Il était tard, très tard. Cependant, il ne semblait jamais être assez tard pour se sentir en paix. Il le savait mieux que quiconque. Accoudé à sa fenêtre, Livai regardait le coucher de la lune, qui se noyait dans les premières étincelles de l'aube. La succession infinie entre l'ombre et la lumière. Le combat perdu des étoiles qui cherchaient encore à faire percer une lueur dans ce ciel rouge sang. Début d'un nouveau jour. Une souffrance inexplicable lui lançait en permanence la poitrine, l'ensserrait, l'étouffait. Il s'arracherait le cœur s'il était persuadé qu'il pouvait s'en libérer. Mais chaque griffure ou coupure ne fait que le brûler davantage sans réussir à écouler ce cauchemar hors de son corps. Il ne pouvait fermer l'œil. Le brun se plongeait dans ses pensées noires, laissant sa musique en fond sonore par peur du silence. La nuit semblait hors du temps. Hors des obligations, hors de la sphère des humains. Un temps sombre où il pouvait ressentir son âme, puiser dans les forces tranquilles d'une nature endormie. Soulager son cœur oppressé. Son âme s'enflammait autant que le ciel qui s'allumait, teinté de rouge et d'orange. De sa fenêtre, il observait le voisinage se lever petit à petit. Ils commencèrent à s'affairer, l'activité se réveillait. Lentement, le jeune brun baissait son volet et fit retomber la pénombre dans son antre. Ennemi de la lumière, créature de la nuit. Au déclin des ténèbres, vint l'heure de s'enterrer dans ̶s̶o̶n̶ ̶l̶i̶t̶. Et non, une journée l'attendait, au salon. Le seul et unique endroit dans lequel il pouvait se sentir comme chez lui, en sécurité. Pas si mal, finalement.
Vêtue d'une tenue plutôt confortable, il prit la paire de clef du salon de thé qu'il glissa dans son sac, s'apprêtant à sortir de son appartement. Mais, il aperçut, près de la porte d'entrée, le fameux parapluie que lui avait soudainement donné hier, le blond. C'est alors que Livai était, à nouveau, pris par ce sentiment étrange et à la fois perturbant à l'égard de cet homme qu'il avait seulement rencontré la veille. Une sensation dont il n'arrivait pas à s'en défaire. Pourquoi est-ce qu'avec un simple regard, ce type avait-il transpercé son âme ? Une question complexe, sans réponse, mais frustrante. Il n'avait pas emporté avec lui ce parapluie, se disant qu'il ne le reverrait peut-être pas aujourd'hui, ni dans les jours à venir.
Arrivé devant le salon, le sommelier en thé inséra les clefs dans la serrure, pénétrant dans la pièce. Un sentiment de relâchement et de relaxation se répandit dans tout son être face aux douces odeurs de ses différentes feuilles séchées de théier qui émanait dans la salle. Il se rendit dans les vestiaires afin d'y enfiler sa tenue ; une chemise blanche, un bas noir et sans oublier son tablier vert brodé avec le logo de son salon de thé.
Le bruit d'une petite clochette se fit entendre, signalant la présence de nouveaux clients. Mais ce n'était pas le cas, il s'agissait simplement d'Isabel et Furlan. Ces derniers saluèrent Livai qui était au comptoir, avant de se rendre à leur tour aux vestiaires.Soudainement, le téléphone fixe sonna, Livai décrochant ce dernier.
- Levi's tea shop, bonjour. Que puis-je faire pour vous ?
- LIVAAAAAAAAAAAAAI ! Hurla Hange à travers l'appareil.À l'entente de ce cri, le brun reconnut directement de qu'il s'agissait, affichant une expression blasé au visage.
- Qu'est-c'tu veux, quat'z yeux ?
- Comment ça va ? J'aimerais que tu puisses nous livrer du thé, au lycée.
- Ouais je peux. Passe moi ta commande.
- Alors un thé matcha, un thé chaï et un autre à la camomille !
- Ok, c'est noté. Autre chose ? Des gâteaux en supplément ?
- Non, on en a déjà à la salle des enseignants ! Ricanait lae professeur(e) de sciences.
- Très bien, je prépare ça et j'arrive. Répondit-il, raccrochant le téléphone.Livai prit trois jolis sachets dans lesquels il mit, pour chacun d'entre eux, une poignée des différents thé que Hange lui avait communiqués.
- J'vous laisse vous occuper du salon, j'ai une commande à livrer. Prononça le petit homme à ses deux amis.
- Ça marche ! On s'en charge !
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𝐇𝐀𝐍𝐀𝐌𝐈.
FanfictionUne légende raconte que lorsqu'un pétale de fleur de cerisier se glisse dans votre verre, cela vous portera chance ! C'était le cas d'Erwin Smith, un homme tout à fait basique, à la vie passionnante, résidant au cœur de la capitale japonaise. C'est...