Encore a moitié endormie, je fus réveillée par les rayons de soleil qui pénétraient par les rideaux entrouverts de ma chambre. En plissant péniblement les yeux, je vis que les aiguilles de mon réveil affichaient 7h56, une heure plutôt matinale. Cependant, ce n'était pas vraiment ce qui m'avait tirée de mon sommeil, les sanglots étouffés de ma grand-mère en étaient la réelle cause. En y réfléchissant, j'aurai dû m'inquiéter. Peut-être quelqu'un était décédé, ou pire encore, peut-être que sa telenovela* ne s'était pas terminée comme elle l'espérait.
En lâchant un long soupir exagéré, je m'empressa de sortir de ma couette, d'enfiler rapidement quelques habits convenables a manche courte, et sortis de ma chambre avant de dévaler rapidement les escaliers en bois de l'habitat où je dormais, il n'était pas toujours en très bon état, mais nous était douillet.
Une fois en bas, je me dépêcha de me diriger vers le salon, mais mon vilain défaut refit surface, ma mère me disait toujours que cette curiosité maladive était de famille. Je m'arrêtai devant la cuisine, légèrement cachée par le mur, ou je pouvais entendre les pleurs de ma grand-mère, sans toujours en comprendre la raison. En tendant l'oreille, je commençais à percevoir quelques mots bafouillés de mon aïeule.
* telenovela : « télé romances » - ES-Es tu chica*, tu ne peux pas lui faire ça !
*C'est ta fille - ES-Mamà! No tengo elección !*
*Maman ! Je n'ai pas le choix ! -ESLa voix de ma mère détonna bruyamment dans mon oreille, elles parlaient de moi. Soudainement submergée par la honte, je me résigna d'arrêter d'espionner leur conversation et me dirigea de nouveau vers ma destination initiale, non sans me poser milles questions.
**
Je m'étais installée confortablement sur le canapé du salon, absorbée par le dessin animé qui se déroulait devant moi. Du coin de l'œil, je remarqua ma mère s'approcher lentement. Son regard, habituellement doux et bienveillant, était maintenant plus fermé et dur. Je sentis une tonne de questions assaillir mon cerveau, me demandant ce qui avait pu la contrarier de la sorte, mais ne dis rien. Elle déclara soudainement d'une voix ferme :
- Chérie, j'ai à te parler.
- J'écoute, dis-je, désormais plus concentrée sur l'écran animé que sur elle.
Elle vint s'asseoir près de moi sur le vieux canapé en cuir. Je sentis immédiatement que quelque chose n'allait pas, d'où le premier coup d'œil que je lui avais donné, son visage trahissait une profonde tristesse. Pourtant, je décida de ne pas la presser, préférant attendre qu'elle me confie d'elle-même ce qu'il se passait. Les minutes s'écoulaient lentement, tandis que l'atmosphère devenait de plus en plus lourde. Finalement, les mots se frayèrent un chemin hors de sa bouche, lorsqu'elle murmura faiblement :
- Je suis tellement désolée...
Mon cœur se serra immédiatement d'angoisse. Les mots étaient à peine audibles, mais leur signification résonnait dans l'air. Je sentais que quelque chose de grave se tramait.
- Maman, dis-moi ce qu'il se passe, c'est si grave ? demandai-je d'une voix emplie d'inquiétude.
Son regard se gorgea de larmes. Ma mère, d'ordinaire si forte et résiliente, pleurait devant moi. C'était la première fois depuis des années que je voyais une larme couler de ses yeux, malgré les épreuves rudes que nous avions endurées ensemble.
Mais aujourd'hui semblait différent.-Mi corazón* tu es consciente que nous faisons face à un manque d'argent crucial... Elle dit cela en prenant ma main dans la sienne, glacée. Je demeura dans l'incompréhension quant à la signification de sa phrase. Avant que je t'avoue tout, promets-moi de ne pas m'en vouloir, mi chica.*
*Mon coeur - ES- Je te le promets.
Ces mots s'échappèrent de mes lèvres empreintes d'une confiance aveugle envers ma mère. Avais-je tort de placer une telle confiance en elle ? Après tout, c'était ma mère.
- Pour rembourser intégralement les dettes qui me pesaient sur les épaules, cette décision s'imposait, Isla. Je la vis soupirer, comme si elle essayait de se convaincre elle même, je devais le faire, contre mon gré, crois moi, chica ! Je n'ai eu d'autres choix que de te léguer à eux...
Les informations se brouillèrent dans mon esprit. J'avais peur de comprendre ce qu'elle me disait, je refusais d'y croire. Comment cela peut-il être réel ? Comment ma propre mère peut-elle envisager une telle chose ? Un vide se forma autour de moi, je senti mon cœur se serrer et mes jambes fléchir. La réalité me frappa de plein fouet, me laissant sans contrôle. Comment peut-elle penser que vendre sa propre fille est une solution ?
- Mamà, tu rigoles, n'est-ce pas ? Hein, c'est une blague ? Oui, c'est forcément une blague ! Tu es ma mère, quelle genre de mère ferait ca ! Je commença à rire nerveusement, sentant mes yeux rougir et ma gorge se nouer, mais le regard de ma mère demeurait triste et impassible, comme si elle avait déjà abandonné tout espoir de me raisonner.
- Isla, je suis tellement désolée !
Elle me pris soudainement dans ses bras, me serrant contre elle avec une force désespérée. Ses sanglots résonnaient dans mon épaule, jurant sa tristesse. Pour moi, ce n'était qu'un bruit de fond, j'etais pétrifiée, incapable de comprendre comment elle osait pleurer dans cette situation. Ce n'était pas elle qui se faisait vendre comme une marchandise, elle était la marchande elle-même, celle qui orchestrerait cette transaction déshumanisante. Le souffle court, je la repoussa brusquement, me leva, et fis attention a ce que mon regard ne croise pas le sien, je refusais de lui accorder cette satisfaction. Contournant ses sanglots incessants, je me traîna jusqu'aux escaliers que j'avais empruntés précédemment, mes jambes semblaient peser des tonnes.
[ndc : la vente d'humains, c'est pas bien]Une fois dans ma chambre, je m'installa sur mon lit, figée, la gorge sèche. Résister à ma mère semblait impossible, m'enfuir était impensable, mon destin était scellé. Tous les efforts déployés pour plaire a ma mère me revinrent en mémoire, ainsi que les putains de sacrifices que j'avais fais pour elle.
Je lui en voulais.
[ndc : tu m'étonnes]Bouillante de rage, je m'étonnas a sursauter lorsque mes pensées furent interrompues par un léger tapotement à ma porte. C'était ma mère.
- Isla ils viendront ce soir, tu n'as pas besoin de prendre d'affaires,t'en procureront .
Ce soir ma liberté sera soir Isla n'existera sûrement plus.________________________________
Et voilà ! Enfin la réécriture de ce chapitre est enfin fini
J'espère que ce premier chapitre vous aura plu, n'hésitez pas à me donner vos avis, je les lirais avec plaisir !Aya
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Déteste-moi.
Fiksi UmumJ'ai mal, j'avance, je tombe, il me relève. Mais, si on tombe a deux, qui nous relèvera ? Je devais te détester, tu as voulu m'aimer, et pourtant on s'est promis promis de s'haïr jusqu'à ce que l'amour nous sépare.