Immortal War : Partie 01, Le Succube.

CHAPITRE 02

          La lumière vint éclairer mon visage vers onze heures. Le ciel était toujours aussi sombre... Après cinq minutes de fainéantise dans mon lit, je finis par me lever, et partis dans la salle de bain, prendre une bonne douche chaude. Etant un Succube, trois secondes à peine suffisaient pour que je sois habillée et coiffée. J'optais pour un short en jean plutôt court, un débardeur blanc et une veste en cuir noir. Pour les chaussures, une paire de Doc Martens feraient l'affaire. Mes cheveux ondulés, blonds platine, attachés en queue de cheval et des lunettes de soleil posées sur mon nez, je décidais de sortir faire un tour.

          Dans le village, je croisais Aymeric qui accrochait des prospectus pour les cours de tir à l'arc un peu partout. Dans les commerces, dans le temple, et en distribuait au parc. Je l'aperçus même discuter avec Ashley — le démon prêtre —, l'air de très bonne humeur. Je m'approchais d'eux d'une démarche féline. Ils ne m'avaient pas lâché du regard durant les quelques mètres que j'avais parcourus.

— Bonjour messieurs.

          Je relevais mes lunettes avec mon plus beau sourire et les posais sur le dessus de ma tête. Ils me regardaient tous les deux avec les mêmes yeux qu'arboraient tous les hommes lorsqu'ils déshabillaient une femme du regard. Aymeric était malheureusement trop âgé pour moi... Au fur et à mesure des années, je m'étais mise à chercher des hommes de plus en plus beaux, en prêtant attention à leur âge pour ne pas trop risquer de les tuer ou de les épuiser. J'avais physiquement vingt ans, j'essayais donc de ne pas aller au-delà de quarante.

— Bonjour Mademoiselle, me dit Aymeric en souriant.

— Comment s'est passée... votre première nuit parmi nous ? Demanda l'asiatique.

— Très bien je vous remercie. Mais elle aurait été encore meilleure accompagnée de quelqu'un.

          Je leur fis un clin d'œil, remis mes lunettes, et partis en direction de la boulangerie. J'étais peut-être sage en dehors des moments où je cédais à la tentation, mais je restais quand même très joueuse. Evidemment, je ne pensais pas vraiment ce que j'avais dit. J'avais toujours détesté passer la nuit avec les hommes à qui j'avais volé volontairement de l'énergie vitale... Car oui, je ne la volais pas toujours volontairement. Il m'était arrivé au cours de mon existence de succube, de vivre des relations sérieuses avec d'autres immortels. J'étais même, au début des années 2000, tombée amoureuse d'un homme qui était génétiquement programmé pour vouloir ma mort... Mais ça, c'était une autre histoire.

          J'entrais dans la petite boulangerie, tenue par un très jeune Ange. Celui-ci n'était pas déchu mais avait choisi lui-même de vivre sur terre pour aider les autres immortels. Un ange digne de ce nom. Il se cacha pour bailler puis arriva vers moi en souriant faiblement. Il avait malgré tout l'air d'être très enthousiaste.

— Bonjours mademoiselle ! Je m'appelle Zennos, et boulanger dans ce camp depuis presque 15 ans.

— Je m'appelle Lola.

          Je lui tendis ma main. Il eut l'air surpris par mon geste. Il était le sosie même de l'idée qu'avait un humain à propos un ange. Ses cheveux blonds n'étaient pas trop courts, ni trop longs, et comme tous les anges, ses yeux étaient bleus. Il était plutôt maigrichon et de taille moyenne.

— Le pain sort tout juste du four. Qu'est-ce que vous prendrez ?

— Une baguette de pain s'il vous plait.

          Il hocha la tête et se retourna pour attraper le pain que je lui avais demandé. En moins de quelques secondes, j'étais servie, encaissée, et en route pour rentrer chez moi. Il me fit un signe de la main, et me regarda partir. Beaucoup de gens étaient dans la rue, regroupés par deux ou trois et discutaient de tout et de rien. Ils avaient l'air de se remettre assez facilement d'un décès. Je me demandais si c'est le cas pour le petit ami du jeune vampire. En passant devant le temple, je constatais que la porte était grande ouverte. Ils avaient l'air en pleine préparation pour le repas de ce soir. Une dizaine de personnes étaient présentes, et installaient des tables, tout en les dressant minutieusement. Une grande table était posée au fond, probablement pour y mettre un buffet. Je passais devant la boutique d'Aymeric et m'y arrêtais pour observer les prospectus. Une simple affiche imprimée sur du papier couleur lavande, où il y était inscrit :