Le Temps d'un Été (Sous Contrat D'édition)

1. Talia

- Tali ! Réveille-toi, nous sommes arrivés.
La voix de ma mère me réveille et j'ouvre les yeux.

Après neuf heures de voiture, nous sommes enfin arrivés à notre destination. Nous avons quitté Paris vers deux heures du matin parce que mon père préfère conduire la nuit. Il dit que ça permet d'éviter les embouteillages mais le trajet m'a tout de même paru interminable.
Ma mère et ma soeur se sont endormies rapidement mais je n'ai pas vraiment réussi à fermer l'oeil.

L'album d'Amel Bent passait en boucle pendant le voyage et je restais pensive en regardant par la vitre. J'ai eu une année difficile et j'ai dû surmonter une rupture douloureuse. J'attendais le mois d'août avec impatience pour retrouver mes amis. Je sais qu'ils seront capables de m'aider à me changer les idées.

Lorsque j'ouvre les yeux, j'aperçois la jolie petite maison que nous avons l'habitude de louer. Avec ma famille, nous passons tous nos étés dans le Sud de la France. C'est là que mes grands-parents ont leur résidence secondaire.

Au fil du temps, je me suis fait une bande d'amis et c'est toujours un plaisir de revoir les mêmes visages après une année de cours sous la pluie parisienne.
Pendant trois semaines, nous profitons de la plage, nous nous baladons sur la Croisette et parfois, nous allons manger une pizza à Nice sur la Promenade des Anglais.
L'endroit que je préfère sur la Côte d'Azur, c'est le Cap d'Antibes. Les villas sont toutes plus belles les unes que les autres, la vue sur la mer est sublime et nous pouvons apercevoir les yachts au loin.

Je sors de la voiture que mon père a garé dans l'allée et je traverse le jardin. Sur ma gauche, il ya une allée d'arbres fruitiers; un cerisier, un citronnier et un pommier. Sur ma droite, côté terrasse, une immense table de jardin est abritée par une tonnelle et un peu plus loin, deux transats sont disposés face au soleil.
J'entends déjà le bruit des criquets; pas de doutes, je suis bien dans le Sud.

Je monte les quelques marches qui me séparent de l'entrée de la maison, j'ouvre la porte en bois et traverse le couloir qui mène à ma chambre.
Je m'allonge sur le lit et je fouille dans mon sac à la recherche de mon téléphone. Je sélectionne un numéro dans mes contacts et on me répond au bout de deux sonneries:

- Allô ?!
- Salut mocheté !
- Ah t'es enfin arrivée boudin ? me demande la voix à l'autre bout de l'appareil.
Je souris, nous passons notre temps à nous lancer des petits pics et à nous taquiner.

- Oui enfin, dis-je dans un long soupir.
- 14h à la plage ?
- J'enfile un maillot et je te rejoins.
- Dépêche, j'ai plein de trucs à te raconter.
Ma meilleure amie raccroche avant que je ne lui réponde. C'est tout elle.

Evy et moi sommes si différentes et pourtant si proches. Physiquement, nous sommes deux petites brunettes mais nos centres d'intérêt diffèrent complètement.

Evy aime les sensations fortes, le saut en parachute et faire de la moto. Alors que moi, c'est tout l'inverse; je préfère faire les boutiques, m'acheter des tas de paires de chaussures et regarder des films à l'eau de rose.
Malgré tout, nous ne pouvons pas nous passer l'une de l'autre.

Nous nous sommes rencontrées il y a quatre ans, dans ce merveilleux lieu de vacances. Elle aussi vient chaque année avec sa famille. Depuis notre rencontre, nous sommes devenues de vraies meilleures amies inséparables.
Nous restons des heures au téléphone à commérer, à parler de tout et de rien et je sais que je peux lui confier ma vie les yeux fermés.

Ma conversation avec ma meilleure amie terminée, je me dirige vers la salle de bains. En voyant mon visage dans le miroir, j'ai un mouvement de recul. Je suis beaucoup trop blanche, il va me falloir des heures de soleil. J'adore avoir un bronzage noir et je porte toujours des maillots en forme de bandeau pour éviter la trace autour du cou.