Soulmates // Muke ✓ {+réécriture}

// chapitre 14 \\

ATTENTION pour les personnes sensibles (par là j'entend qui pleurent facilement quand ça devient triste - je pense que tu es visé mon petit ange- ) préparez vous mentalement pour les quelques chapitres à venir!

Luke POV

Michael entra sans frapper dans une belle maison peinte en rouge foncé. Le bord des fenêtres était peint en gris pâle. Une nuance proche de la couleur des yeux du loup de Michael. La maison était charmante et accueillante. Je suivis Clifford à l'intérieur et refermais la porte derrière moi.

"M'man? Père? Je suis rentré." cria-t-il pour se faire entendre dans toute la maison.

Je notais tout de suite qu'il employait un ton beaucoup plus formel avec son père qu'avec sa mère. En même temps son père était le béta de notre meute. Il devait être habitué à ne pas donner de marque d'affection en publique et cela devait se répercuter à la maison aussi.

C'est seulement maintenant que je me rendis vraiment compte que j'étais dans la maison du béta. Ça m'effrayais un peu. Je savais que Michael était son fils, mais ça n'était pas très concret dans ma tête jusqu'à maintenant. Jusqu'à récemment, je prenais Michael pour un fils à papa égocentrique. Mais la façon dont il s'occupait de moi, même inconsciemment ou à cause du lien me montrait qu'il avait un bon fond.

Michael nous fis nous rendre dans un petit salon chaleureux décoré dans des tons de rouge, de brun et de doré. Une femme d'âge moyen et très belle se tenait dans un fauteuil à lire un gros roman. Elle leva des yeux aussi verts que ceux de son fils à notre arrivée et un sourire heureux éclaira son visage. Elle ne semblait même pas étonnée de me voir ici.

"Mikey, mon chéri, dépêches-toi, présente moi ton ami!" s'écria-t-elle avant d'observer mon visage. "Oh, mais c'est le jeune Hemmings! Luke c'est ça?"

"Heu, oui mada..."

"Oh non, pas de madame. Appelle moi Karen!"

"Ok Karen."

" Maman, si tu connais son nom, pourquoi tu me demandes de te le présenter?"

Michael roula des yeux. Sa mère le remarqua et lui tapa gentiment dans l'épaule. Il lui sourit tendrement et la prit dans ses bras. Je les regardais tous les deux avec un léger sourire sur les lèvres. Quand je disais qu'il avait bon fond ce garçon. Alors qu'il se redressait, Michael me surpris entrain de les regarder et me fit un clin d'œil. Je rougis et détournais la tête rapidement. J'entendis sa mère rire et relevais timidement la tête. Elle me regardait avec des yeux remplis de gentillesse et d'affection.

"Bon les garçons, que ce passe-t-il? Non que tu me déranges Luke au contraire. Mais Michael ramène rarement des gens à la maison sans raison!"

"Sa mère est partie." commença Michael en me pointant du doigt "Et il s'est enfermé dehors tout seul." termina-t-il, de l'amusement parfaitement audible dans sa voix.

"Oh je vois, je suppose qu'il reste dormir à la maison du coup?"

"Si ça ne vous dérange pas." précisais-je.

"Mais pas du tout. Par contre les garçons, il va falloir que vous vous partagiez la chambre de Michael"

Hein? Partager la chambre? Je tentais de ne rien laisser paraître, mais rien qu'à la pensée de devoir dormir dans la même pièce que lui, de me retrouver vulnérable face à lui me fis frissonner. Je ne savais pas trop si j'avais peur de ça ou si ça ne me dérangeait pas. Un mélange des deux. Assez étrange d'éprouver des sentiments contraires comme ça. Michael me tira de mes réflexions en prenant la parole.

"Pas la peine, je dormirais sur le canapé. C'est quoi, une histoire de deux nuits? Ça ne va pas me tuer." il me regardait en disant cela.

Je lui fis un petit hochement de tête discret pour le remercier. Ça m'arrangeait qu'il règle le problème, mais je me sentais mal de le jeter de son propre lit. Je lui fis la remarque et proposais que je dorme moi-même sur le canapé, mais il ne voulut rien entendre. Je le remerciais encore une fois, puis il me fit rapidement visiter la maison. Elle n'était pas très grande donc on eut vite fait le tour.

Après cela, on s'installa dans la cuisine pour manger quelque chose. Après la longue soirée qu'on avait eu et les transformations répétées, on était affamé. On discuta de tout et de rien avec Karen, puis celle-ci alla se coucher. Michael me proposa de faire de même et j'acceptais. Il me précéda dans sa chambre et récupéra un T-shirt long avec le logo d'un groupe que je ne connaissais pas et me le tandis avec un short, puis il pris son propre T-shirt et se dirigea vers la salle de bain pour se changer. J'enfilais rapidement les vêtements qu'il m'avait donné. Ils avaient son odeur, et j'aimais ça. Son odeur avait le don de me rassurer.

Quand il ressorti de la salle de bain, il me trouva assis sur son lit, les genoux serrés dans mes bras contre mon torse. Il s'assit à côté de moi, l'air inquiet.

"Ça va? " me demanda-t-il d'une voix douce.

Je dis oui de la tête et levais les yeux pour rencontrer les siens. Ils étaient fixés sur moi, une réelle inquiétude les habitant. Il s'inquiétait pour moi. Ce constat fit courir des frissons dans tout mon corps. Michael pensa sûrement que les frissons étaient dûs à la peur ou au froid car il se mit à me frotter le dos de haut en bas en signe de réconfort. J'avais envie de me blottir dans ses bras et de le sentir me serrer fort contre lui, et cela me fit peur. Je m'écartais donc légèrement de lui.

"Je vais bien, c'est rien. Je repensais juste à ce métamorphe." mentis-je.

Michael fronça les sourcils, l'air de ne pas me croire, mais ne dit rien. Il se contentant de secouer doucement sa tête de haut en bas et de se relever.

"On en reparlera demain. Dors maintenant. Si tu as besoin de quelque chose, hésite pas à me réveiller. Tu sais où me trouver."

"Ok... Merci Michael."

Alors qu'il était entrain de refermer la porte, une pensée me traversa l'esprit. Je le rappelais.

"Est-ce que tes parents sont au courant pour... nous?" lui demandais-je timidement.

Je le vis écarquiller les yeux. Il ne devait pas s'attendre à ce que je parle de ça. Je me sentis idiot tout d'un coup et baissais la tête. Ne recevant pas de réponse, j'allais laisser tomber, mais il prit finalement la parole, me répondant dans un chuchotement si bas que je faillis ne pas l'entendre.

"Non, et je pense que si mon père l'apprend, il va nous étriper. Il a déjà prévu comment sera toute ma vie. Et le fait que je sois gay n'en fait pas parti. Donc il attend avec impatience le jour où je lui présenterais mon âme-sœur. Et bien sûr il est convaincu que ça ne peut être qu'une fille, et que du coup j'oublierais que j'aime les hommes."

Après cette déclaration, il quitta la pièce sans un autre regard dans ma direction. Il avait eu l'air si triste quand il m'avait dit ça. Ça m'étonnais d'ailleurs qu'il me l'ai dit. Je n'attendais qu'un oui ou un non. Rien de plus. Encore une fois je me sentis mal pour lui, mais pas parce que je l'éjectais de son lit cette fois, mais parce qu'il m'avait l'air bien seul, perdu comme ça dans sa tristesse.