Un Nouvel Envol // F1

Chapitre 16 : Premières difficultés

28.02.2019, Barcelone, essais hivernaux

Pierre se rendit compte de son erreur à l'instant où il l'eut commise. Il tourna son volant un poil trop fort et cela suffit à déséquilibrer sa voiture. Il partit en tête à queue et se prépara pour l'impact. L'arrière de sa monoplace tapa dans le mur et son corps se retrouva projeté en avant, vite retenu par les sangles qui l'enserraient. Il poussa un gémissement, secoué par la violence du choc.

- Pierre ça va ? demanda son ingénieur à la radio.

- Ça va, répondit-il. Je suis désolé les gars.

Le silence qui suivit lui donna un goût amer en bouche et il s'extirpa de sa voiture presque à contrecœur. Il n'avait pas envie d'affronter ses patrons.

Quelle merde, pensa-t-il alors qu'une voiture le ramenait en direction des stands. Il se crashait une deuxième fois en l'espace de quelques jours.

Les essais hivernaux avaient pourtant bien commencé. Il avait conduit sa Red Bull pour la première fois et il s'était senti à l'aise, excité par la vitesse de la voiture et par l'efficacité de toute l'équipe. Ce qui avait changé dès le deuxième jour, où il avait trouvé sa monoplace différente, embêté par la balance et il avait perdu le contrôle. Il avait eu de la peine à la conduire depuis ce premier incident.

Pierre entra dans son garage la tête basse, sentant les regards presque accusateurs des mécaniciens et garagistes. Ils doutent de moi, comprit Pierre en les observant mieux. Il ne pouvait pas vraiment leur en vouloir, il n'avait pas fait bonne impression. Il avait juste besoin d'un peu plus de temps.

Il alla directement voir Christian Horner, préférant régler cette histoire tout de suite. Le team principale l'accueillit avec une moue contrariée et il demanda :

- Rien de cassé ?

- Je vais bien, répondit Pierre embarrassé. Écoute, je suis vraiment désolé. Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé.

- Ça arrive, soupira-t-il. C'est moins grave maintenant que durant une course. Mais cela ne doit plus se reproduire. Ces bêtises coûtent de l'argent.

Pierre accepta la réprimande sans broncher, bien que sa fierté en prit un coût.

- Ça ne se reproduira plus.

- Ouais... J'attends de voir. Essaye de comprendre ce que tu as fait de faux.

Le dernier commentaire l'agaça encore plus. Oui, il avait tourné trop fort le volant, mais cela ne devrait pas suffire à déséquilibrer complètement la voiture. Normalement il aurait réussi à la récupérer. Pierre comprit qu'il était congédié et se dirigea vers son ingénieur. Ils allaient passer de longues heures à analyser toutes les données et voir comment améliorer la voiture pour qu'il se sente plus à l'aise. Sur le chemin, il croisa le regard de Helmut Marko, qui était encore plus dur que celui de Horner. Il poussa un long soupir, mais ne s'arrêta pas. Si l'autrichien avait quelque chose à lui reprocher, il n'avait qu'à venir à lui..

Pierre entra dans la salle de réunion, se posa dans son siège et regarda les différents ingénieurs et techniciens l'entourant. Il était soulagé de voir qu'ils ne semblaient pas lui en vouloir. Ils étaient tous très sérieux, comme s'ils s'apprêtaient à résoudre un exercice compliqué de mathématiques.

- Bon, commençons, dit son ingénieur. On a du travail.

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Après quatre heures de discussions et d'analyse, Pierre entra dans sa chambre d'hôtel épuisé, frustré et avec un sérieux mal de crâne. Il n'avait pas prévu ses premiers jours de cette manière.