bonheur ?

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J'ai longtemps cru que je n'étais pas faite pour le bonheur, que je "n'y arriverai jamais". Je disais ça en pleurant,  et je le pensais, sincèrement. Même après l'avoir touché, vécu, je m'en suis voulue, parce que je ne comprenais pas pourquoi j'étais incapable de le garder. Et puis j'ai commencé à voir le bonheur sous un autre angle, à me dire que peut-être que je devais accepter ma tristesse et ma colère pour être heureuse (une chose que je n'arrive toujours pas à faire mais on est en bonne voie), que peut-être même, que j'étais heureuse. Le fait est que je ne l'étais pas. Mais je le suis maintenant. Ça n'a pas été facile de l'atteindre mais pour l'instant, je l'ai. Je ne sais pas pour combien de temps, et une part de moi est effrayée. Mais une autre part ne l'est pas, parce que oui, oui je suis forte et courageuse et je le dis parce que c'est vrai, pas pour me vanter. Ça m'a peut-être pris un an, j'ai peut-être passé un hiver épouvantable, mais je suis remontée.
Parfois je regarde la trace des cicatrices sur mes bras, celle que seuls des yeux habitués peuvent voir, et je me sens seule. Et puis je me souviens que j'ai moi même. Et ça fait tellement du bien de ne plus entendre la petite voix désagréable en permanence, de savoir que je peux me réconforter.
Je sais que je suis instable, au moindre problème, je sens la rechute arriver. Et puis mes problèmes ne sont pas réglés. Parfois la petite voix continue de crier dans ma tête et les larmes coulent sans pouvoir s'arrêter. Et puis il me reste toujours cette personne. Celle à cause de qui j'écris ceci. Il y'a une part de moi qui veut partir loin d'elle et de cette relation malsaine à jamais. J'ai trop peur d'aller mal, encore et toujours, en la gardant dans ma vie. Mais putain, je la vois écrire ces textes qui ne parlent peut-être même pas de moi, et je me dis "j'ai pas le droit de l'abandonner, j'avais promis que if it doesn't end well, I will still stay". Et puis c'est la seule à qui je veux parler parfois, car qui elle que mieux peut m'aider pour mes parents et pour les 20 000 autres choses qu'elle connaît ? Mais qui m'a blessée plus qu'elle ? Je me refuse de penser à elle et à la rentrée qui va être tellement douloureuse putain. Et puis il y'a ma mère qui fait tellement de blagues sur cette histoire. Et même si oui, ça va beaucoup mieux par rapport à ça, je me sens comme une merde quand elle me dit des trucs aussi durs. Alors je ferme mes oreilles et mon cerveau, je me plains de mon champignon et de Tschick, je me plonge dans la lecture et je ris. Je ris très fort parce que je ne sais pas combien de temps encore je rirai. Au fond de moi, je suis terrifiée par le bonheur. J'en ai une peur absolue, parce que le perdre encore, ça ferait mal. Je suis peut-être forte, mais je ne veux pas retomber, je ne veux pas que la marée noire s'empare de moi, bouche mes pores, et me laisse pleurante sur un lit, ou au sol. J'ai peur de ne pas réussir à voit le bonheur, j'ai peur d'entendre encore la voix sans cesse hurler dans ma tête, hurler que je ne suis qu'une déception pour tout le monde. Au final, la partie irrationnelle de moi a trop peur de ne pas s'en relever cette fois. C'est tellement dur de remonter.
(J'ai l'impression qu'on vit la même chose. Mais moi, je n'ai plus vraiment besoin de toi si ? Je prie chaque jour pour que non. Je ne sais pas si c'est mieux d'ailleurs, parce que je ne parle plus ou peu aux gens et je garde tout pour moi. Heureusement que ya ma psy mdr.)
Bref en vérité tout ça ne me bouffe pas tellement. J'arrive à ne pas y penser et à plus ou moins kiffer mes vacances. Mais quand je me mets à y penser, je tremble de peur et je me demande "Comment vais-je faire ?". Est-ce que je serai capable de retrouver ce bonheur qui est là pour l'instant ? Est-ce que je vais être capable de le garder ?

Arc-en-ciel émotionnel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant