𝟏𝟖 | Le regard qui tue

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Ne crois pas.
N'aie pas peur.
Ne demande pas.

🤍

























J'attends quelques minutes, histoire qu'il soit assez loin pour ne pas se douter de quoi que ce soit

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J'attends quelques minutes, histoire qu'il soit assez loin pour ne pas se douter de quoi que ce soit.

Je me lève et reprends le même chemin que Kali et Jaquann ont pris. J'arrive dans les locaux du casino et descends les escaliers, imaginant que je vais arriver dans le parking. Je pousse une énième porte devant moi et arrive dans l'immense parking souterrain.

Tout ce que j'entends, c'est la musique du casino qui résonne jusqu'au parking. Je continue de marcher je-ne-sais-où, mais je suis pratiquement sûre qu'ils sont ici. C'est le genre d'endroit parfait pour tuer, je l'ai vu dans les films.

― Viens ici, sale fils de pute !

Je me colle contre le mur et vois la scène de loin. Effectivement, il y a Kali et Jaquann, un homme chauve au gros ventre, vêtu d'un costume beige. Il a une canne en or avec lui, il ressemble vraiment à un mafieux.

Deux hommes étaient au sol menottés et bâillonnés de partout, impossible pour eux de faire un seul mouvement.

― Je vous en supplie, libérez-nous ! crie l'un des prisonniers agenouillé au sol, les mains bâillonnées derrière le dos. Argh ! hurle-t-il.

Jaquann vient de lui asséner un coup au dos avec sa batte. Je mets ma main contre ma bouche, retenant un hoquet de surprise.

― Mario t'a posé une putain de question, sale fils de pute ! dit Jaquann.

Kali n'avait jusque-là pas encore bougé.

On nous a forcés... murmure l'homme à ses côtés. Notre boss nous a ordonné de nous infiltrer pour recueillir des informations susceptibles de te faire tomber, Mario.

― Je veux un nom, dit Mario.

Il eut un silence lorsque Jaquann lui mit un coup sur le dos, le faisant hurler de douleur.

― Je veux un nom ! hurle-t-il.

Silence radio.

― Jaquann, tabasse-les jusqu'à ce qu'ils me donnent un nom. Mais ne les tue pas, ils doivent être capable de parler.

Et c'est ce qu'il fait. La scène est choquante. Je recule et me laisse aller contre le mur. J'entends les coups, les plaintes des deux hommes, les os se briser, de plus en plus forts. Les prisonniers hurlent, impuissants.

Jaquann, avec une cruauté sadique, alternait entre les côtes, les jambes et le visage, tout en lançant des paroles cinglantes. Les minutes semblaient une éternité, le rire sardonique de Jaquann résonnant dans le silence du parking. Mes mains étaient plaquées contre ma bouche pour étouffer mes propres cris de terreur.

J'en tremble.

― On ne vous dira rien ! Dit finalement l'un des deux hommes, malgré son état catastrophique.

― Très bien, Mario se tourne vers Kali, Kali.

Je trouve la force de regarder la scène, qui commence à ressembler à une scène d'horreur. Du sang a giclé partout.

Kali ouvre la porte d'une Range Rover qui est garée non loin d'eux. Il tire deux femmes attachées.

― Voici vos sublimes femmes, Rosetta et Daisy. Vous avez trois secondes, avant de me sortir un putain de nom ! hurle Mario

Leurs femmes me font mal au cœur. L'une d'entre elles est enceinte, mon cœur se serre en voyant des larmes de terreur couler sur leurs visages. Kali jette les deux femmes au sol comme deux vieilles sous-merdes, ne faisant même pas attention à celle qui a un bébé en elle.

Un.

La femme enceinte ferme les yeux et caresse son ventre en récitant la prière du Notre Père.

Deux.

Kali sort son glock.

― Coleman Conor ! hurle l'un des hommes.

Kali s'approche de l'homme qui avait parlé et s'accroupit à sa hauteur. Malgré son visage balafré, je pouvais voir qu'il avait les larmes aux yeux.

― C'est laquelle, ta femme ?

― C...Celle qui attend mon fils... Je vous en supplie, épargnez-la, par pitié... Je vous en supplie...

Il se met à sangloter, on n'entend plus que ses gémissements. Mais les trois hommes sont totalement insensibles. Le gros se met à éclater de rire.

― Regardez-moi ce fils de pute, une vraie petite salope.

Kali se relève et tire sur l'autre femme et l'homme qui n'avait pas parlé.

Il regarde la femme enceinte sans aucune once d'émotion.

Non, il ne va quand même pas la tuer...

― Je suis désolé, mais ton batard de gosse va devoir grandir sans connaître son batard de père, dit-il après avoir tiré sur le deuxième homme.

La femme hurle de toutes ses forces.

― Non ! Simon, non.. non !

Elle s'approche du cadavre de son mari et le serre de toutes ses forces. Mario tend deux mallettes à Kali qu'il prend.

― Voilà vos sous les enfants, vous faites toujours du travail de qualité, c'est pour cela que j'aime travailler avec vous.

Je me retourne et me repositionne contre le mur, les genoux contre la poitrine, n'arrivant pas à croire à la scène que je viens d'assister.

Kali avait abattu trois personnes en l'espace d'une minute sans aucun remord, sans aucune hésitation.

Tout ça pour de l'argent.

C'est inhumain.

― Qu'est-ce que c'est que ça ?! dit Mario.

J'étais tellement perdue dans mes pensées que je n'avais même pas remarqué qu'à présent, les trois hommes se tenaient face à moi. Mes yeux croisent le regard glacial de Kali, et mon cœur rate un battement. Il était impossible de déchiffrer ses pensées derrière ce masque d'indifférence.

Mais une chose est sûre, si un regard pouvait tuer, je serais clairement morte.

CriminelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant