Chapitre 3

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En plein milieu de la nuit, un vacarme infernal, fait de hurlements innombrables, me réveille en sursaut! Sans réfléchir, je dégaine la dague que je gardais sur moi, et me prépare à me défendre. Je cherche des yeux Dolthir, mais avant que je puisse le trouver, j'entends des bruissements de feuilles à côté de moi. J'ai à peine le temps de me tourner vers le bruit qu'un animal, dont je ne perçois que vaguement la forme dans l'obscurité nocturne, bondit sur moi. Sans hésiter, je pointe la lame dans sa direction et me prépare à l'affront. Je sens ses griffes s'enfoncer à plusieurs reprises dans ma chair, mais je ne faiblis pas, j'assène de multiples coups à mon adversaire, jusqu'à ce que je sente sa force s'amenuiser, ses muscles se relâcher. Je l'ai tué! J'ai réussi à me défendre contre cette bête! Mais je n'ai pas le temps de profiter de ce soulagement, un autre animal m'attaque! Je répète la même tactique que pour le précédent et sors vainqueur à nouveau! J'ai le corps meurtri mais je ne relâche pas ma garde, d'autres dangers peuvent survenir. Cependant, je prends le temps d'observer mes ennemis. Il s'agit de sortes de loup, mais plus frêles que la moyenne, même s'ils restent de très puissants animaux avec des crocs acérés! Comment ai-je fait pour les vaincre, est-ce l'adrénaline?

Je me relève et aperçois Dolthir se battre également contre les monstres. Son élégance et son aisance me fascinent, il n'a pas l'air de les craindre, et il ne semble pas s'épuiser au combat. De plus, sa force doit être immense, il les repousse sans effort....un loup s'approche derrière lui! Il est déjà occupé avec quatre autres bêtes. Sans réfléchir, je cours pour l'aider, je me jette sur l'animal, et lui enfonce ma lame, déjà tachée de sang, dans la gorge, ce qui tue instantanément le monstre. Le temps que j'achève le loup, Dolthir put venir à bout de ses adversaires.

Mon compagnon s'accroupit à mes côtés pour observer l'état dans lequel je me trouve, soit, couverte de griffures et de quelques légères morsures, dont le sang s'écoule. Sans un mot, il m'aide à me relever, et m'emmène vers le camp que nous avions établi la veille au soir, duquel, lors de la bataille, nous nous sommes éloignés. Là, il trouve dans sa sacoche de quoi nettoyer et panser mes blessures. Je laisse ses mains douces et délicates me soigner, tandis que je repense à ce qu'il vient d'advenir. Je songe à cette adrénaline, cette peur, et cette rage qui se sont emparées de moi dès les premiers instants; je me sentais capable de tout, capable de vaincre l'ensemble de ces bêtes féroces. Ma raison me rappelle cependant que j'en aurais été incapable, les trois auxquels j'ai ôté la vie m'ont déjà fatiguée et meurtrie, un ou deux de plus et j'aurais sûrement succombé.

Tandis que je suis accaparée par mes pensées, une voix me ramène à la réalité, il s'agit de Dolthir qui me demande comment je me sens.

-Oh, je suis épuisée et quelque peu déstabilisée...lui répondé-je.

-Bien sûr, c'est la première fois, j'imagine, que tu dois faire preuve d'un tel courage. Cela me surprend d'ailleurs que tu ne te sois pas enfuie ou que tu ne m'aies pas appelé pour que je vienne à ton secours, nombreux sont ceux qui l'auraient fait à ta place, fait-il remarquer en me jetant soudainement un regard inquisiteur.

-J'ai souvent dû affronter de petites difficultés, mais je pense que c'est surtout l'adrénaline qui m'a galvanisée.

-Peut-être, dit-il d'un air peu convaincu. Enfin, veux-tu te reposer? me demande-t-il en me tendant ma dague nettoyée.

-Ce ne serait pas de refus, mais s'il faut partir, allons-y!

-Non non, je vais faire le guet pour le reste de la nuit, dors paisiblement pendant ce temps, il faut que tu sois reposée pour le reste du voyage demain.

-Merci Dolthir, lui dis-je en me glissant sous ma couverture.

C'est ainsi que je plonge presque instantanément dans d'affreux cauchemars, emplis de terribles créatures aussi sombres que les ténèbres, et cherchant à tout prix à me tuer.

***

-Au secours! A l'aide! Aidez-moi!

Soudain, je trébuche contre une racine, tombe, et ne peux plus me relever. Les ombres qui me poursuivent arrivent, j'entends leur souffle terrifiant se rapprocher. Je tente de me cacher, mais il est trop tard, je suis condamnée au trépas. Les bêtes sont là, l'une s'apprête à m'attaquer lorsqu'une vive lumière blanche emplit le lieu. Elle provient de la canopée, juste au-dessus de moi. Les chimères qui me poursuivaient se voient désintégrées par cet éclat prodigieux. Sous le choc, je m'afflige d'autant plus entendant des paroles glaçantes.

Apprends à vaincre tes peurs, fille vagabonde!

Le monde dangereux est empli de démon!

Toi, restant faible, tu te verras moribonde;

Or toi, forte, tu te verras impitoyable!

Les chemins de la véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant