Your smile

Sun

La chambre d'amis était petite mais chaleureuse, baignée d'une lumière tamisée qui donnait à l'espace une atmosphère douce et intime. Les murs étaient décorés de tableaux abstraits, et un grand lit occupait le centre de la pièce. Je pouvais entendre des voix étouffées venant du rez-de-chaussée où Mitsuki et Masaru discutaient tranquillement.

Katsuki entra dans la pièce en refermant la porte derrière lui, créant une coupure nette entre nous et le reste du monde. Je sentis immédiatement une tension dans l'air, ce genre de tension qui rendait chaque geste, chaque regard, lourd de sens. Il n'y avait que nous deux, isolés dans cette bulle que nous avions involontairement créée.

Il s'approcha du lit sans un mot, posant ses affaires sur une chaise à côté. Je l'observais en silence, mon cœur battant plus vite que je ne voulais bien l'admettre. Depuis toujours, Katsuki avait cette façon d'occuper l'espace, de m'envelopper de son aura brute et intense, même dans les moments les plus calmes.

Je n'avais jamais dormi aussi près de lui. Partager une pièce, un lit... C'était à la fois intimidant et excitant. Il se retourna brusquement, ses yeux rubis plantés dans les miens.

- Arrête de me regarder comme ça, grogna-t-il, mais son ton manquait de la dureté habituelle. Il y avait quelque chose d'autre dans sa voix, quelque chose de plus doux, de plus vulnérable.

Je baissai les yeux, sentant la chaleur monter à mes joues. 

-Je ne te regardais pas...murmurais-je, peu convaincant.

Il laissa échapper un léger soupir, puis se rapprocha de moi, lentement, presque comme s'il hésitait. Mon cœur s'emballa davantage. Lorsque je levai les yeux à nouveau, il était là, juste devant moi, si proche que je pouvais sentir la chaleur de son corps contre le mien. Mon souffle se fit court.

-Tu mens, dit-il doucement, une lueur amusée dans ses yeux.

Sans prévenir, il glissa sa main sous mon menton, relevant délicatement mon visage vers le sien. Mon cœur fit un bond. Jamais je n'aurais imaginé Katsuki agir de cette façon, si calme, si précautionneux. Son pouce caressa doucement ma mâchoire, et mon regard se perdit dans le sien, hypnotisé par l'intensité de ses yeux.

-Tu... tu sais que si on nous surprend...  commençai-je, ma voix tremblante.

Il haussa un sourcil, un sourire en coin se dessinant sur ses lèvres. 

-T'inquiète pas pour ça. Mes vieux ne vont pas venir nous déranger. Il fit un pas de plus, réduisant l'espace entre nous à néant. 

-Et toi... tu veux qu'on s'arrête ?

Je secouai la tête, incapable de dire un mot, mes pensées embrouillées par la proximité de son corps et la chaleur qui se dégageait de lui.

Katsuki ne perdit pas une seconde de plus. Ses lèvres trouvèrent les miennes avec une douceur que je ne lui connaissais pas. Ce n'était pas l'habituelle fougue, cette intensité brute qui définissait tout ce qu'il faisait. Non, c'était une tendresse inattendue, qui contrastait avec l'image qu'il montrait au monde. Ses mains glissèrent dans mon dos, me tirant contre lui alors que mon corps répondait instinctivement à son étreinte.

Je pouvais sentir son cœur battre aussi fort que le mien, et cela me rassura. Malgré sa confiance apparente, il n'était pas aussi sûr de lui que ce qu'il laissait paraître. Nos lèvres se séparèrent doucement, juste assez pour que je puisse murmurer, mes lèvres frôlant les siennes.

-Kacchan...

Il ne répondit pas tout de suite, préférant plonger son regard dans le mien, comme s'il cherchait quelque chose. Puis, avec une intensité nouvelle, il murmura : 

-T'es à moi.

Ces mots, aussi simples qu'ils soient, résonnèrent en moi comme une promesse, une affirmation qu'il n'avait jamais osé formuler avant ce moment. Je sentis mon cœur s'emballer une fois de plus, mais cette fois, je n'avais plus peur. Je me laissai aller contre lui, savourant chaque seconde, chaque contact, chaque souffle partagé.

La nuit s'annonçait longue, enveloppée de promesses murmurées et de silences partagés, loin des regards curieux, loin du monde extérieur. Il n'y avait plus que nous, dans cette bulle hors du temps.