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C'est écœurant d'être tourmenté par un même cauchemar, d'être maudit chaque jour de son existence par soi-même, de revoir les pires moments de sa vie défiler chaque fois que l'on ferme les yeux.
C'est répugnant de rêver de lui. De rêver du diable qui a provoqué notre déchéance en nous traînant dans les abysses de l'enfer.
C'est nauséeux de se réveiller en suffoquant aux côtés de notre pire ennemi. Couché dans notre propre lit.
- Encore un cauchemar ? Prononça l'homme en question.
Je me sentais à la fois étouffée par sa présence et étranglée par les cauchemars qui me hantaient. Je ne pouvais que saisir mon cou en espérant retrouver une respiration normale.
Face à cette scène devenue quotidienne, il ne pouvait que se rire de moi.
- Tu sais Rai'? C'est très flatteur de toujours te voir rêver de moi. Murmura-t-il d'une voix amusée.
C'était la phrase de trop. Face à ces mots infects je me levai en me précipitant vers les toilettes pour y vomir tous les littres d'alcools que j'avais bus la veille.
C'est dégueulasse de me faire ça. De jouer avec moi uniquement car ça l'amuse!
J'entendais ses pas se rapprocher de la salle de bain jusqu'à atteindre le seuil de la porte.
- Pourquoi tu te retrouves toujours dans cet état-là Rain ? Peut-être parce que je ne m'y prend jamais de mainmorte avec toi, comme hier? En conclut-il tout en faisant mine de réfléchir.
Après quelques secondes de silence de sa part, je fus surprise de le voir relever mes cheveux en me caressant le dos sans dire un mot.
Lorsque je finis de régurgiter, je le remercis d'un simple sourire hypocrite avant d'aller me rincer la bouche.
À cause de lui je n'ai même pas pu me retenir de gerber. Putain, l'arrière-goût amer de l'alcool me dégoute au plus haut point.
- J'espère que tu n'as pas oublié que la réunion de la brigade est pour aujourd'hui. Annonça-t-il, et n'oublie pas de bien camoufler tes suçons, je n'aimerais pas qu'ils sachent qu'on couche ensemble, ajouta-t-il en enfonçant son pouce sur l'une des marques qu'il a laissées la veille sur mon cou.
- Aïe! Putain, Kuroro! La douceur, tu connais?
Face à cette remarque il laissa échapper un petit rire amusé avant d'essuyer à l'aide de son doigt de la semence de la veille, qui était restée collée sur un coin de ma joue.
- Je t'avais pourtant dit de ne pas en laisser une goutte hier. Soutint-il avant de faire pénétrer son doigt dans ma bouche, et maintenant lèche.
Voyant clair dans son jeu, je lui obéis en passant ma langue sur son doigt et en avalant la petite quantité de sperme qui y était déposée. Voyant sa réaction plutôt satisfaite j'en conclus qu'on est reparti pour un autre round.
Ainsi, je m'agenouillai au niveau de son entre-jambe et avant même de commencer à enlever le bas qu'il venait d'enfiler, il me coupa.
- Hmm... Tu t'es bien rattrapée Rai', mais pour rien au monde je ne manquerai mes devoirs de chef de la Brigade. Alors, on reprendra plus tard.
Je sentais que mon ego en avait pris un coup, après tout, c'est humiliant de se faire rejeter, surtout pour une brigade remplie de guignols en costume de carnaval.
- Rien ne m'oblige à reprendre avec toi. Tu ne sais pas combien de gars rêveraient de goûter à ce corps. Soulignais-je
- La question est combien de ces gars seraient capables de te faire gémir autant que moi.
Ses paroles prétentieuses m'agaçaient au plus haut point, je ne pus alors m'empêcher de répliquer :
- Alors, c'est ce qu'on va voir, le défiais-je avec un sourire au coin.
Et sur ces mots, je partis me vêtir dans le dressing de la chambre d'hôtel avec les vêtements que j'avais volé la veille dans une de leurs blanchisseries : Une chemise à laquelle j'ai enroulé une cravate autour de son col et enfin un simple pantalon noir.
Il faut dire qu'on ne trouve que ça dans les pressings.
Enfin, sans oublier le plus important, je fis apparaître mon arme que j'ai matérialisée avec mon nen : une simple croix portée en guise de collié autour du cou.
- Qu'est-ce que t'es sexy,je pourrais presque te sauter dessus,avança Kuroro sur un ton moqueur
- Ça alors, tu m'exciterai presque là, rétorquai-je aussitôt en lui faisant un doigt d'honneur, à tout à l'heure chef, amuse-toi avec ta brigade.
Habillée de cette croix je ne pouvais qu'aller me rendre au temple le plus proche pour aller y prier.
Quelle ironie !
Une fille alcoolique, couchant au premier soir avec le premier venu, membre d'une Brigade qui commet meurtres, vols et génocides part pour aller prier.
Après tout Kuroro, lui aussi est un de ces croyants pratiquant sa propre religion.
Mais moi, c'est différent. Rester une sage croyante, croire en ces Dieux qui m'ont délaissé dans cette cage aux lions reste mon devoir.
En effet, ma piété envers ces Dieux est la source qui alimente mon nen...
Après tout ; C'était bien pour ce pouvoir qu'on est venue me libérer de l'ancienne prison que représentait mon clan.
Et c'est bien à cause de ce pouvoir que Kuroro a autant d'emprise sur moi. Il n'hésiterait pas à me dérober mon nen avant de m'abandonner si je ne restai plus à son goût.
Oui, la cage aux lions dans laquelle je m'étais retrouvée est simplement plus grande que mon ancien cachot.
Se battre pour vivre une vie d'oiseau en cellule, qu'elle putain d'ironie.
