Chapitre 1 - Isabella

188 23 29
                                    

*** ATTENTION : Ce roman contient des scènes de sexe explicite, ainsi que du langage grossier. Si vous n'êtes pas en âge de lire de tels textes, ou que ce genre de scènes vous dérange, je vous invite à passer votre chemin. Il n'y aura pas d'avertissements ultérieurs***

---

On dit que le meurtre n'est pas la solution. Pourtant, dans certains cas, il me semble tout indiqué. C'est vrai, quoi ! Je suis persuadée que le fait de planter ces ciseaux dans le cœur de cette poufiasse de Sandy aurait des vertus apaisantes sur mes nerfs au bord de l'implosion. Remarque, encore faudrait-il qu'elle en ait un, de cœur. Chose qui parait plus qu'improbable. Pour oser se taper mon mari dans mon dos alors qu'elle se revendiquait ma meilleure amie il y a une semaine de ça, elle doit en être dépourvue depuis la naissance. Au pire, elle a deux yeux, sinon...

Quelqu'un passe derrière moi, et me subtilise ma future arme du crime.

— Confisqué ! ricane Marion en brandissant mes ciseaux hors de ma portée.

La garce ! On n'a pas idée d'être aussi grande ! Comment pourrais-je lutter du haut de mes 1m56, moi ?

— Rends-moi ça tout de suite !

Elle esquive mon attaque, et court de l'autre côté de la table. Un morceau de satin rouge qui gît sur le sol manque de peu de causer son trépas, mais elle se rétablit au dernier moment. Un véritable capharnaüm règne dans notre atelier éphémère. Comme à chaque shooting loin de nos bureaux impeccablement rangés, les tissus et notre matériel de couture semblent vivre leur propre vie. Bien plus palpitante que la mienne, si j'en crois les cadavres d'élastique et de bobines de fil qui trainent un peu partout.

Marion se hisse sur la pointe des pieds et rit de plus belle.

— Pas tant que tu continueras à observer Sandy avec ton regard de psychopathe.

Je croise mes bras sur ma poitrine, boudeuse.

— Je n'ai pas de regard de psychopathe.

— Peut-être parce qu'en fait, tu es une psychopathe, Isabella ?

Si elle répète ce mot une seule fois, il y a des chances que ses paroles se transforment en réalité, oui.

Comme si le fait qu'on parle d'elle l'avait soudain invoquée tel l'ignoble génie du mal qu'elle est, Sandy marche vers moi. Je tente de me diriger vers les toilettes, technique généralement infaillible pour que les indésirables me lâchent la grappe, mais elle est plus rapide que moi.

— Écoute, Bella, c'est ridicule, commence-t-elle.

Je tourne la tête vers Marion.

— Tu as entendu quelque chose, toi ? J'ai l'impression que quelqu'un a dû laisser une porte ouverte, non ? Le vent siffle à mes oreilles, là, tout à coup.

Marion lève les yeux au ciel et retourne derrière sa table pour se remettre au travail. OK, sympa. Super la solidarité !

— Bella, faut qu'on parle, insiste Sandy en posant une main sur mon épaule.

Je chasse ses doigts comme s'il s'était agi d'une mouche.

— Ne me touche pas, et arrête de m'appeler comme ça. Non, en fait, arrête de m'adresser la parole.

Ses lèvres pulpeuses se pincent et ses yeux bleus s'embuent.

— C'était un accident.

Ma bouche s'ouvre d'incrédulité. Non, mais quel culot !

— Un accident ? Tu me prends vraiment pour une conne, c'est ça ? Il s'est passé quoi, au juste ? T'as trébuché et tu t'es empalée sur sa queue ?

Comment faire fondre un flocon de neige [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant