El profesor

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POV : Victoria

Je restai un instant immobile sur le palier. Sergio m’invita à entrer. J’entrai et fus un peu surprise lorsque je vis plusieurs bagages près de la porte. Tout était prêt pour un potentiel départ. Je commençai la conversation pour obtenir les réponses aux diverses questions qui commençaient à apparaitre dans mon esprit :

- Bonjour Sergio, ça fait un bail. Tu n’es pas la première personne que j’imaginais voir en venant chez mon frère. Tu peux m’expliquer ?

- Bonjour Victoria, alors Martin est sorti en ville pour faire quelques courses.

- Martin, sorti en ville pour quelques courses ? Ça doit bien faire 20 ans que je n’ai pas entendu cette phrase.

- Oui, il ne devrait plus tarder...

- D’accord, c’est super…Mais il va me falloir un peu plus d’infos si tu ne veux pas que je m’inquiète. Tu sais la dernière fois que j’ai entendu parler de toi, c’était à la télévision et on t’appelait le professeur. Ah oui et si je me souviens bien, tu étais la tête pensante du braquage le plus spectaculaire qu’on est jamais vu. Donc je ne sais pas encore si je dois te faire totalement confiance.

- Je comprends très bien Victoria, je vais te dire ce que je peux dire sans trop de danger. D’abord, il faut que tu sache que tu risques de ne pas retourner chez toi avant plusieurs mois. Ensuite, Martin est parti acheter des vêtements car c’est de nous deux celui qui te connais le mieux. Et enfin, nous allons dans un endroit que tu connais bien. Il s’agit de l’endroit où nous nous sommes rencontrés.

- Attends tu m’annonce vraiment que je vais partir plusieurs mois de chez moi, sans ma propre garde-robe avec des habits que Martin aura choisis ? Et que nous allons au monastère, cet endroit froid et qui me rappel de très mauvais souvenirs ?

- Oui Victoria, ces bagages sont pour toi, tu pourras y mettre ce que tu as dans le coffre de ta voiture. Je suis désolé mais...

- Et si je refuse ?

A cet instant de la discussion, Martin entra dans la pièce. Il était essoufflé et chargé de plusieurs sacs en papier qui arborer des noms de magasins de vêtements de luxe. Nous le regardâmes, surpris. Quelques secondes s’écoulèrent puis mon frère entra finalement chez lui. Il se dirigea vers la table du salon et y déposa les sacs. Le professeur profita de ce moment silencieux pour questionner Martin :

- Tu es sûr que l’on va pouvoir compter sur elle ?

- Sergio, laisse nous 5 minutes, tu veux bien ? Tu as juste à attendre près de la voiture, on te rejoint.

Sergio sorti et à cet instant, je fus soulagé de me retrouver enfin seule avec mon grand frère. Je me tournai vers lui. Il avait un grand sourire, que je n’avais pas assez vu depuis quelques années. Je le pris dans mes bras et il m’étreignit fortement contre lui. J’étais heureuse de le voir mais j’avais des questions à lui poser. J’étais plus calme lorsque je demandai :

- Bon, explique-moi un peu, pourquoi tu as réellement besoin de moi ?

- Sergio a déjà dû t’en parler mais on va faire fondre 90 tonnes d’or.

Il aperçut certainement la lueur de mon regard. Il me connaissait bien. Il continua :

- Et oui, ma belle, on va enfin réaliser le putain de bon plan dont on a eu l’idée, il y a 10 ans si je me souviens bien. Alors je sais que tu n’aimes pas être directement impliqué mais là, j’ai besoin de toi, enfin plutôt on aura besoin d’une chirurgienne.

- Depuis le jour où on a commencé à envisager de faire sortir l’or de la Banque Nationale d’Espagne, je voulais en être. Alors oui tu peux compter sur moi. Mais vraiment, j’espère que tu m’as trouvé un garde de robe digne de ce nom.

- Ne t’inquiète pas, j’ai tout ce que tu aimes.

Il sorti une robe, d’un des grands sacs et je su qu’il avait raison.  Je le regardai un instant et dis :

-  Avant qu’on retrouve Sergio dehors pour je puisse mettre mes affaires dans ces gros sacs, tu peux me dire combien de personnes vont participés au meilleur braquage de tous les temps ?

- Alors en tout, on sera 14. Mais il manquera une personne. Tu connais Sergio, il se bat pour la bonne cause, pas seulement pour l’argent. On va sauver Rio, un des membres du gang.

- Ah mais oui Anibal Cortes, je me souviens du moment où j’ai découvert son identité, elle a été dévoilée en même temps que celle de Tokyo aux infos. Donc on n'est pas seulement les plus grands voleurs du siècle, on est des véritables Robins des Bois.

Il approuva ma phrase d’un geste de la tête, et parti chercher les bagages près de la porte, pour y mettre mes nouveaux vêtements et les quelques affaires que j’avais apporté. En le voyant, s’affairer de la sorte, je pris la parole :

- Je vais chercher les dernières affaires dans mon coffre et après je mettrais ma voiture dans ton garage si ça ne te dérange pas.

- Oui bien sûr, prend les clés sur la table basse.  Et Victoria, ne t’en prends pas trop à Sergio, je suis sûr que vous pouvez bien vous entendre.

Je le regardai un instant avant de lui tirer la langue. Il aurait certainement raison, comme souvent. Je ne voulais pas paraître odieuse ou grossière avec le professeur mais je ne le connaissais pas encore assez pour lui faire entièrement confiance.

J’étais pour le moment, l’élève qui est arrivé en retard en classe. Tout comme moi, il se méfiait car il savait que les élèves qui arrivent en retard sont aussi ceux qui aiment se faire remarquer, être insolent. Mais si leur humour ne fonctionne pas sur la classe, on voit qu’ils sont comme les autres ou peut être plus sensibles, gentils, attentionnés.
Je voulais donc être un peu insolente pour voir si mon professeur saurait m’appréhender au-delà du masque de mauvais élève. Mais je fus surprise car, Sergio parla avant moi :

- Tu nous quittes déjà ?

- C’est réellement ce que tu souhaites ?

- Non, je suis surtout surpris que tu sortes en si peu de temps, de chez ton frère que tu étais si contente de voir.

- Je trouve que pour quelqu’un qui connait assez bien mon frère, tu doutes quand même beaucoup de ses compétences d’orateur.

A ce moment, il a souri, un petit sourire en coin ornait donc son visage. J’étais surprise de constater que Sergio pouvait lui aussi, être un élève dissipé. Mon avis sur lui venait de changer, je savais que mon frère avait raison, lorsqu’il m’avait dit, que le professeur et moi allions bien nous entendre. Il réajusta ses lunettes et déclara :

- Je suis désolée, Victoria, on dirait plutôt que j’ai sous-estimé ton envie de venir en aide à ton grand frère. Je ne savais pas que le lien entre vous était si fort.

- Oui effectivement mais tu sous-estime aussi, mon envie de réaliser le braquage dont nous avons eu l’idée ensemble. Bon maintenant si ça ne t’ennuie pas je vais sortir les affaires de mon coffre et ensuite je laisserai la voiture dans le garage.

Lorsque tout le monde fut prêt à partir, Martin lança :

- Victoria, prête ?
- Oh oui, en route pour le monastère.

Âmes soeurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant