La rentrée.
Cette fois ci, la grille devant moi est grouillée d'élèves, tous internes. Une boule dans mon ventre se forme et grossit plus j'approche de cette foule, mais je ne m'arrête pas de marcher. J'ai l'impression que je vais manquer d'air et m'étouffer, mais j'essaie de prendre quelques lentes respirations pour me contrôler.
Ça va aller.
Je suis persuadé que ça n'ira pas, mais il faut tout de même que je me répète ce mensonge, car sinon je ne tiendrai pas.
Ça va aller.
Je tremble, je manque d'air, mais ça va aller.
C'est en me rongeant les ongles que j'arrive tout près des autres, mes valises et sacs à la main, tant pis si je suis vu comme un angoissé dès le premier jour, je ne peux pas faire autrement, et au fond, c'est ce que je suis.
Les bavardages bruyants de tout les élèves autour de moi, certains accompagnés par leurs parents, se taisent lorsque la grande grille grince.
Quelqu'un est en train de l'ouvrir ; un homme qui doit être dans la cinquantaine, avec une calvitie marquée et des cheveux presque blancs. Il a cependant des traits rieurs autour des yeux et un air sympatique. Toute l'attention est concentrée sur lui. La mienne aussi. J'attends avec impatience les instructions, l'index à la bouche, m'arrachant compulsivement les morceaux de peaux autour de mon doigt.
"Bonjour tout le monde ! fait-il dans un sourire chaleureux. Il y a beaucoup d'internes cette année, ça en fait du monde." il ajoute en faisant passer son regard sur nous. "Je vais d'abord appeler les secondes, vous suivrez Monsieur Kang."
Sur ce, il nous désigne un homme aux cheveux bruns et à la barbe bien rasée. À côté de lui se tient une femme au chignon blond et à la carrure stricte et un autre homme, plutôt jeune, lunettes sur le nez, polo, chemise et cheveux châtains bien coiffés.
Les secondes sont appelés, puis les premières qui s'enfoncent dans l'établissement avec l'homme à la chemise. Et enfin, il ne reste plus que les terminales.
Je regarde autour de moi tandis que des prénoms sont appelés et que des élèves rejoignent la dénommée Madame Choi. J'essaie de mémoriser les visages, d'identifier toutes ces personnes autour de moi, avec qui je vais être pendant un an.
J'ai du mal à me faire à l'idée que je passerai un an de ma vie ici, car si ça se passe mal, je ne pourrai pas fuir pendant tout ce temps. J'essaie de me reconcentrer sur les visages qui disparaissent au fur et à mesure pour rejoindre les autres afin d'éviter de penser à ça.
Il ne manquerait plus que mon angoisse ne me consume totalement et me mette à terre. Je n'aimerais pas attirer l'attention dès le premier jour.
"Kim Taehyung !"
Je sursaute en entendant mon nom, mais je me reprends vite et m'avanve avec la démarche la moins tremblante que je le peux, puis je me plante à côté de la petite foule qui s'est formée autour de Madame Choi, dans un coin.
Je suis prêt à me renfermer dans mes pensées et observations, jusqu'à ce que je vois des mèches noires s'approcher dangereusement de mon groupe.
J'étais trop ailleurs, alors je n'ai même pas pu entendre son nom. Mais peu importe, je baisse la tête pour ne pas avoir à croiser son regard. Celui qui m'a envahi hier et qui m'a rempli d'une empathie inquiétante. Mais aussi, j'ai à présent la désagréable impression d'être au courant de quelque chose dont je ne devrais pas.
Je me sens tout à coup idiot.
"Je ne le reverrais jamais."
Il a mon âge, ça se voit, et je n'ai pas pensé une seule seconde qu'il pouvait se retrouver dans le même lycée que moi.
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PLEASURE [Taekook]
FanficTaehyung à dû changer de lycée après quelques complications dans son ancien établissement. Lorsqu'il débarque dans sa nouvelle ville, il surprend une scène peu banale dans la rue en bas de son hôtel, impliquant un noiraud au regard sombre et à la ré...