~ Chapitre 2 ~

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Un long silence s'installa. J'étais fatiguée. Ce silence ne me plaisait pas.
De là où je me trouvais, je ne pouvais pas voir les gens. J'étais si fatiguée ... Je m'endormis.

Je me réveilla. J'étais seule. Ah non, une autre blouse rose était à l'autre bout de pièce, elle feuilletait quelque chose. J'avais mal au ventre, une douleur que je n'avais pas ressentie la première fois que je m'était réveillée. Je gémit. Elle se releva, posa la chose qu'elle tenait et vient me voir. Elle ne parlait pas.
- Euh ... J'ai mal au ventre
- Ok. Je vais voir ce que je peux faire.
- Que s'est-il passé ?
- Je ne sais pas. Enfin je sais juste que tu as eu un accident de voiture et que cela fait une semaine que tu est dans le coma.
- ... Une "voiture" ?
- Oui, c'est un objet qui... Peut importe, tu réapprendras tout cela plus tard. Un docteur va venir te voir et te donner quelques informations sur toi. Moi je n'ai pas le droit.
- Un "docteur" ? Qu'est-ce donc ?
- ... Une personne avec une blouse blanche, plus grande que la mienne. Mais je suppose que tu ne sais pas ce que veut dire le mot "blouse" ?
- Si si, merci de vous en inquiéter. Lui répondit-je - ironiquement bien sur-.
Cette femme ne me plaisait pas. On aurait dit que c'était de ma faute si je ne connaissait pas certaines choses. Peut-être ? Oh, toutes ces questions ! J'en ai marre ! J'ai hâte que le "docteur" - je n'était pas sûre - arrive et m'explique. Je me rendormie. La femme avait, à l'aide d'une seringue, fait pénétrer un liquide dans mon corps à l'aide de tubes, qui étaient reliés à mon bras.

Je me réveilla - encore une fois -. Je n'avais plus mal au ventre. Cette fois-ci, c'était - apparement - un docteur qui était là, assis, à me regarder. Quand il vit que je m'étais réveillée, il me fit un large sourire, me dévoilant toutes ces dents blanches. Il s'avança vers moi, un bloc-notes - était-ce vraiment cela ? - à la main.
- Bonjour. Je suis le docteur Sheese. Ça va ? Il articula chacun de ses mots. J'avais l'impression d'être un bébé qui ne comprenait rien à ce qu'on me disait.
- Je suis sur un lit, dans une chambre. Je ne sais pas ou je suis - à part que je sais que je suis dans une chambre -. Je ne sais pas qui je suis. Je ne sais pas qui vous-êtes. Je ne connais personne. Je ne me rappelle plus de rien. Apparement je serais ... "amnésique" ? Une femme dit être ma mère, un homme dit être mon père et un garçon dit être mon frère ! Mais je ne les connais pas ! Mais oui, merci je vais bien.
Apparement mon saut d'humeur ne plût pas à Monsieur Sheese. Il fit une tête d'enterrement.
- Écoute. - Il s'assoit - Je vais tout t'expliquer. Mais tu m'écoutes jusqu'au bout d'accord ?
J'hocha la tête - positivement -.
- Bien. Tu t'appelles Lisa. Lisa Milano. Tu as 17 ans. Tu est dans un hôpital. Un hôpital est un bâtiment ou les gens, quelqu'ils soit, viennent quand ils ont des bobos, plus ou moins grave. Tu suis ?
- Oui.
- D'accord. Tu est arrivée ici il y a une semaine, en urgence. D'après ce que tes parents ont brièvement expliqués, tu était dans une période "crise d'adolescente", "rebelle". Tu revenais d'une soirée, complètement saoule. Apparement tu étais dans une voiture, conduite par un homme qui a juste appelé le SAMU et qui est parti, ce qui veut dire qu'on ne l'a pas vu. Bref tu étais donc dans une voiture quand soudain un enfant à traversé sans regarder. Vous avez donc freiné, fait une sorte de demi-tour, et vous vous êtes pris une voiture de plein fouet. Tu est donc tombée dans le coma, on t'a amené ici et voilà, tu t'es réveillée. Tu suis toujours ?
Je le regardait avec des gros yeux. Je n'avais pas tout compris, mais juste assez pour savoir ce qu'il s'était passé. Lisa ? Je m'appelait Lisa. Ça va, c'est pas terrible mais ça va. Mais, qui était donc l'homme au volant de cette voiture ? Je ne sais pas pourquoi, mais de ne pas savoir me perturber. D'ailleurs, c'était quoi une voiture ? Et un volant ? Et le SAMU ? Ou la la, je suis paumée ...
- Lisa ? Tu est encore avec moi ?
- Euh oui oui, pardon. Je... Enfin c'est un peu beaucoup comme ça, mais c'est bon, je vais tenir le coup, continuez s'il-vous-plaît.
- Ok. Les personnes qui étaient à tes chevets étaient bien de ta famille. C'était ton père, ton frère et ta mère. L'autre jour, des amies à toi sont venues te voir, d'ailleurs elle ton apporter quelques cadeaux. Elles m'ont dit qu'elles repasseraient cette semaine. Tu vas devoir rester ici encore un peu, le temps que tu te rétablisse bien. De plus tu vas devoir prendre des cours, pour te rappeler de tout.
- Bien, m-m-mais pour mes amies ? Si je ne les reconnais pas ?
- ... Ce n'est pas grave. Elle comprendrons. Tiens.
Il me tendit un paquet cadeau et une petite enveloppe.
J'ouvris le cadeau : un gros nounours était dedans. Il était brun, avec de beau yeux noisettes. Ce nounours me fit sourire. Pourquoi ? Aucune idée.
J'ouvris ensuite la lettre. Quand je l'ouvris, un parfum en sortit. Ce parfum me disait quelque chose, mais je ne savais pas quoi. Le papier, rouge, avec des petits cœurs dessinés maladroitement, avait était imbibé de ce parfum.
" Coucou Lisa. On espère que tu vas bien ! Nous avons choisi ce gros nounours toutes les trois, nous savons qu'il te plaira !! Ne nous fais plus jamais une peur pareille. Plus jamais d'alcool ok ?! Bon, on repassera quand tu seras réveillée ! Gros bisous, on pense fort à toi.
Claire, Mila, Eloïse."
Oh non. Non. Non ! Non !!!! Nooon !!!!!
Ces trois noms ne me disait rien.

Pourquoi ? Pourquoi ?! Je voulais m'en souvenir ! Plus que mes parents. Mes parents, forcément que je les reverrait. Mais peut être pas elle, et apparement nous devions être très proches. Je suis amnésique, je ne me souviens de rien, mais pourtant elles m'ont fait sourire rien qu'avec un ours en peluche.

Quelqu'un toqua à la porte. Sheese, visiblement surpris, alla ouvrir. Il parla quelques instant avec quelqu'un. Un homme apparement. Puis il sortit, laissant rentrer l'homme.
En fait ce n'était pas un homme. C'était une garçon. Il devait avoir 18-19 ans. Il était musclé, ça ce voyait. Il avait de beaux cheveux bruns qui retombaient sur ses magnifiques yeux, qui eux aussi, étaient marrons. Il était un peu bronzé. Canon. Il me fit un beau sourire, le sourire charmeur, qui fait généralement craquer toutes les filles.
- Salut. Me dit-il.

Amnesia.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant