un chapitre qui parle de la fameuse formule découverte par Albert Einstein : E=mc2. Il commença sa lecture, mais n'eut à peine le temps de terminer la première page dont il reçut une notification sur son téléphone cellulaire. C'était un message de Serena : es-tu disponible pour qu'on s'appelle ? Frank déposa son livre à côté de sa tasse de café et appuya sur le nom de Serena dans sa liste de contact. Après quelques coups de tonalité, Serena décrocha à l'autre bout de la ligne.

Un passé oubliéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant