Le rejet

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(14 août 2022)

Le rejet.

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J'ai subi le rejet toute mon enfance et mon adolescence.

Je l'ai subi et dans la sphère familiale et dans la sphère scolaire/sociale, une grande partie de mon adolescence, ça a été surtout là au collège.

Le collège est une période très difficile pour beaucoup de monde, je l'ai très mal vécu, rejet social, je n'avais pas beaucoup d'amis et le peu que j'avais, je me souviens d'un « harcèlement amical » si je peux l'exprimer comme ça, qui consistait à me rabaisser avec humour. Au début c'était pas méchant, après j'ai vite compris que c'était malveillant.

Ce rejet m'a forcé à me construire avec une image très négative de moi même, on m'a inculqué, que ce soit chez moi ou à l'école, une base négative sur laquelle j'ai dû me construire.

Durant très longtemps je me suis considérée comme un « monstre », comme quelqu'un à éviter. Quand j'arrivais au collège, les gens m'évitaient comme la peste, prenait des airs de dégoût quand je passais devant eux, me rabaissaient et me critiquaient. Quand je rentrais, je devais faire face aux disputes de mes parents, dont j'étais toujours et sans cesse la cause, je devais faire face aux leçons de morale, qui me faisaient comprendre que c'était moi le problème.

J'ai dû me construire avec tout ça. Je n'ai jamais eu quelconque endroit où me réfugier, que ce soit à la maison ou à l'école, je subissais.

Je me suis longtemps demander ce qu'il n'allait pas chez moi, quel problème j'avais, pourquoi j'étais tant rejetée comme ça. Je passais mes nuits à pleurer, à essayer de comprendre, mais je ne trouvais aucune réponse.

J'ai commencé l'écriture très tôt, à 12 ans peut-être. L'écriture a été une échappatoire pour moi, pouvoir coucher mes maux sur du papier était devenu un exutoire. J'avais trop honte à l'époque, de parler de ma vie de ce que je vivais, alors j'essayais de transmettre mes émotions à travers mes fanfics. J'avais l'avantage de les faire passer à travers mes personnages, alors qu'il s'agissait de mes propres états d'âme.

Je me suis réfugiée sur internet aussi, j'ai passé une grosse partie de mon adolescence sur des jeux en ligne, comme Habbo ou Imvu. L'avantage d'internet, c'est que personne ne me connaissait, personne ne pouvait être influencé par ce que les autres disaient et personne ne pouvait me rejeter. C'est sûrement le seul point positif que je tire de ce passé.

Le rejet m'a engendré de nombreuses séquelles affectives et sociales. J'ai mis très longtemps avant de comprendre que j'avais le droit d'avoir des amis, que j'avais le droit d'être aimée et que je pouvais être quelqu'un d'intéressant. J'ai eu du mal à assimiler le fait que quelqu'un s'intéresse à moi, puisque aux yeux du monde je ne valais strictement moins que rien. Je me suis fait des amis très tard au final, c'était au lycée. J'avais une amie, plus ou moins proche au collège, mais j'étais toujours au second plan, je passais après sa meilleure amie.

Au lycée c'était différent, la plupart des collégiens n'allaient pas dans le même établissement que moi, j'ai pu me créer une nouvelle image, les gens ne me rejetaient plus ou moins, j'ai même pu être déléguée de ma classe, chose anodine pour beaucoup mais pour moi c'était exceptionnel.

Le rejet m'a appris à méditer sur moi même. J'ai appris à essayer de me comprendre, à me remettre en question, à essayer de m'améliorer et c'est le seul point positif que j'en tire.

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