Chapitre 3

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C'est quoi ce bordel encore ?
Mais sérieux j'attire la merde ou quoi ? Il faut toujours que je sois dans des situations...comment dire ?...cocasses.

-Tu ne dis pas bonsoir Athéna ?, me dit-il avec un grand sourire.

-Euh...Bonsoir monsieur.

Et là, je suis censée faire quoi ? Dites-moi parce que je ne sais pas vraiment comment agir là. J'ai l'impression que mon corps entier est paralysé. Bon, reprenons la situation depuis le début. Cet homme, que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve, connait mon prénom. Et Dieu sait ce qu'il sait d'autre sur moi. En plus de ça, il semble prendre un malin plaisir à me gêner. D'abord je le rencontre hier soir et voilà que ce soir, il se pointe encore devant moi. Je vais finir par croire qu'il me suis.

Il ne faut pas rigoler avec les personnes qu'on attends.
Et les vip de ce soir traînent dans des affaires louches si je peux dire.
Alors surtout ne les énerves pas...si tu tiens à ta vie.

Les phrases de John me reviennent d'un coup.
C'est vrai que cet homme fait un peu peur mais il se met le doigt dans l'œil s'il pense pouvoir m'impressionner. Alors sans plus attendre je m'adresse à lui d'un ton sec:

-D'où connaissez-vous mon prénom ?

Il me regarde un instant, souris, puis rejoins ses compagnons. Nan mais je rêve ? Ok Éna, relax, fais juste ton boulot. Je prends une grande bouffée d'air et me tourne vers la table où sont installés les six hommes. Évidemment ils ont choisis celle près du bar, la plus éloignée de la porte. Je lève les yeux aux ciels puis m'avance vers eux.
Lorsque j'arrive à leur niveau, leurs têtes se tournent vers moi. Pas du tout oppressant.

-Bonsoir Messieurs. Je m'appelle Éna et c'est moi qui m'occuperai de vous ce soir. Souhaitez-vous quelque chose ?

Aucune réponse.

-Bien. N'hésitez pas à me faire savoir si vous avez besoin de quoique ce soit.

Je fais mon plus beau sourire hypocrite avant de partir m'installer près du bar de la pièce.

Une heure. Ça fait une heure que je suis là, assise, à attendre qu'un des hommes se décide à consommer. La fatigue se fait ressentir. Je ne tiendrai jamais jusqu'à la fin de mon année universitaire à ce rythme. Je ne peux même pas écouter la conversation des clients car ils parlent dans une langue étrangère. Mon regard se perds dans le vide. Boulot ou étude ? Je peux pas choisir. Mes paupières sont tellement lourdes. Deux secondes, deux secondes, c'est tout ce qu'il me faut. Je ferme mes yeux deux secondes.

Un claquement de doigts m'oblige à ouvrir précipitamment mes yeux. Lui ? Qu'est-ce qu'il veut ? Une clope ?

-Vous voulez une clope ? dis-je avec mon plus beau sourire.

-Un whisky. Dépêche toi d'aller chercher ce que je veux Athéna.

Toujours en lui souriant, je lui réponds:

-Désolée, je ne sais pas qui est Athéna.

Ses yeux s'assombrissent. Il me détaille du visage et je ne me gêne pas pour faire pareil. Ses traits sont marqués. Sa peau est un peu bronzée, ce qui montre qu'il n'est pas originaire d'ici. Il a ses sourcils froncés. Si on regarde bien, on peut apercevoir la repousse de sa barbe. Son sourire est aussi présent que l'argent sur mon compte bancaire. Je ne m'attarde pas sur ses lèvres et remonte mes yeux dans les siens. Deux iris noirs, comme les miennes.

-Va chercher mon whisky. Maintenant, Éna.

-Vous voyez quand vous voulez, dis-je d'un air fier.

Je me dépêche de sortir de la pièce et rejoins John au bar.

-Éna ! Ça fait une heure que j'attends que tu viennes prendre des commandes.

-Il faut croire que l'alcool, c'est pas leur truc. Enfin, il me faudrait un whisky.

-Un whisky ? Une seule boisson ? Qu'est-ce que tu as bien pu leur dire ou faire pour qu'il ne commande rien ?

Un petit rire m'échappe et je réponds:

-Va savoir ! Allez plus vite John, je ne veux pas les faire attendre.

Une fois la boisson prête, je la récupère et retourne au 1er étage. Je me dirige vers la table des six hommes. Je repère le fumeur et m'approche de lui.

-Votre whisky monsieur.

-Merci Athéna.

Mes sourcils se froncent et je le regarde de travers. Pour qui il se prends lui ?

-Je vous ai déjà dit, je m'appelle Éna. Tachez de le retenir le temps de la soirée.

Je sent chacun des autres hommes de cet table poser leur regard sur moi. Le fumeur leur adresse un rapide coup d'œil et plus aucun regarde n'est posé sur moi. Alors quoi ? C'est leur chef, c'est ça ? Alors que je m'apprêtais à reprendre ma position près du bar, le fumeur se lève et s'approche de moi. Il pense impressionner qui ? Je ne bouge pas d'un poil et continue de me perdre dans ses iris.

D'un coup sa main se retrouve autour de ma gorge. Pourtant je ne ressens aucune douleur. Il ne sert pas, il a juste posé sa main.

-Écoutes moi Athéna. Si tu es ici c'est pour faire ton taf, pas pour me casser les couilles. Donc tu vas gentiment retourner t'asseoir là bas (il pointé du doigt mon tabouret) et fermer ta putain de gueule. Parce que crois moi que si je m'en occupe moi même, tu risques de ne pas trop apprécier. Oh et une dernière chose, ici c'est moi qui décide. Je possède cet endroit donc tu fais avec mes règles.

-N'importe quoi ! ce club appartient à Carmen tu n'es qu'un client ! Et si le client n'est pas content, je peux toujours lui montrer la porte.

Il laisse échapper un rire et pose sa main libre sur la joue pour le caresser. À ma grande surprise son geste est plutôt doux. Oui il penche la tête en avant et se met à mon niveau. Je peux sentir son souffle sur mon visage et je suis sûre que lui peut sentir le mien.

-Athéna, Athéna, Athéna...Je ne me suis toujours pas présente, excuse moi. Je suis Alessio Giordano. Je suis l'heureux propriétaire et patron de ce club. Carmen est mon employée qui s'occupe du club quand je ne suis pas là. Tu pourras toujours aller lui demander. Malheureusement pour toi, je suis de retour pour un long moment. Autrement dit je reprends les rennes du club. Donc à partir de maintenant, considères moi comme ton patron. Maintenant que tout est mis au clair, tu vas t'asseoir sur le putain de tabouret.

J'espère réellement que tout ceci n'est qu'une grosse blague pas drôle car si ce qu'il dit est vrai, je suis plus dans la merde que je ne le pensais. Je ne le quitte pas des yeux et ne sait pas quoi faire. Je lance un regard aux cinq hommes assis à table, ils ne nous regardent pas et semblent désintéressés de la situation. Je repose mon regard sur lui et décide de l'écouter bien que j'aimerai lui dire ce que je pense.

Je m'assoie sur mon tabouret et lui, retourne dans le canapé. Les six hommes reprennent leur discussion, toujours dans une langue étrangère à mon plus grand regret. Je continue de les observer mais je sens le regard du certain Alessio sur moi, ce qui fait détourner mon regard vers la baie vitrée.

Il est un peu plus de 00h quand le groupe d'homme décide de partir, je les raccompagne jusqu'à la sortie puis vais me changer dans les vestiaires. Une fois dehors je commence à marcher quand je remarque une mercedes sur le parking de la boîte de nuit. Cette fois je suis sûre que c'est la même que les autres fois. J'ai eu la bonne idée de relever la plaque d'immatriculation.
Je n'ai pas le temps de faire deux mètres que la voiture part. Croyez moi, la prochaine fois que je la vois devant chez moi, je ne vais pas me gêner.

J'espère que le propriétaire de cette belle bagnole a pensé à l'assurance...

....
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DÉESSE ATHÉNAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant