Chapitre 46

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[Quelques temps plus tard]

Quarante-cinq ans... de longues, très longues années. Faust ne sait pas s'ils seront ensemble quarante-cinq ans après le procès. Mais quinze ans plus tard, elle est là. Le visage posé au creux de son coude, elle observe les courants marins depuis le balcon. Les vagues recouvrent les pierres à la base de la maison. Avec un temps comme celui-ci elle aurait aimé partir marcher sur l'île mais elle a une pile de manuscrits à lire et à trier.

Elle attrape la première page du dossier : « Amour et faux gallions ». Titre à revoir. Et encore une romance. Faust pousse un soupire et feuillette le manuscrit. Ce n'est pas très prometteur et sûrement répétitif. Dans une grimace elle se retourne pour poursuivre sa contemplation de la mer.

A la fin du procès, Drago a d'abord passé quelques années enfermé quelque part – même lui ne sait pas où. Il est resté enfermé, à remplir son contrat : rechercher de nouvelles potions, faire évoluer la médecine magique. En contre partie il avait droit d'écrire des lettres et pendant un temps ce fut le seul moyen de correspondance. Ces années ont été compliquées à vivre. Faust est restée à Oxford pour ses études, puis à trouver un emploi dans une maison d'édition. A force de recours et de demandes auprès du ministère de la Magie, Faust a reçu l'autorisation de rejoindre de Drago mais les conditions ont été dures à accepter.

Dix ans qu'elle peut vivre sur une île à l'écart du monde. La ville la plus proche est à trente minutes en vélo – et parler de ville est un grand mot : une poste et une épicerie ravitaillées tous les deux jours faisant face à une boulangerie et un pub. Drago n'a le droit de s'y rendre qu'une fois par semaine et peut quitter la propriété une heure deux fois par semaine pour se promener sous bonne escorte.

- Je croyais que tu devais travailler.

- Je ne peux pas me concentrer. Je devrais aller rentrer les arbrisseaux, il va y avoir une tempête.

Drago dépose un verre de jus de fruits devant elle et un bol de dés de pastèque.

- Concentre-toi sur ton manuscrit je m'occuperai des arbres plus tard. Ta réunion s'est bien passée ?

- Pas trop mal, le dernier livre de Molly Weasley a eu un succès fou – encore plus côté moldue. Je ne pensais pas qu'il y aurait autant de ventes.

- Les moldus ont du être enchantés de découvrir de nouvelles recettes.

Faust lui lance un sourire en attrapant un morceau de fruit. Dix ans, plus tôt elle a pu le rejoindre sur cette île mais les aurors ont été clairs : elle ne pourrait pas quitter l'île n'importe quand. D'abord pour sa sécurité : La plupart des mangemorts ont été capturés et envoyés en prison mais certains ont gardé des contacts à l'extérieur et Drago est sur la liste des personnes à tuer. Sans compter les autres sorciers qui veulent sa peau. Il ne pourra certainement pas revenir dans le monde magique. Ils n'ont pas de plan. Pour l'instant, ils restent ensemble dans cette maison biscornue surplombant la mer.

Faust était restée quelques mois à s'occuper du jardin au début mais cela l'avait vite ennuyée. Elle avait alors eu l'idée de recontacter Violet Devlin, une sorcière, rencontrée quelques années plus tôt. Elles s'étaient tout de suite bien entendues. Elles avaient travaillé pour la même maison d'édition pendant quelques mois. Lassée du jardin et de la pâtisserie, Faust avait recontacté Violet et elles avaient monté ensemble Pensieve Publishing. Leur maison d'édition publie des œuvres moldues chez les sorciers et inversement. Evidemment les moldus ne savent pas que les histoires pleine de magie sont parfois vraies.

- Tu as fini ta potion ?

- Pas totalement mais les premiers résultats ne sont pas tout à fait concluant. Londubat doit passer demain pour voir m'amener d'autres plantes. Je vais changer la datura de mélusine avec du nénuphar boursoufflé. Si cela ne marche pas, il faudra créer un ingrédient synthétique.

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