Après la bataille (Mathieu Hidalf - Fanfiction)

Chapitre 5: L'un revient, l'autre s'en va

Un cri de surprise fut le seul son que Mathieu pu prononcer avant de se retrouver étouffer par les bras de sa mère et de ses sœurs. Légèrement en retrait, Rigor regardait avec émotion le visage de son fils devenir aussi rouge que son costume et attendant patiemment son tour pour fêter le retour inattendu de Mathieu. Moins à l'aise avec les grandes démonstrations d'affections que sa femme, il se contenta de serrer fermement l'épaule de son fils avec un regard humide et de le gronder gentiment pour leur avoir fait aussi peur. Pour Mathieu, c'était plus d'amour qu'il n'en aurait jamais attendu de la part de son père, surtout après être passé si près de la mort. Il ne lui avait même pas donné une toute petite punition pour la forme, mais Mathieu se garda bien de lui faire remarquer cet oubli.

Son premier défi, après avoir réussi à sortir de ce maudit labyrinthe, fut de convaincre sa mère qu'il ne disparaîtrait pas si elle le lâchait quelques minutes. Il était certes très heureux de la revoir et s'en voulait affreusement de lui avoir causé tant d'inquiétude mais les journalistes étaient en train d'accourir des quatre coins du palais pour entendre le récit de son échappée miraculeuse et il ne tenait pas à donner une conférence de presse perché sur les genoux de sa mère. Il l'avait fait jusqu'à ses six ans avant de décider que ce n'était plus de son âge.

Il n'avait d'ailleurs fallu que quelques heures à tout le royaume pour apprendre le retour miraculeux de Mathieu et ses camarades. La rédaction de l'Astre du jour avait même été rouverte exceptionnellement, en branle-bas de combat, pour sortir une édition spéciale l'après-midi même, si bien qu'avant même que toute l'Elite ne soit au courant de la nouvelle, des centaines de nymphettes s'étaient dispersé aux quatre coins du royaume pour livrer ce qui allait devenir la publication la plus rentable de toute l'histoire du journal. En quelques heures seulement, toutes les familles purent à nouveau serrer leurs enfants disparus dans leurs bras et le roi prit même la parole pour se réjouir du retour des élèves malgré sa répugnance habituel des discours.

Au milieu du chahut constant qui encombrait à présent les couloirs du palais, Mathieu sentit une main l'attraper et l'extraire à grand renfort de coup de coudes de la foule de journaliste. La tête dorée qui se frayaient un passage à travers la masse humaine attira Mathieu jusqu'à un renfoncement qui leur permis de respirer un peu.

-Tu vas bien ? Je peux t'emmener dans un endroit plus calme si tu préfères ? demanda Juliette d'Or avec inquiétude, lisant l'épuisement sur les traits de son petit frère.

-Et manquer la fête pour mon retour ? Hors de question ! J'ai déjà eu neuf mois de sommeil pour me reposer, qui aurait besoin de dormir après ça ?

Juliette d'Or leva les yeux au ciel et regarda les deux autres Juliette de la fratrie se contorsionner pour s'échapper du groupe de reporter. Elles arrivèrent juste à temps pour entendre Mathieu s'exclamer en trépidant sur place :

-Tu te rend compte ! Je vais sûrement avoir une nouvelle carte de l'Elite à mon effigie ! Il faudra absolument que je publie un nouveau livre pour raconter mon expérience : « Mémoire d'un héros de l'Elite », que penses-tu de ce titre ? Je suis prêt à parier qu'il se vendra encore mieux que « Souvenirs d'un adulte génial de neuf ans » !

-Je ne pense pas que maman sera heureuse de te voir t'enrichir sur ta troisième presque-mort, grimaça Juliette d'Argent. Par contre elle accepte que nous allions rejoindre Pierre à l'Elite, il m'a dit que des Apprentis était en train d'organiser une fête.

-Depuis quand Pierre vient te parler à toi plutôt qu'à moi ? demanda Mathieu soupçonneux.

Il n'attendit pas la réponse et releva la tête pour croiser le sourire bienveillant de sa mère qui inclina la tête vers le couloir de l'Elite avec un clin d'œil complice. Il n'en fallu pas plus aux quatre enfants pour se ruer dans les couloirs, se coursant pour être le premier arrivé à la grille et Mathieu râlant qu'elles trichaient.