Le début des emmerdes...

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- hmm hmm... oui... non, pour le moment, elle n'est pas en état de parler...

Yakushi Kabuto discutait au téléphone, bien planqué dans son bureau. Sa voix toujours affable ne montrait aucun signe d'agacement.

Mais agacé, il l'était fortement. On lui avait remis un rapport qui n'arrangeait pas du tout ses affaires, une dénonciation de maltraitance dans son service qu'il connaissait déjà, mais comme c'était le fils d'un notable de la ville, il se contentait juste de lui remonter les bretelles...

Sauf que là, la victime n'était pas n'importe qui. Et ce foutu infirmier qui avait tout consigné de telle sorte qu'il était quasiment impossible de défendre un truc pareil !

Le psychiatre se trouvait dans une position fort désagréable.

- Malheureusement, je vais devoir quand même le sanctionner. Les preuves au dossier sont trop accablantes... si je ne fais rien, il y aura une enquête, et je ne pense pas que vous vouliez vraiment qu'elle ait lieu...

Son interlocuteur commençait à hurler au bout du fil. Kabuto se massa les tempes, la migraine commençait à poindre.

- Je n'y suis pour rien si votre fils est stupide ! En attendant, je me retrouve avec une patiente blessée physiquement et cela se voit ! C'est lui qui a foutu le bordel, pas moi !

L'autre homme se calma instantanément. Kabuto soupira.

- 3 jours de mise à pied, cela vous va ? Mais ce n'est qu'une solution temporaire. Il y aura un conseil de discipline... oui, voilà. Je ne saurais trop vous conseiller que d'être prudent et d'essayer de lui faire entendre raison...

L'homme leva les yeux au ciel. C'était quand même difficile de composer avec ces gros bonnets sans y laisser quelques plumes...

- D'accord. Je vous tiens au courant. Au revoir.

Puis il raccrocha en maugréant. Cet Eizan était un poison mais jusque là, ils avaient réussi à dissimuler ses travers. Sauf que maintenant, c'était la fille Hyuga sa victime, et il savait que même s'il souhaitait l'écarter, Hiashi ne tolèrerait pas qu'on maltraite son sang.

Par contre... l'infirmier Uzumaki risquait de devenir très gênant s'il continuait à prendre ainsi la défense de ses patients. Les autorités finiraient par lui tomber dessus un jour où l'autre...

Il fallait qu'il trouve un moyen pour se défaire d'un tel gêneur...

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Naruto ne décolérait pas.

D'habitude, il faisait un rapport d'événement indésirable et passait à autre chose... là, il n'y arrivait pas.

Eizan était allé trop loin, il avait touché la personne qu'il ne fallait pas et s'était attiré ses foudres.

Depuis le début qu'elle était arrivée dans son service, Hinata ne s'était jamais plainte, n'avait jamais rien dit, et pour cause : un traitement de cheval qu'on ne donnait qu'aux personnes réellement dangereuses pour elles-même ou pour les autres...

Et la jolie brune n'appartenait pas à cette catégorie. C'était une évidence.

Il ne savait pas encore comment il allait s'y prendre, mais c'était un fait : Hinata retrouverait son libre arbitre et il la ferait sortir d'ici. Par contre, il fallait à tout prix se faire oublier et se fondre dans les murs en attendant qu'il trouve une solution.

- Uzumaki !

Naruto ferma les yeux. Le ton tranchant de Yakushi annonçait clairement un avis de tempête. Il se retourna vers lui, son visage dénué de toute émotion.

- Oui ?

- Dans mon bureau. Tout de suite.

Le ton était sans appel. Le blond grimaça, savait déjà pourquoi cette convocation immédiate. Mais au vu de sa nouvelle résolution, il était prêt à accéder aux injonctions de son supérieur.

Il entra dans la pièce décoré très chichement. Yakushi ne s'embarrassait pas de déco inutile et se contentait de cette surface aseptisée.

- Je veux que vous retiriez votre rapport.

C'était clair, net et précis. Naruto fronça les sourcils et croisa les bras.

- Et pourquoi ?

Il n'allait pas non plus laisser passer une telle faute, c'était impossible.

- Parce que nous aurions tous trop à perdre si vous le laissez tel quel.

Naruto se retint de ricaner mais ne put empêcher un sourire ironique de s'élever sur son visage.

- Vous pouvez être plus précis ?

Yakushi commençait à être nerveux, en témoignaient ses doigts qui pianotaient sur son bureau.

- Je sais qu'Eizan a fait de la merde, mais est-ce que ça justifie une telle charge ? Je sais que vous ne vous appréciiez guère mais de là à le traiter de dangereux pour les patients...

- Vous vous foutez de moi là ? Vous avez fermé les yeux sur les photos ou quoi ?

Le psychiatre eut un sourire rusé. Naruto sentait venir la tuile.

- Ça tombe bien que vous parliez de photo. Mademoiselle Hyuga n'ayant pas signé d'accord pour les publier, elles seront donc irrecevables sur votre plainte.

Le blond fit de son mieux pour maintenir son calme apparent... mais à l'intérieur, il hurlait déjà de rage et traitait cet imbécile de tous les noms.

- Ok. Mais est-ce que ça veut dire que l'autre tâche va s'en sortir peinard ?

- Bien sûr que non. Eizan va recevoir une mise à pied avec interdiction d'approcher un patient.

Le psy le prenait vraiment pour un jambon ! Naruto prit sur lui encore un peu...

- D'accord. Je retire mon rapport mais avec l'assurance que ce danger public ne revienne pas ici.

- Je prendrais en compte votre intervention. Vous pouvez disposer.

Yakushi faisait maintenant comme s'il ne le voyait plus... peut-être qu'en lui balançant la chaise dans la gueule...

Non non ! Naruto savait que ses jours ici étaient comptés avant qu'ils ne fabriquent un événement de toute pièce pour le faire virer voire pire, il n'était pas si idiot.

Le psychiatre, avec son réseau impressionnant, avait toute latitude pour construire un faux dossier sur lui.

Mais le blond ne se bilait pas. Cela faisait des semaines qu'il pensait à se barrer de toute façon. Hinata avait quelque peu modifié ses plans mais ce n'était plus qu'une question de jours avant qu'ils s'en aillent tous les deux, ensemble.

Une Héritière sans LibertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant