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- Agent Keller, c'est un nouvel uniforme que vous avez ? Votre badge paraît flamboyant !

Le shérif s'approche de moi très remonté et il me demande de sortir de ma voiture tout de suite.

- Carte grise et permis s'il vous plaît. Maintenant !
- Soyez sympa, je suis en retard pour le travail. Mon entreprise et moi-même sommes sur un gros contrat...
- Mademoiselle Topaz, vous venez de me dépasser à 65km/h alors que nous sommes sur une voie à 30. Normalement, lorsque les gens normaux voient une voiture de police, ils ralentissent.

Le gyrophare de sa voiture m'aveugle lorsque je sors de la mienne. Je peine à me mettre sur le trottoir. La ville est déchaînée aujourd'hui et chaque automobiliste se presse pour cette fin de journée. Ils ont aussi hâte que moi de rentrer chez eux.

- Agent Keller, je suis sincèrement désolée et cela ne se reproduira plus. Je vous le promets !
- Vos antécédents suggèrent le contraire. Mademoiselle Topaz, vous représentez une menace pour la ville de Los Angeles.
- A ce point ? Une menace ?
- Vous ne voyez pas ce pauvre caniche trembler ?
- Ce n'est pas ce que font tous les caniches ? Ce sont des bêtes fragiles... Dis-je en soufflant.

Le shérif me donne un papier directement entre les mains. Je ne connais que trop bien ce document puisqu'il s'agit d'une contravention. Encore.

- La ville vous remerciera. Ajoute l'homme.
- Je vois, merci beaucoup Tom.

Alors que je le regarde partir en mimant un bras d'honneur dans son dos, un bruit sourd parvient à mes oreilles. Je me retourne et tombe des nues en voyant ma voiture être emporté par la fourrière. Le shérif m'a fait me stationner sur un emplacement interdit pour me contrôler.

- Il en a fait exprès ! Criais-je dans la rue.

Je constate que la dépanneuse s'est arrêtée à un feu rouge. Je décide d'essayer le tout pour le tout et de courir derrière. J'arriverai peut-être à le convaincre de me rendre mon véhicule. Je crie au conducteur de ne pas redémarrer pendant ma course, mais il est trop tard. Le feu est repassé au vert avant que je ne puisse atteindre l'arrière de la dépanneuse. Je ralentis alors la cadence et c'est à ce moment précis que l'un de mes talons décide de me lâcher.
Je rage intérieurement en boitant à cause de ma chaussure cassée.

- Je n'arriverai jamais au bureau à temps maintenant ! Merci shérif !

Je me surprends en train de me parler à moi-même et à voix haute par-dessus le marché.
Pendant que je rebrousse chemin afin d'arriver à la station de métro, mes yeux tombe nez à nez avec une vitrine de bar à vin. J'entre dedans pour me reposer quelques minutes et profiter d'une musique jazz chic qui sort des haut-parleurs. Je m'installe au bar et cherche avec quelle boisson je pourrais noyer mon chagrin.

- Bonjour, je vais vous prendre...
- Oui ? Demande le serveur.
- Surprenez-moi ! Dis-je enfin.

Le barman me sert un vin blanc plutôt sucré dans un verre incroyablement grand. Je plonge ma main dans ma poche afin de le payer, mais quel ne fut pas ma surprise en constatant l'absence de mon portefeuille.

- Je suis désolée... J'ai oublié mon argent dans ma voiture est celle-ci est partie Dieu seul sait où ! Reprenez votre verre s'il vous plaît...

L'homme s'apprête à reprendre la boisson lorsqu'une main parfaitement manucurée dépose un billet devant lui.
Je suis la main du regard jusqu'à remonter au visage de la personne ayant payé pour moi. Une femme d'une élégance a coupé le souffle s'offre devant moi. Nos regards se croisent et elle affirme un sourire discret.

- Laisse-moi t'inviter. Je devine que tu as eu une journée mouvementée. Déclare la jeune femme d'une voix douce.
- Il est vrai que tout est contre moi aujourd'hui. Merci, c'est vraiment gentil.

[CHONI] CONTRE TOUTE ATTENTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant