Sombre Rencontre

Enola

Chapitre 4

Je suis dans mon avion privé qui me ramène à la maison. Nous avons quitté en hâte la propriété qui se trouve en France.
Je l'aime bien et je suis vraiment agacé de devoir partir, et particulièrement dans la précipitation. Je n'aime pas les imprévus, ça me met hors de moi. Je bouillonne sur mon siège et mes acolytes l'ont bien senti.

- Madame E, c'est pour votre bien, vous le savez. Nous ne pouvons pas risquer qu'il vous arrive quelque chose. Cette menace est à prendre très au sérieux.
- Je le sais, pas la peine de me le rappeler Ilian !
- Pardon Madame, excusez-moi.

Je tourne la tête vers le hublot, je suis sur les nerfs, j'essaie de ne pas montrer ma peur, depuis ce tragique accident il y a des années, je n'avais jamais plus été la cible de personne. Les souvenirs remontent comme des boulets de canon : le sang, les coups de feu , les cris. Ses cris... Mon Dieu jamais je n'arriverai me les enlever de la tête. Je ferme les yeux et enfonce mes doigts dans l'accoudoir pour contrôler cette haine en moi.
Ilian doit le sentir car il vient immédiatement à mes côtés.

- Madame, calmez-vous. Tout va bien, je suis là. C'est du passé, vous n'y pouvez plus rien.
- Comment oses-tu dire que c'est passé ?! Je n'aurai de repos que lorsque elle sera vengée, et je le retrouverai même si je dois y passer ma vie entière.
- Mais nous avons cherché partout, sur la terre entière,  et aucune trace de lui depuis des années. Il a probablement été tué..
- Non, je sais qu'il est encore en vie. Il sait que je viendrais à lui tôt ou tard.
- Madame, pensez-vous que ça pourrait être lui derrière ce meurtre et la demande de Mr Clarck ?
- Non, il ne serait pas assez stupide pour agir ainsi, il n'a jamais été très intelligent pour faire ce genre de plan.
- Très bien, si vous avez besoin de quoi que ce soit je suis là. 

Il me dit ça avec un regard insistant. J'ai toujours pensé que je l'attirais. Il n'est pas mal non plus, c'est un homme grand avec les cheveux courts, bruns. Tatouer sur les bras. Yeux bleus. En grande forme physique du à son métier.
Nous n'avons personne dans nos vies, et j'ai déjà pensé à passer du bon temps avec lui. Je n'ai eu que quelques coups d'un soir de temps en temps, et le dernier en date remonte à pas mal de mois. J'avoue que je suis assez en manque en ce moment.

J'allais le rappeler pour lui parler quand le pilote annonce notre descente vers l'aéroport privé que je possède.
Je ravale donc mes paroles, et boucle ma ceinture pour l'atterrissage.

Nous arrivons dans ma propriété vers la fin de l'après-midi. Il faut chaud, mes habits me collent à la peau, je rêve d'une bonne douche.
Je me dirige vers ma suite pendant qu'Ilian et ses hommes range nos affaires, et discutent avec les garde du domaine.

Nous sommes à côté de Bari, dans un domaine privé que j'ai acheté il y a longtemps sous un pseudonyme pour le pas qu'on sache qui vit réellement ici.
Je suis riche, extrêmement riche avec mon réseau, je brasse des milliards chaque année. Je suis partie de rien. Mes parents sont morts quand j'avais 14 ans, et je me suis débrouillé seule depuis. J'ai commencé par voler les touristes riches de Bari pour pouvoir manger et dormir sous un toit. A 18 ans j'ai commencé à faire le trottoir pour avoir plus d'argent, mais j'ai vite arrêter car les hommes qui payent pour les filles de la rue ne sont pas tous bons ni gentils. Je me suis tournée vers l'escorte, et j'ai pu commencer à avoir quelques clients réguliers, je sais ce que veulent ce type d'hommes: être adulé, complimenter dans leur rôle d'homme, leur faire croire que sans eux nous ne sommes rien ...
Au bout de cinq ans, j'ai réussi à prendre quelques filles sous mon aile, à agrandir mes clients,  et trois plus tard mon réseau à prospérer comme jamais. À 29 ans, je suis devenue la reine dans l'escorte de luxe. Le monde entier fait appel à mes services. Mes employées ont leur propre vue et travaillent à côté, elles ont toute un emploi et subviennent elles-mêmes à leurs besoins.
Je ne fais rien d'illégal.
Les hommes les plus affluents du monde accourent vers moi pour avoir l'honneur d'être au bras d'une fille. J'ai poussé mon réseau au-delà des limites que je m'étais fixées. Les filles que j'emploie ne couchent pas avec les clients, et ils le savent, interdictions pour eux d'aller plus loin que ce qui ai prévu. J'ai des équipes de garde du corps partout qui suivent mes filles. Et ils veillent à leur sécurité. Je n'ai eu aucun incident depuis le début.