Epilogue

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[[ Illustration par Pixiv Id 2001021 ]]

Deux années s'étaient écoulées depuis qu'Aya avait rejoint Suna. Il ne lui avait pas toujours été évident de s'accoutumer à cette vie qui, malgré son absence de souvenirs, lui parut totalement étrangère. Il lui avait fallu se réadapter et redécouvrir les choses les plus simples de la vie mais fort heureusement, elle avait obtenu le soutien nécessaire afin d'y parvenir.

Suite à la visite de Kisame, Aya avait attiré quelques soupçons, étant parvenue à tromper la vigilance des ninjas la surveillant mais n'ayant pu récolter aucune preuve, l'incident avait été rapidement oublié. La jeune femme travaillait dur pour obtenir la reconnaissance de son nouveau village. Elle avait rejoint l'équipe de l'hôpital de Suna afin d'assister les médecins ainsi que les malades. Sa bonne humeur mettait le baume au cœur de tous ceux qu'elle croisait si bien qu'elle fut rapidement acceptée malgré son apparence rappelant sa triste appartenance au village caché de Kiri. Bien entendu et malgré les liens tissés entre les différents villages, l'existence d'Aya à Suna resta un secret à l'extérieur de la cité.

Un jour, elle s'était assise sur le même mur que quelques années plus tôt et contemplait une nouvelle fois le soleil couchant. Elle feuilletait un livre d'avant en arrière, puis inversement pour se focaliser sur les mêmes pages : le Bingo Book dont tous les portraits d'Akatsuki étaient désormais rayés. Son regard s'attarda sur un en particulier : Hoshigaki Kisame. A l'annonce de sa mort, elle avait ressenti une sorte de pincement au cœur mais avait su habilement le réduire au silence. Elle avait alors fait son deuil seule, silencieusement, face à un coucher de soleil comme celui-ci et avait songé à son passé. Bien qu'il n'ait pas toujours été très éloquent ni très adroit dans ses paroles, il avait toujours veillé à son bien-être lorsqu'on lui en avait laissé l'opportunité.

Lorsqu'ils vivaient à Kiri, il était souvent venu à son secours lorsqu'elle en avait eu besoin, couvrant toujours ses arrières scrupuleusement. Puis elle avait dû déserter son village car poursuivie par les détracteurs de son camarade. Là encore, il était intervenu en sa faveur, lui permettant de rejoindre Akatsuki. Mais une fois là-bas, malgré tous ses efforts pour la protéger, leur Leader avait finalement décidé qu'il fallait l'éliminer et pour cela, il l'avait confiée au pire membre qu'il puisse exister : Akasuna no Sasori. Sa haine envers cet individu dépassait tout ce qu'elle avait pu connaître et son but était clair : l'ajouter à sa collection de pantins... Et enfin, il l'avait sauvée de ce sceau maudit qui l'avait condamnée et permit de rejoindre un village capable d'assurer sa protection pour lui offrir la vie paisible dont elle avait toujours rêvé.

Comme le lui avait expliqué Kisame, sa mémoire ainsi que son chakra étaient revenus peu à peu mais le processus complet avait mis plusieurs mois avant de s'achever. Elle s'était longtemps questionnée concernant son passé commun avec le squale et le lien qu'ils avaient pu entretenir. La réponse lui était apparue en rêve comme bien d'autres souvenirs : ils ne s'étaient jamais affichés officiellement mais avaient été partenaires avant de quitter leur village, se cachant du regard de tous pour passer du temps ensemble puis encore quelques fois après avoir rejoint Akatsuki.

Il lui avait été difficile de faire face à ce flot de souvenirs alors qu'elle avait embrassé une toute nouvelle existence, cependant, le passé ne devait pas interférer sur le présent ni son avenir.

Son regard se posa sur le visage de Sasori. Sa mine enfantine aurait pu en tromper plus d'un mais elle était l'une des rares à connaître l'étendue de sa cruauté tout en étant toujours en vie. Après un dernier regard sur la double page rayée de Kisame et d'elle-même, elle referma l'ouvrage et le replaça dans sa besace.

A ce moment, un bruit mou de fit entendre juste derrière elle. Se détournant, elle esquissa un sourire sincère en reconnaissant la silhouette se tenant là. Tapotant sur le sol à côté d'elle, elle indiqua au nouveau venu de s'asseoir auprès d'elle, ce qu'il fit avant de tourner un regard un peu inquiet vers elle.

« Pourquoi est-ce que tu viens toujours t'isoler ici ? Demanda-t-il un peu perplexe.

— C'est mon point de vue préféré à Suna, quel mal à cela ? Répondit la jeune femme joyeusement.

— Il est surtout à l'abri de tous les regards, je ne voudrais pas que...

— Cesse donc de te poser des questions ! Le somma la bleue dans un sourire en posant un doigt sur ses lèvres. Tu sais que j'aime venir ici regarder le coucher de soleil, cela me rappelle ce doux rêve que j'ai pu faire peu après mon arrivée...

— Tu viens ici pour penser à moi alors qu'en rentrant à la maison, tu m'aurais en chair et en os ? S'étonna le shinobi.

— Je n'en reviens pas, tu es jaloux de toi-même là ? Se moqua Aya en lui donnant un petit coup de coude. Voyons Kankuro, si je viens ici, c'est aussi parce que je sais que tu viendras me rejoindre ensuite ! Tu n'avais pas encore compris que je t'attendais ? Ha ! Ha ! Tu es beaucoup trop adorable pour ce monde cruel !

— Tsss ! N'importe quoi... marmonna le marionnettiste faussement vexé.

— Viens voir par ici, j'ai quelque chose pour toi qui devrais te redonner le sourire !

— Ah... Bon ? »

Attrapant son visage de ses deux mains, la kunoichi s'empara de ses lèvres puis le contempla avec tendresse. Rougissant jusqu'aux oreilles, le brun ne put s'empêcher de détourner légèrement le regard puis d'esquisser un sourire avant d'enlacer la jeune femme et de déposer sa tête contre son épaule : il était si heureux de l'avoir retrouvée !

Désormais, tous deux savaient que plus rien ne pourrait les séparer. La guerre était terminée, l'Akatsuki n'était plus et une paix enfin durable avait été établie dans le monde shinobi. Aya n'avait pu être qu'une simple spectatrice du retour victorieux de son petit-ami car officiellement, elle ne possédait plus aucun chakra et n'était donc pas en mesure de combattre. Pire encore, aux yeux des autres villages, elle était considérée comme morte, assassinée par celui qui l'avait autrefois recrutée. Au fond d'elle, elle s'était sentie soulagée de ne pas à avoir à être mêlée à ce conflit car pour rien au monde elle n'aurait souhaité refaire face à cette organisation malfaisante.

La marionnette d'Akatsuki avait finalement su couper les liens la retenant prisonnière et menaçant quotidiennement son existence et désormais, elle était enfin maîtresse de ses propres mouvements, libérée des fils de son éternel tourment...

Akatsuki's PuppetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant