Chapitre 7
Samedi 18 Décembre
J'ai passé toute la journée d'hier à ne rien faire. J'ai encore séché les cours, je crois que ça désespère mes parents, mais je ne veux vraiment pas y retourner. Harry ne m'a pas parlé hier, c'était bizarre, mais je n'ai pas cherché à lui parler parce que je n'en avais pas envie.. Il m'énerve un peu à se prendre pour un justicier avec ses « je vais te sauver », « t'as besoin d'être sauvé », mais sauvé de quoi même ? Tout ce que ce garçon dit n'a aucun sens, vraiment. C'est lui qui a un problème, et un gros d'ailleurs, pas moi. J'avoue que parfois j'ai des pensées sombres, mais ça s'arrête là. Lui et moi on est complètement différents, et j'aimerais qu'il le comprenne, au lieu de me mettre dans le même sac que lui.
On doit aller à l'opéra ce soir, encore. Je vais y aller, je ne sais pas pourquoi. Enfin si, je n'ai pas envie de me prendre pleins de reproches dans la gueule encore une fois. La pièce qu'on va voir ce soir, ressemble à toutes les autres, c'est à dire qu'elle sera nulle. Je me prépare vite fais, parce qu'on est déjà « en retard », pour ma mère si je ne suis pas prêt une demie heure avant de partir, je suis en retard. Donc je file dans la douche, et puis je m'habille, je fais un effort côté vestimentaire, mais pour mes cheveux il ne faut pas trop en demander non plus. On part vers 19h30 de chez nous, dans la voiture je n'ouvre pas une seule fois la bouche, je n'ai pas envie de parler. Quand on arrive à l'opéra, je descends de la voiture et je rentre à l'intérieur, en suivant mes parents. Ils ont repérés des amis à eux, le patron de mon père je crois. Ils vont encore étaler leur désespoir concernant mon avenir et mes études, ça va être super. Quand on arrive à leur hauteur, je leur dis rapidement bonjour, et ma mère part dans un monologue, me concernant bien évidemment. Leurs amis, ont une fille, elle est blonde, avec des yeux couleur océan. Et ma mère sort la phrase que je redoutais :
« Tiens Louis, regarde, elle est mignonne Chloé non ? »
Je jettes un regard à ma mère, puis je ris, c'est nerveux. Je sais que ce n'est pas l'endroit idéal pour faire mon coming-out, mais j'en ai vraiment marre qu'elle me soule avec toutes les filles de mon âge qu'elle croise.
« J'aurais bien aimé sortir avec elle, vraiment, elle est très jolie, mais... Je suis gay. »
Plus personne n'osait bouger, et je trouvais ça assez marrant, ma mère ne s'y attendait pas, et sa tête est mémorable. Elle éprouve du dégout, je le vois. Mais elle ne dit rien, parce qu'elle n'aime pas faire de scandale en public, je la connais, elle m'hurlera dessus en rentrant, dans la voiture. Mon père lui, est parti dans la salle, surement choqué par ce que je viens de dire, mais son avis m'importe peu, comme celui de ma mère d'ailleurs. Je suis gay, et qu'ils l'acceptent ou pas, ça ne me fera pas changer. Ma mère rejoint mon père, laissant leurs amis (et leur charmante fille Chloé), seuls avec moi. C'est assez gênant comme moment, donc je décide de rejoindre mes parents, sans dire au revoir. Je m'assois alors à ma place, après avoir fait un marathon entre les sièges. C'est donc parti pour quelques heures de douleur intense. J'en profiterais pour réfléchir, si seulement j'y arrive. A moins que, ce soir, un -nouveau- croque-mort soit enfin passionnant, ce qui m'étonnerait franchement. La salle s'éteint et un mec aussi pâle qu'un cadavre en décomposition rentre sur scène. J'entend des sons, des notes encore et encore, qui brouille ma tête encore plus qu'elle ne l'était avant. Je regarde le vide qu'il y a autour de lui, les gens émerveillés par quelque chose qui me parait banal et je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel. Après quelques heures de souffrance tout s'arrête, la salle se rallume et tout le monde se lève pour applaudir. Je le fais aussi -enfin du mouvement dans cette soirée- et les gens ne tardent pas pour commenter sa performance de tous les compliments du monde, et des plus élogieux qu'ils soient. Soit ils sont sourds, soit clairement hypocrites. En sortant de l'opéra, personne ne dit un mot jusqu'à la voiture. On monte dans celle-ci, mon père démarre, et ça y est, ma fête commence. Ma mère part en furie, toutes sortes de phrases sortent de sa bouche.
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Suicide room - Larry
Fiksi PenggemarCette fiction est une adaptation du film "Suicide Room" en version Larry. En aucun cas cette histoire vient de notre imagination, nous n'avons fait que réécrire le film d'une autre façon...