Chapitre 2 : Au travail

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Étendue sur mon lit à baldaquin dont le prix m'a paru une belle arnaque - vu le peu de confort qu'il me procure - je laisse mon esprit planer quelques minutes. Mais avant je sens une bouffée de fatigue m'envahir, au point de bailler comme une repue ayant eu du mal à fermer l'œil de la nuit. Hier soir, c'était une soirée atypique. Une soirée chargée en émotions. Je veux parler de Edna bien évidemment. Également, de ce bel inconnu assis à quelques mètres de moi, et qui tout au long de l'attention que je lui ai accordée, n'a pas daigner se détacher de son téléphone portable. En un instant, j'eus l'impression qu'il était en pleine conversation avec la femme de sa vie. Sa concentration parlait pour lui. Il était calme, et irrésistiblement attirant. Le charme qu'il dégageait rendait la soirée chaude ! Enfin ma soirée. Je n'ai pas cherché à repérer des yeux inquisiteurs féminins, mais j'étais persuadé que des femmes l'avait déjà dans le collimateur. Dommage qu'il ne soit pas resté plus longtemps. Il se serait passé bien des choses.

Évitant de ressasser au maximum cet échec lamentable avant même d'avoir essayé, je préfère m'extirper du lit. L'heure indiquée par la montre de mon chevet, me conforte dans ma dépendance matinale. Il est encore tôt. À peine avons-nous atteint les six heures du matin. Et dire que j'ai très peu dormi. Je sens que ce manque de sommeil ressurgira bien vite. Quitte à me laisser au moins du répit. Dans la vie, j'exerce comme assistante personnelle au sein d'un cabinet d'expertise financières. La boîte occupe un grand bâtiment, comptant plusieurs groupes notamment celui de l'assistance à la gestion, le mien, une partie juridique, et tout un tas de secteur lié à l'ingénierie financière et à la fiscalité. La firme est très fructueuse et recrutant. Le salaire est très onéreux et le personnel serviable, même si on ne se voit que rarement. À cause de nos différentes responsabilités et étages. Mon patron, Silver Newman, est quelqu'un de très prenant voir inflexible côté paperasses. Mise à part cela, je le trouve tendre. Dans le sens où il nous permet quelques libertés. Doté d'un charisme impressionnant, il sait comment arriver à ses fins. Atout que j'apprécie particulièrement. Je l'ai maintes fois vu à l'œuvre avec des clients ou encore lors des réunions avec tous les associés. Il en est ressortit leader. Dans la boite, tous le craint, tous l'adulent et le traite avec respect. Personnellement, un tel traitement de faveur est amplement mérité ! La dernière chose que je peux dire sur lui, c'est qu'il est lève-tôt. C'est un peu lui qui m'a initié. Depuis, je suis réglée. Il aime la ponctualité. Et si je veux demeurer dans son estime, important que ce critère soit mis en avant.

Rajustant ma veste, je récupère mes clés dans le mini vase siégeant sur la hampe de ma cuisine. Pas le temps pour petit-déjeuner, même si l'envie est là. Je le ferai à la pause. Par contre, comme tout matin, je me dépêche de me servir un grand verre d'eau que je descends à la traite. De quoi m'hydrater et abrégé une once d'appétit. Paré pour le service, je dévale les rues de mon quartier à la recherche d'un taxi. Le trafic est très proéminent à cette pâtée de routes, alors c'est sans équivoque que je hèle un qui accepte de me conduire. Cela dit, avec la rémunération que je touche, je dois être en mesure de me payer une voiture. Hélas, je ne peux me le permettre. L'appartement dans lequel je vis est très proche de mon lieu de travail. Même s'il me coûte une petite fortune, au moins il me permet d'arriver à temps. Pour la voiture, ce n'est qu'une question de temps. Je fais déjà des économies. À vrai dire, je rêve de pouvoir m'offrir une belle Chevrolet, couleur blanche. Ça serait le pied ! Du trio, je suis la seule à papillonner. Toutes mes copines en ont une, moi aussi, il m'en faut. Pour aller au boulot, pour me déplacer à ma guise, et un peu taper la frime ! Ça ne fait pas de mal à ce que je sache.

- Francesca, le chef a demandé à ce que tu lui envoie ses rapports dans son bureau, me renseigne Victoria, ma collègue légèrement plus gradée que moi vu qu'elle s'y connaît pas mal en termes fiscaux.

Derrière ce désirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant