Chapitre 13

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J'ai réussi à convaincre Mohamed de me laisser rentrer à la maison même si je n'ai pas pu l'empêcher de rater la prière de treize heures, il a tout fait pour rester au foyer municipal avec moi malgré mes plaintes. Il dit se sentir bien avec moi et qu'il fera toujours tout pour passer le maximum de temps avec moi, j'avoue que sur le coup je me suis sentie flatter.
Je dirais qu'il a des mots exacts au moment où il le faut.
Je me demande bien si je suis la seule à qui il raconte tout ça, après tout il n'est pas mal et vu comment il parle avec facilité j'imagine que je ne suis pas la première ou même la seule à qui il raconte tout ça. Moi qui cherche à éviter les problèmes au maximum me voici certainement sur le même morceau que plusieurs vautours.

Le silence qui règne dans la maison m'indique sans doute que Maria fait sa sieste, et je ne veux surtout pas la dérangé de peur qu'elle me saute au cou avec ses questions, de plus je veux aussi dormir car je suis crevé. Je crois que je viens d'avoir la meilleure journée de toute cette semaine. Je n'ai pas envie de gâcher ça avec la rencontre prévue pour ce soir avec Yoram, je crois que je peux me permettre d'inventer une occupation pour éviter de le voir, pour cela je fais confiance à Maria, elle va m'aider à trouver quelque chose.
Je réponds rapidement au dernier message d'Emma avant de me coucher dans le canapé, elle veut que je lui parle de mon rendez-vous avec Mohamed mais ça ne va pas être possible pour l'instant je dois me reposer.

Point de vue de Mohamed.

Une fois à la maison je me dirige tranquillement vers ma chambre sans faire attention à ce qui m'entoure, pourtant j'entends les bruits de la télé et celle des voix de mes frères.
Je ne souhaite pas être dérangé, en tout cas pas par n'importe qui, Kader est la seule personne à qui j'aimerais bien parler mais je ne veux pas prendre le risque de rentrer dans la grande maison avec tout le vacarme qu'il y'a. Je me décide alors de me coucher un petit instant avant de l'envoyer un message pour le prévenir.

- Tu es où ? Je suis rentré maintenant.

Moins de deux minutes après je l'entends dans le salon.

- Momo!
- Je suis là. Dis-je au moment où il passe le seuil de la chambre.
- Ça fait longtemps que tu es là ? Me demande-t-il avant de venir s'asseoir sur son lit.
- Pas vraiment. Fis-je en me relevant pour pouvoir m'assois à mon tour.
- T'imagine pas la merde qui t'attend ici. Me balance mon frère d'une mine dépité.
- Qu'est-ce que j'ai comme problème encore ? Demande-je surpris.
- Ça, c'est la question que papa m'a posé après la visite du père d'Ismaël.
- C'est qui Ismaël ? Et son père voulais quoi? Lui demande-je.
- Ismaël c'est le nom du gars que tu as tabasser hier et son père voulais des explications. Me répond-t-il.

Je n'arrive pas à croire que mon père soit au courant de cette histoire, pourtant je suis tombé d'accord avec Kader et Abdoul pour ne pas en parler.
Je suppose qu'il sait tout maintenant, alors qu'est-ce que je vais pouvoir répondre quand il sera de retour ce soir ? Je n'imagine même pas la correction qu'il me réserve, je me rappelle encore de comment il m'a maté quand j'ai laissé une grosse blessure sur la tête d'un garçon du quartier il y'a quelques mois.
Moi qui avait promis de ne plus recommencer, me revoilà dans de beaux draps.

- Merde ! Et toi qu'a tu dis ? Lui demande-je d'un air dubitatif.
- J'ai raconté toute la vérité. Dit-il avant de continuer. Écoute ça, ce mec est venu avec sa mère juste après que tu sois sortir et sa mère à failli créer un scandale mais N'nan Afou l'a remise à sa place vite fait.
- Quoi?! M'exclamais-je pas très étonné.

On connait Afou pour être une femme qui n'aime pas se laisser marcher dessus. Avec la mère de Kader c'est "mes griffes sont prêtes au cas où tu dépasse les bornes".

- Oui! Fit-il avec de grands yeux. D'abord cette femme a commencé à bavarder sur N'nan Rokia parce qu'elle lui a dit que c'est une histoire entre les enfants et qu'elle devrait se calmer pour essayer de régler le malentendu mais c'était comme mettre de l'huile sur le feu, elle s'est enflammé et à commencer à dire des méchantes paroles à notre égard c'est à ce moment qu'Afou est rentré en jeux, elle a exploser à son tour et a même dit à la bonne dame que si elle ne sortait pas de sa cour elle serait obligé de lui donner de belles claques...
- Non!!!  Fis-je aussi amusé que surpris.

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