Chapitre 12 : It's drama time.

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TW : scarification, sang, homophobie

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Si je n'ai pas évoqué la totalité de mes camarades de classe, c'est parce qu'il y en a que je connaissais pas assez ou qui se faisaient plus discrets. Il y en a aussi que j'ai omis volontairement car je ne les appréciais pas vraiment. Ce qui est étonnant, c'est que Strass n'en fait pas partir. Pourtant, elle était une de mes harceleuses au collège.

Cela faisait plusieurs années que je ne l'avais pas vu. Je ne vous raconte donc pas ma surprise quand j'ai appris que nous étions dans la même classse à la rentré. Je ressentais encore au fond de moi de la colère à son égard. Après tout, elle n'avait pas été tendre avec moi à l'époque. C'était elle qui avait dit à ses copines que je n'avais pas des seins mais de la graisse pendant un cours de natation. Son visage s'était décomposé lorsqu'elle m'avait vu sortir du vestiaire, ignorant que j'étais là moi aussi.

Et oui, je suis un garçon avec des seins. Et honnêtement, j'aurais préféré ne pas en avoir. L'ironie, c'est que j'en ai eu très tôt. Déjà en CM2, ma mère essayait de me convaincre de mettre des soutiens gorge, ce que je refusais systématiquement en lui disant que je n'étais pas une femme mais un enfant. Quand ma poitrine s'est développée, j'ai souvent été tenté de la couper avec une paire de ciseaux. Mais nous reviendrons sur ce sujet plus tard.

Quoiqu'il en soit, j'ai eu du mal a accueillir le retour de Strass dans ma vie. Mais au fil du temps, j'ai compris qu'elle n'était plus la même. Et c'est peut-être bête, mais j'ai arrêté de la détester le jour où elle m'a proposé d'imprimer mon exposé car je n'avais pas d'imprimante. Cet acte de gentillesse m'a fait revoir toute l'image que je m'étais faite d'elle. Et même si je n'ai jamais oublié ce qu'elle m'a fait, je ne lui en voulait plus. Et pour quelqu'un de rancunier comme moi, c'est une grande avancée.

Mais passons, ce n'était pas de elle que je voulais parler. Comme dis plus tôt, il devait bien y en avoir deux ou trois camarades avec qui le courant ne passait pas. Notamment cette fille, avec qui j'ai eu quelques soucis. Nous appellerons Stabilo, et c'est la même qui était évoquée dans le fameux langage codé au chapitre 9.

Nous étions en première. J'avais dessiné le portrait de l'Artiste, la fille qui joue du ukelele. Durant la récréation, j'ai pris mon courage à deux mains pour aller lui parler. Je lui ai montré mon dessin et lui ai demandé si ça la dérangeait. Elle était d'abord surprise, m'expliquant que c'était elle qui dessinait les gens d'habitude, mais semblait plutôt flatté. Elle avait même ajouté un petit mot sur un coin de la feuille, écrivant qu'elle trouvait ça "kiki" ( ça veut dire mignon je crois ). Une fois rentré à la maison, je décide de partager mon dessin sur les réseaux sociaux. Et là, c'est le drame : je me fais incendier en commentaires car je ne l'ait pas mentionner.

Quand on mentionne quelqu'un sur internet, on écrit le nom de son profil afin de l'identifier, ce qui lui envoie une notification. Sauf que je ne l'ai pas fait, ayant d'abord oublié et me disant ensuite que ce n'était pas nécessaire vu que le but était de deviner de qui il s'agissait. Je m'étais alors dit qu'il aurait été trop évident de la citer, donnant ainsi la réponse.

"Si quelqu'un en commentaire trouve de qui il s'agit, je lui dirais que c'est la bonne réponse et je la mentionnerai à ce moment là."

C'était peut-être idiot de penser comme ça, mais je ne cherchais pas à mal à ce moment là. Et vous pensez peut-être que c'est la concernée qui s'est énervée ? Pas du tout. Il s'agit d'une autre camarade de classe, Stabilo, à qui je n'avais encore jamais parlé de ma vie. Et vous savez ce qu'elle m'a dit ?

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