Un silence hanta la pièce, l'air était terriblement lourd et presque irrespirable, alimentant mon envie de tout extérioriser. Oui il m'énervait et j'avais besoin de le lui faire entendre. J'étais terriblement envieux de sa réussite ou peut-être était-ce de la jalousie pure ?
- Tu incarnes tout ce que j'ai voulu être. Continuai-je. Tout le monde te demande de l'aide, tout le monde te remercie, te valorise. Toute la reconnaissance que j'ai essayé d'obtenir pendant mon année de service tu l'as eu. J'ai été traité comme de la merde, je n'ai jamais entendu ne serait-ce qu'un merci de la part des autres.
Le visage si fermé de Bucciarati arbora une expression de surprise, je l'avais avoué d'une manière si soudaine, si impulsive que je regrettais le moindre de mes mots. Il ne savait pas comment réagir, il ignorait quoi répondre et je me sentais comme un con qui n'était même pas capable de contenir ses émotions.
- Merci d'être là Abbacchio.
- Tu te moques de moi ?
Bucciarati rentra de nouveau dans l'appartement en claquant la porte, son regard reflétait quelque chose d'indescriptible. De l'énervement ? Non il y avait autre chose. Il attrapa les lacets de mon haut en me faisant reculer sans que je ne puisse répliquer où même riposter. Il poussa ainsi violemment mon corps en arrière, mon dos seffondra sur le canapé pendant qu'il se positionnait au dessus de moi. Ma bouche n'eut pas le temps d'émettre le moindre son que ses lèvres rejoignirent les miennes fougueusement. J'étais surpris de cette réaction, mon esprit ne savait pas comment réagir mais pour autant je ne souhaitais pas le repousser, à vrai dire je ne voulais même pas que cela s'arrête. Mes mains empoignèrent son vêtement à la recherche d'un équilibre avant que son visage ne s'éloigne du mien. Une nouvelle lueur traversait ses yeux, une lueur que je n'avais encore jamais eu le plaisir de voir.
- Tu me fais perdre mon temps. Répondis-je le souffle coupé, quelque peu agacé.
- Tu mentirais si tu disais que tu ne comptais pas utiliser ton stand pour revivre cette scène dans le futur.
- Je ne veux plus vivre indéfiniment dans mes souvenirs, je compte bien répéter cette situation sans l'aide de Moody Blues.
J'attirais de nouveau ses lèvres contre les miennes avec d'avantage d'impatience et d'assurance. L'une de ses mains glissait le long de ma hanche, accueillant les frissons qui caressaient mon âme et les vibrations qui secouaient mon cœur. Je ne comprenais pas les événements mais je me laissais faire, emporter par la douceur de son parfum qui allait bientôt recouvrir l'entièreté du mien. L'avenir et même le passé n'avait aucune importance, cet instant lui, l'était. Je guidais sa main libre sur le tissu de mon vêtement pendant que le baiser continuait avec comme seule interruption, nos essoufflements. Il me souriait quand il se redressait et je pouvais enfin y voir de l'apaisement, chose que je n'avais pas l'habitude de voir. Lui aussi avait eu une vie difficile, tout le monde dans l'organisation était au courant, il faut dire que tout se savait, un peu à la manière d'un village où tout le monde se connaissait. Je me redressais alors pour retirer mon haut, accentuant un peu plus notre rapprochement puisque nos torses était à quelques centimètres l'un de l'autre. Bucciarati m'imita et retira lui aussi sa veste, dévoilant le tatouage présent sur son torse. J'admirais cette vue un faible instant, déconcentré et reconnaissant de pouvoir avoir l'autorisation de poser mes pupilles sur ce que je considérais comme étant une œuvre d'art. Si j'étais devenu artiste, il aurait sûrement été ma muse, ma plus grande inspiration. Parce que malgré toute la noirceur de ma vision, il était le seul à y mettre de la couleur de par sa simple présence. Mon dos rencontra de nouveau le canapé tandis que ses doigts s'aventurèrent contre la peau de mon torse. Je pense qu'il appréciait ce qu'il voyait parce que je reconnaissais cette petite lueur de satisfaction, discrète mais comme j'avais appris à l'observer, ce n'était pas difficile à remarquer.
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ACID RAIN ☂ [ BRUABBA ]
Fanfiction❝ Je l'avais idéalisé, ce monde où je pourrais aider les autres mais la vérité m'a éclaté à la figure, personne ne se rend compte des efforts que tu fais, ils se souviennent uniquement de ce que tu ne fait pas pour eux et quand tu essaies, ils ne re...