POUR LE CŒUR D'UN TIGRE | Intégrale [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

3. 06| Petite vengeance 🥀

(Musique : Often - The Weeknd)

Précédemment, PDV Fox :

Je ne devrais pas avoir peur de lui. Pas alors que je ne suis pas sa cible.

Il est sa propre cible.

Je ne suis qu'un pantin victime de ses sauts d'humeurs, ses pulsions malsaines, qui lui sert de distraction pour oublier à quel point il est dangereux pour lui-même. 

*

| 𝐎𝐏𝐇𝐄𝐋𝐈𝐀 |

Le soleil n'est pas encore levé lorsque je quitte la salle de bain. La chambre est éclairée par la lumière du jour passant par la baie vitrée. Nous ne fermons jamais le rideau électrique complètement. 

Quand je fais des cauchemars et que je me réveille en pleine nuit, j'aime qu'il y ai un minimum de jour et non que la pièce soit plongée dans la totale obscurité. 

Stella dort profondément, un coussin plaqué contre son ventre et la couverture descendue jusqu'à sa taille. Je passe devant le lit, récupère mon sweat que j'enfile rapidement et ouvre la porte. Elle émet un léger grincement, mais pas suffisamment fort pour réveiller ma sœur. 

Puis je me glisse dans le couloir, referme derrière moi et me félicite d'avoir enfilé un sweat épais. 

Le chauffage n'est plus en route depuis que les températures se sont radoucies, néanmoins le matin, il fait assez frais. 

Toute la maison est silencieuse, et je profite d'être la première debout, comme tous les matins, pour me retrouver seule avec moi-même. 

Je dors peu, me lève tôt et passe mes journées entre ma chambre, la cuisine et le salon. C'est un peu devenu la routine. Avant, ces habitudes m'agaçaient. Je m'ennuyais franchement. 

Mais après avoir échappé à un autre quotidien totalement différent dans la propriété de mon géniteur, j'ai changé de discours. Être ici est tout ce qui pouvait m'arriver de mieux, et je n'espère rien d'autre, parce que rien ne sera aussi bien. 

Sur le palier, je jette un coup d'œil furtif au couloir de l'aile d'en face, celui qui mène à des chambres inutilisées, à son bureau et à sa chambre. 

Et comme à chaque fois depuis que je suis revenue, une douleur tord mon estomac. De la culpabilité, et peut-être du manque, aussi.  

Je m'en veux d'avoir un peu fait comme s'il n'existait pas ces dernières semaines, alors que je me suis littéralement jetée dans ses bras le jour où il est venu me chercher. 

Disons que je ne suis pas forcément à l'aise avec lui depuis. L'attention qu'il m'a accordée, je l'attendais depuis le premier jour où je l'ai vu. Mais j'avais oublié que c'était un peu donnant-donnant.