𝘐𝘐. "𝘈 𝘊𝘭𝘰𝘤𝘬𝘸𝘰𝘳𝘬 𝘖𝘳𝘢𝘯𝘨𝘦"

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Nous arrivâmes chez lui, après un court trajet dans son van. Le voyage s'était passé dans le plus grand des calmes, sans encombres. Je pris mon sac puis nous descendîmes du véhicule. Il sortit ses clés et ouvra la porte d'entrée, me faisant une révérence théâtrale.

"Après vous, gente demoiselle." S'empressa-t-il de dire, un sourire charmeur collé sur sa face.

"Quel gentleman !" Répliquai-je, amusée. Nous entrâmes et le brun ferma la porte derrière lui.

"Fais pas attention au bordel, la bonne a pris sa semaine..." blagua-t-il, en s'engouffrant dans une pièce, au fond d'un petit couloir. Il laissa la porte de celle-ci entrouverte et S'écria : "Fais comme chez toi ! J'dois juste chercher quelque chose."

Faire comme chez moi...?

J'avançai vers le petit salon, en observant tout ce qui m'entourait. Je pris place sur le canapé, triturant mes doigts dans tous les sens. C'était la première fois depuis très longtemps que j'étais chez quelqu'un, à part chez Robin bien entendu.

La pièce de vie était petite et un peu en désordre mais très chaleureuse. Des photos étaient accrochées aux murs, quelques plantes se tenaient sur une étagère et une odeur de vieux tabac régnait dans la pièce. J'aimais bien, ça me rappelait chez moi. Il y avait cependant une autre odeur, une odeur poivrée, une plante brûlée peut être.

Mais je connais cette odeur... Robin sentait comme ça la dernière fois...

Eddie revint quelques secondes plus tard, une trousse de premiers secours dans une main et deux cigarettes et un briquet dans l'autre.

"C'est joli chez toi." M'exclamai-je en me levant du canapé. "Tu fais brûler des plantes? Ça sent bon ton truc." Lui demandai-je en me retournant avant de m'avancer vers lui. Il me regarda, un sourire malicieux se formant sur ses lèvres.

"Et bien, merci. Et... effectivement, des plantes oui..." rigola-t-il en secouant sa main contenant les cigarettes. "Tu fumes?" Me demanda-t-il. Le brun s'assit sur la table de la salle à manger, coinçant sa clope entre ses lèvres. En même temps, il posa la trousse de premiers secours à côté de lui, m'invitant à me rapprocher.

"Ouais ça m'arrive." Répondis-je, prenant le bâton qu'il me tendait. Il alluma nos cigarettes et nous prîmes nos premières bouffées.

×××

Cela faisait au moins vingt minutes que nous étions dans le salon d'Eddie. J'étais debout entre ses jambes, continuant de nettoyer la plaie sur l'arête de son nez. Il sursautait quelques fois, me demandant de faire une pause parce que je cite : "Putain ça fait mal!". D'où les vingt minutes.

"Ah! Bon dieu que ça pique- dis moi que t'as bientôt fini...?" Gémit-il de façon désespérée. Ses paupières étaient fermées et ses sourcils se fronçèrent au contact du pansement sur sa peau enflée.

"Et... Voilà ! Besoin d'un bisou magique ?" Lançai-je sur le ton de la plaisanterie. Je me reculai, admirant mon travail digne des infirmières les plus compétentes.

Mes chevilles ? Elles vont bien.

Le métalleux se redressa et ouvrit lentement les yeux, ses paupières papillonant légèrement. Nos regards se rencontrèrent et s'attachèrent un moment, me faisant me rapprocher de lui instinctivement.

"C'est si gentiment proposé... merci, princesse." Susurra-t-il de façon séduisante, me tendant sa joue. "J'attends." Quémenda-t-il.

Mes yeux s'écarquillèrent et ma bouche s'entrouvrit sous le coup de la surprise.

• 𝘈𝘳𝘵𝘪𝘴𝘵𝘪𝘤𝘢𝘭𝘭𝘺 𝘺𝘰𝘶𝘳𝘴 • 𝙀𝙙𝙙𝙞𝙚 𝙈𝙪𝙣𝙨𝙤𝙣Où les histoires vivent. Découvrez maintenant