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a d d i c t i o n

ʟʏsɪᴀ

le temps détruisait tout. je le savais, mais ça n'empêchait mon cœur de saigner l'agonie de la perte. aïda était encore en vie, et en réalité, cela me faisait plus de mal que si elle avait rejoint les cieux. car elle était là, mais plus pour moi. plus avec moi.

mes émotions s'éteignaient lentement. si j'en avais encore, la haine crierait son nom. aïda. la rage détruirait son souvenir. la fureur transformerait ma voix. la colère serait guidée par une fièvre frénétique qui me ferait la détester d'autant plus.

le revers de la médaille.

toutefois, ça n'égalerait jamais la tristesse qui se mélangerait à mes larmes. la peine qui maculerait mes traits. l'affliction qui enchaînerait mon corps. et l'abattement qui signerait son chagrin par mon silence, par l'extinction de mes sentiments, par la fin de nous.

le départ d'aïda me laisserait orpheline d'une moitié déchue. l'âme sœur, découpée en deux, ne vibrait plus à l'unisson - ne vibrait plus tout court. cette fois-ci, je ne l'adorais plus ; je l'aimais enfin. mais c'était trop tard.

aïda était ma meilleure amie. jusqu'au jour où elle ne l'était plus.

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