POUR LE CŒUR D'UN TIGRE | Intégrale [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

2. 10| Sur le ring 🥀

(Musique : Everybody wants to rule the world - Tears For Fears)

Précédemment, PDV Tiger :

Mon front retombe contre la carrelage froid, et j'essaie de retrouver mes esprits, alors que je me sens aussitôt beaucoup plus sale qu'avant.

Parce que je me suis touché en pensant à elle.

Juste en me repassant son visage en tête.

Parce qu'elle m'est interdite.

Parce qu'elle m'est interdite, putain. 

*

| 𝐑𝐀𝐕𝐄𝐍 |

Sous une pluie fine et glacée, je retire mon casque et le laisse pendre au guidon de ma moto. Des gouttes parsèment l'alliage noir de celle-ci et les manches de ma veste sombre. Je passe une main dans mes cheveux noirs, essayant de les recoiffer un minimum.  

La rue est vide, éclairée par des lampadaires diffusant une lumière jaune sur le sol bétonnée. Les fines gouttes tombant lentement du ciel sont visibles quand elles passent devant les faisceaux lumineux. 

Soudain, le moteur d'une voiture se fait entendre. Elle se rapproche lentement de moi, jusqu'à ce que j'aperçoive, la tête baissée, des pneus passer près de ma silhouette. Quand je relève le regard, j'épie les mouvements du véhicule venant se garer juste en face de moi, au bord du trottoir vide.

Les vitres teintées du gros 4x4 noir m'empêchent de voir l'intérieur. Le moteur s'éteint, puis deux portières s'ouvrent, et deux silhouettes élancées en sorte agilement.  

Snake et Dove s'extirpent de la voiture. Rapidement pour l'un, avec des mouvements réfléchis pour l'autre. Les portières claquent, et Snake me salue joyeusement, malgré ses tremblements dus au froid. Il ne porte qu'un minable tee-shirt. 

Dove, lui, reste impassible face à la température glaciale. 

Je descends directement de ma moto pour les rejoindre. Le froid de cette nuit d'hiver me pique les yeux, mais la bonne nouvelle, c'est que la pluie vient enfin d'arrêter de tomber. 

Je me rapproche de mes frères, laissant ma moto derrière moi. 

— Au moins, il y en a un d'intelligent ici ! proteste le serpent en me claquant amicalement le dos dès que j'arrive à sa hauteur. 

Un nuage blanc s'échappe de sa bouche à chaque mot prononcé. 

Confus, je ne réponds rien, alors que celui-ci tourne sa tête vers mon frère jumeau et lui adresse une mine sévère. 

— Je savais qu'il caillait dehors mais j'ai pas pris de veste, parce que ce con m'a dit qu'on n'aurait pas à sortir dehors. Estúpido.