Combien de temps était-elle prostrée là, devant la fenêtre ?
Ce n'était pas une question d'heure. Elle savait avoir perdu toute notion de calendrier, c'était le plus gênant... remarque, peut-être qu'elle devrait arrêter d'essayer de compter les jours. Ils étaient tous pareils.
De toute façon, son esprit embrumé l'empêchait fortement de récupérer un semblant de réflexion. Les traitements médicamenteux qu'on lui infligeait n'y étaient pas pour rien. C'était compliqué de faire appel à ses capacités intellectuelles en l'état. Mais là aussi, peut-être était-il préférable de ne plus chercher à se sortir à tout prix de cette brume permanente.
Cet "hôpital", comme les autres avaient aimé l'appeler, était en fait une structure médicale spécialisée dans les troubles mentaux... oui, le mot "asile" avait toujours eu un caractère péjoratif. La brune en riait parfois dans sa tête, alors qu'elle savait pertinemment que sa présence ici n'avait été motivée que par une sombre machination de sa propre famille.
L'illustre famille Hyuga ne faisait pas disparaître ses membres gênants. Ils préféraient les discréditer auprès de la société et ce, définitivement. La jeune femme en avait eu un aperçu quand le souvenir de ce qu'elle avait vu s'imposa à elle. Une larme s'évadait de son œil, roulait lentement sur sa joue, comme pour s'adapter à cette nouvelle mentalité que les autres tentaient de lui greffer.
Elle l'essuya avec la manche de sa camisole. Au bout d'un certain temps, ils avaient décidé de lui laisser un peu de liberté. Elle n'était pas dangereuse pour qui que ce soit. Et puis avec les cachtons qu'on lui filait, plus aucune idée ne lui venait de toute façon. Elle reprit son air prostré, à rêver de ce ciel bleu comme symbole d'une liberté dont elle serait privée jusqu'à la fin de ses jours...
- Hinata ?
Ici, les équipes médicales tutoyaient leurs patients et les appelaient par leur prénom. Ainsi, Uzumaki Naruto s'était approché d'elle et assis dans une chaise à son côté.
- Ça fait des jours que je te vois ici. Tu ne veux pas me dire ce que tu regardes ?
En d'autres circonstances, Hinata aurait pu sourire et apprécier cette discussion anodine. Mais là, impossible de mettre un mot à la suite de l'autre. Pas qu'elle ne voulait pas répondre, son état de santé l'en empêchait.
Elle laissa son regard parcourir le visage si mignon de son infirmier. Il était vraiment beau, et si elle n'avait pas été autant abrutie, elle aurait volontiers échangé quelques mots avec lui. Mais la fatigue mêlée à l'effet des comprimés eut raison de sa volonté, et elle finit par se retourner vers la fenêtre sans un mot. Elle sentait le regard azur du blond sur elle, mais elle n'était pas en mesure de se forcer à répondre.
Il aurait pu s'en aller après quelques secondes de silence. Il resta cependant un long moment à côté d'elle, à observer le ciel en sa compagnie. Même si ce n'était pas grand chose, Hinata s'en sentait quand même un peu réconfortée. Elle aurait tellement voulu le connaître ailleurs qu'ici...
- Uzumaki ? On a du boulot !
C'était Uchiha Sasuke. Bien moins agréable que le blond, cet homme avait pourtant lui aussi de belles qualités qu'elle admirait en silence. Il s'occupait bien de ses patients et avisait souvent les médecins du moindre changement, allant même jusqu'à leur tenir la dragée haute quand il estimait qu'une décision n'était pas bonne. Il aurait dû être médecin, pas infirmier...
Mais bon, Hinata n'était personne pour critiquer. Elle était même moins qu'une personne, privée de ses droits sous prétexte que son état psychologique requérait un internement. Et personne n'avait osé aller contre la parole du patriarche Hyuga. Tous des cons de lèche-bottes, à espérer pouvoir ramasser des miettes de pouvoir.
Sur une envie subite, la jeune femme se mit à fredonner un air, sans chanter, la bouche fermée. C'était un air de sa chanson préférée, que sa mère lui chantait étant petite. Naruto allait se lever quand il l'entendit murmurer. Il ne pipa mot et se réinstalla près d'elle, prêt à l'écouter jusqu'au bout. Malheureusement, son téléphone de service sonna. Il répondit à la va-vite et grimaça en se tournant vers la jeune femme.
- Faut que j'y aille... par contre, je voudrais savoir c'est quelle chanson. Parce que je ne la connais pas, mais je la trouve très jolie.
Il lui souriait avec tendresse. Hinata piqua du nez et se sentit s'endormir sur sa chaise... Il emporta son fauteuil roulant dans lequel elle reposait pour l'amener vers sa chambre, afin qu'elle puisse prendre un peu de repos avant le repas du midi. Elle ne le sentit pas la porter doucement dans son lit pour qu'elle soit plus à l'aise.
En temps normal, elle n'aurait pas accepté ce geste, d'autant plus qu'il était également interdit dans l'établissement. Mais l'inconscience avait bon dos et elle ne vit pas le blond stopper tout mouvement pour déposer une douce caresse sur sa joue légèrement creusée par son épuisement.
- J'espère qu'un jour, tu me parleras...
Sans même l'entendre, Hinata s'installa plus confortablement dans son lit. Le sommeil, faiseur d'oubli bienvenu, lui permit de s'éloigner de toute pensée possible...
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Yooooo !
Je viens de finir les Mythes de la Lune, j'ai à peine commencé la Tempête de Sable, je suis bien avancée sur Magie d'Espoir. Autant dire que j'ai encore du pain sur la planche !
Mais j'espère que cette histoire vous plaira ! Elle est un peu plus compliquée que les précédentes déjà ^^
De gros bisous ! <3
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Une Héritière sans Liberté
FanfictionLa famille Hyuga est très connue au Japon pour sa fortune et ses actions dans toutes les multinationales... mais pas que. Ainsi, Hinata, ayant subi un grand choc, s'est vue internée dans l'asile de Konoha, sans aucun recours possible. Sa situation v...