Chapitre 4

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Aux premières lueurs de l'aube, Dolthir me réveille. Tandis que nous mangeons silencieusement une collation, je repense à mon rêve de cette nuit, je ne lui en parlerai pas, ces songes sont bien trop absurdes, et je ne le connais pas assez pour lui révéler des choses aussi personnelles.

Nous entamons notre marche rapidement, de manière qu'en moins d'une ou deux heures nous atteignons la rivière dont parlait mon compagnon hier soir. Là nous faisons une petite escale pour prendre le temps de se rafraîchir dans l'eau cristalline, et de remplir nos gourdes.

-Vers où allons-nous nous diriger? demandé-je à Dolthir.

-Vers Sennascaras, c'est une des plus grandes villes du pays, elle se situe au nord d'ici, à l'entrée de l'Imlad, soit là où les Emyn Tinnu se séparent.

-Oh oui, je me souviens avoir vu cette vallée sur la carte! Mais nous reste-t-il beaucoup de marche?

-A ce rythme, non, ce soir, peut-être tard, nous y serons, car nous n'allons pas nous diriger vers la route principale, qui longe la forêt de Bregolas, mais nous allons couper à travers champs, ce sera plus rapide.

Après ce léger intermède, nous poursuivons notre route, et arrivons, comme prévu, le soir, et ce, sans aucune embûche.

Quelques mètres avant d'entrer dans la ville, Dolthir me demande de mettre ma capuche, afin que personne ne puisse voir mon visage, il fait de même. Il a l'air de bien connaître la ville, et me guide à travers de nombreuses ruelles étroites et sombres, jusqu'à ce que nous arrivions devant une auberge pittoresque. Dolthir demande une chambre à deux lits pour une nuit, puis m'invite à le suivre à l'étage pour que nous puissions nous installer. Tandis que je pose mes affaires et que je m'affale sur mon lit, complètement éreintée par la longue marche que nous avons faite, j'entends Dolthir sortir de la chambre, pour réapparaître quelques minutes plus tard, des victuailles dans un petit panier. Il le pose sur la petite table et m'incite à venir manger. Alors que je m'installe sur une chaise, il entame une conversation:

-Tu m'as surpris, Iellista.

-Que voulez-vous dire? répondé-je très étonnée.

-Déjà, tu peux me tutoyer, et, ce que je veux dire, c'est que je t'accorde une partie de ma confiance, l'affront que nous avons eu avec ces loups sauvages a montré ce que tu vaux, tu n'as pas hésité à te jeter sur la bête qui s'approchait derrière moi, tu aurais pu y laisser ta vie, mais cela ne t'a pas fait peur, tu m'as défendu malgré tout. Tu pourras dire ce que tu veux, cela est une preuve de courage, et m'indique que je peux te faire confiance. Si tu en as envie, tu peux continuer à me suivre.

-Oh, vous...pardon, tu m'accordes réellement ta confiance?

-C'est ce que je viens de dire.

-Oh, je suis vraiment touchée, tu n'avais pas vraiment l'air d'avoir envie que je reste à tes côtés! Mais, évidemment que je veux bien te suivre encore, tu es la seule personne qui me fasse confiance, et qui me tolère à ses côtés depuis de nombreuses années, oh, merci infiniment Dolthir!

-Une question malgré tout, me suivrais-tu quoi que tu apprennes sur moi ou quoi qu'il arrive?

-Que veux-tu dire?

-Tu t'en doutes bien évidemment, je cache de lourds secrets, mais si tu veux me suivre, je vais devoir te les révéler au fur et à mesure que le temps passera et que tu gagneras ma confiance, cependant, lorsque tu sauras tout cela, tu ne pourras plus me quitter, sauf sous certaines conditions peut-être dans un long temps, mais si, demain par exemple, tu fuis, je te traquerai et te tuerai sans hésiter, car tu risquerais d'en révéler trop au monde; alors, veux-tu me suivre?

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