Un Nouvel Envol // F1

Chapitre 23 : Les paillettes de Monaco

Dimanche 26 mai, Monaco, 12h

- Pierre ?

Le pilote redressa la tête en entendant son prénom et sourit en voyant Max approcher. Il avait trouvé un coin tranquille sur la terrasse du motorhome de Red Bull pour manger son déjeuner, mais n'était pas dérangé par la présence de son copilote.

- Comment ça va ? demanda Max en s'asseyant à ses côtés.

- Plutôt bien.

La vérité était qu'il était stressé. Il avait eu un bon rythme aux essais et aux qualifications, c'était le moment de ramener de bons points. Et de continuer à prouver qu'il avait sa place. Max le dévisagea un moment, puis hocha la tête :

- Ça va de mieux en mieux dans la voiture pour toi, c'est bien.

- Ouais.

Il avait toujours un peu de peine à reconnaître ses difficultés devant Max.

- Fais gaffe, je vais te rattraper en piste, plaisanta-t-il.

Le hollandais leva les yeux au ciel.

- Bien sûr.

Ils savaient tous les deux qu'il faudrait un abandon pour que Pierre se retrouve devant. Ou une erreur de Max, mais cela n'arrivait pratiquement jamais.

- Encore les Mercedes devant, soupira-t-il. Ça dure depuis trop longtemps.

- M'en parle pas, grommela Max. Leur domination fait chier. Si seulement on avait la même putain de voiture.

Pierre eut un sourire. Sujet sensible, nota-t-il.

- Tu battrais Lewis a plat de couture si c'était le cas ? le taquina-t-il.

- Pas à plat de couture, mais je le battrais, répondit-il très sérieusement.

Pierre sut qu'il était sincère. Il n'était pas du genre à douter de ses compétences. Il l'enviait.

- Tu...

Max hésita avant de continuer sa phrase et lui jeta un coup d'œil.

- Tu as de nouveau eu une crise de panique ?

Ah, c'est donc ça qu'il voulait savoir, comprit Pierre. Au moins la réponse était facile.

- Non.

Ce qui ne voulait pas dire qu'il allait mieux. Il était toujours autant stressé. Il dormait encore plus mal ces derniers temps et avait régulièrement des cauchemars, alors qu'il n'en avait jamais d'habitude. Mais Max n'avait pas besoin de savoir ça.

- Pyry m'aide pas mal, je fais plein d'exercices de relaxation et de respiration.

Son coach n'était pas au courant pour les crises de panique, mais il avait bien remarqué qu'il était de plus en plus tendu. Au moins cela lui permettait de vivre son week-end du mieux possible et de ne pas stresser avant de monter dans la voiture. La conduire ne lui faisait pas peur. Il adorait ça toujours autant. Tout ce qui avait autour, au contraire...

- Bon, tant mieux ! s'exclama Max avec un sourire. Je ferais mieux d'y aller, j'ai encore plein de choses à préparer.

Pierre se leva et hocha la tête :

- Ouais moi aussi, Pyry ne va pas aimer si je suis en retard.

- Tu es tout le temps en retard.

- Je fais des efforts, rigola-t-il.

Dimanche 26 mai, Monaco, 23h30

La musique était assourdissante et la chaleur étouffante, mais Pierre s'en fichait. Rien ne pouvait gâcher le petit nuage sur lequel il se trouvait. Il avait terminé la course 5ème, son meilleur résultat à Monaco et en plus, il avait Emma à ses côtés pour célébrer. Il avait des raisons de faire la fête et n'allait pas s'en priver.