DÉESSE ATHÉNA

Chapitre 8

C'est pas le moment de se démonter Éna. Écoutes ta mère, lorsque tu insultes quelqu'un, tu dois t'excuser. Ouais, elle peut aller se faire foutre celle-la. Hors de question de m'excuser d'avoir dit ce que je pense. Je m'assoie alors sur un fauteuil, devant son bureau et lui répond:

-Mais oui, dit moi bouffon, qu'est ce que tu me veux ?

Alessio décroise ses bras et pose ses coudes contre la table. Ses sourcils se sont froncés et ses iris, habituellement noir, sont encore plus foncés. Je crois qu'il est énervé je me demande bien pourquoi.

-Je te conseille de changer ton habitude dès maintenant si tu ne veux pas recevoir une balle dans ton cœur. Ici, c'est moi qui dirige et puisque tu te trouves dans ma maison, tu m'obéis. Un point, c'est tout. Ton caractère de fille rebelle et capricieuse te va très mal, si tu veux mon avis. Tu fais partie du plan mais je peux très bien t'éliminer si je le veux et tu m'en donnes très envie là.

Il est vrai que recevoir une balle dans mon cœur n'est pas dans mes projets pour le moment. Mais j'espère qu'il l'aime bien mon caractère parce que je ne vais pas m'en débarrasser de sitôt. Et de quel plan parle-t-il ? C'est déjà la deuxième fois qu'il l'aborde mais il n'est pas foutu de m'expliquer ce bouffon.

-June Hanson, ça te dit quelque chose je parie, ajoute-t-il.

Si ça me dit quelque chose ? Évidemment. June est ma sœur. Du moins sur les papiers car, en réalité, elle n'a rien de la grande sœur idéal. Toujours à me rabaisser tout autant physiquement que mentalement, toujours du côté de mes parents et jamais à prendre ma défense, toujours à critiquer mes choix ou mes passions. Enfin bref, j'aurai préféré ne pas avoir de sœur du tout plutôt qu'avoir une sœur comme June. Et on peut dire que nos parents n'ont jamais cherché à améliorer notre relation. Au contraire, ils écoutaient tout ce qu'elle leur disait comme des chiens. Ça crevait les yeux de tout le monde qu'elle était leur préféré. Pourtant, je n'ai jamais été jalouse de leur relation. Surement car, contrairement à June, je ne voyais que la méchanceté de père et mère.

-Athéna. Quand je te pose une question, tu y réponds. C'est simple.

Je ne réponds pas directement puis repensant à sa menace, je finis par dire:

-Pourquoi posez-vous des questions auxquelles vous avez déjà la réponse ? Vous m'avez kidnappé pour une bonne raison. Donc vous avez sûrement déjà fait toutes vos petites recherches sur moi. Je suis même sûre que vous avez commencé vos recherches bien avant de m'approcher, sinon vous ne m'auriez pas fait suivre pendant plusieurs jours.

Comme à son habitude, il me jauge du regard avant de répondre.

-Faut croire que t'as un cerveau finalement. Je ne vais pas te mentir, je suis à ta recherche depuis un mois. Je t'ai trouvé la semaine dernière. C'est vrai que je sais pas mal de chose sur toi, plus que tu ne peux l'imaginer.

-Pourquoi suis-je ici ?

-Ta soeur. Ta soeur m'a volé, moi et ma mafia. Elle ne doit pas savoir dans quelle merde elle s'est mise. Mais me voler était une très mauvaise idée.

Ça mafia ? Il déconne là. Voilà qu'il se prend pour un parrain de la mafia maintenant. Sa maladie mentale est plus avancée que je ne le pensais. Il débloque complétement. Et puis qu'est-ce que June, la fille parfaite, aurait voler ? Et pourquoi elle se serait mêlée à la mafia ? Non, ce n'est pas possible. Alessio est en train de se foutre de ma gueule et il croit vraiment que je vais le croire.

Un rire m'échappe. Puis je n'arrive plus à me retenir et c'est un gros fou rire qui me prend. Étonnamment, Alessio ne semble pas furieux de mon comportement. Au contraire, un sourire prend place sur son visage. Il faut croire qu'il n'est pas aussi méchant et dur qu'il le prétend. Il se lève de son siège et contourne le bureau pour arriver à mon niveau. Il se rapproche de plus en plus jusqu'à se retrouver face à moi. Il pose ses mains sur les accoudoirs de mon fauteuil. Mon rire commence à s'estomper mais son sourire à lui s'agrandît.