Un Oméga pour deux - BakuYugaDeku

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Yuga ne sait pas pourquoi il a accepté cette réunion d'ancien élève. En faite, si il a une vague idée. La curiosité, sans aucun doute. La curiosité maladive qui le ronge de savoir ce que ses anciens camarades sont devenus. Rien d'autre.

Si Momo n'était pas venu le chercher, traversant presque tout le Japon pour venir le trouver, il n'y serait pas allé. La curiosité ne fait pas tout. La peur de revoir certaine personne, pour ne pas dire tout le monde, l'empêche d'être complètement à l'aise. Il a eu vent de cette réunion avant même qu'elle ne prenne contact avec lui pour lui demander des nouvelles. Il n'a pas abordé le sujet, mais elle, oui. Il a tenté, en vain, de donner mil et une excuse pour éviter cette soirée. C'est sans compter sur le niveau de persuasion de Momo. Elle est passé maître dans l'art et la manière, et Yuga, vaincu, l'a suivi.

Elle est venu le chercher le soir même, à son appartement. Vêtu d'une robe de cocktail rouge, avec ses cheveux noirs tombant en cascade sur ses épaules, il n'a pu nier sa beauté. Elle dégage une aura de supériorité et de beauté. Elle n'est pas une Alpha pour rien. La première fois qu'il l'a vu, c'était presque comme une évidence pour lui. La jeune femme perd son sourire en voyant Yuga. Cela fait six longues années qu'elle ne l'a pas vu. Alors qu'elle se faisait une joie de le revoir, elle comprend que le jeune homme n'est plus le même. Au téléphone, sa voix a perdu de sa fureur. En face à face, c'est sa brillance qui a disparu.

Elle lui sourit discrètement et lui ouvrit la portière. Elle a beau être une femme, elle sait être galante. De nos jours, certains hommes apprécient même cela. Yuga prend place, et sans s'échanger un mot, elle démarre la voiture. Ils ont une heure de route devant eux, et elle ne veut pas que cela se passe dans le silence. Mais que peut on dire après tant d'années ? Elle ne sait pas quoi dire pour briser la glace et elle voit bien que Yuga ne l'aidera pas. La menton vissé dans sa main, regardant le paysage défiler devant ses yeux, il pousse un profond soupire. Elle le détaille, regardant son costume resplendissant. Il a tout de même mit le paquet. Un ensemble bleu marine, avec des chaussures noires vernis, et une cravate blanche. Il aime toujours autant la couleur et l'extravagance.

Soudain, elle se racle la gorge, comme pour rappeler à son voisin qu'elle existe. Cela a le don de le faire réagir, puisqu'il se remet droit dans son siège et croise les bras. Que les festivités commencent.

- Tu sais, commence t'elle maladroitement, je ne pensais pas que tu accepterais. Elle le regarde d'un bref coup d'œil et continue. Je veux dire, après autant de temps sans nouvelles, nous pensions tous que tu voulais nous oublier.

Yuga retient le "tous" en plus de la fébrilité de ses mots. Il mordille sa lèvre inférieure, et trouve la route intéressante à regarder.

- Après tout, je peux très bien te comprendre. Elle récolte un regard légèrement colérique, et elle se reprend. Enfin, non, je ne suis pas dans ta situation mais, je veux dire... Elle perd ses mots.

- Tu n'as pas à te forcer pour me faire la conversation. Dit-il en la coupant sans ménagement, perdant son regard de défi, pour laisser place à un voile de tristesse. Amène moi à cette soirée, et raccompagne moi. Je ferais acte de présence, c'est déjà bien.

Momo ne sait quoi dire dans l'immédiat, tant la férocité de ses mots la touchent. Elle voit l'une des jambes de Yuga trembler avec répétition, alors qu'il ne lâche plus sa lèvre de ses dents. Cela se voit comme le nez au milieu de la figure qu'il n'est pas à l'aise, et que la seule chose qu'il souhaite c'est de rentrer chez lui. Mais en bonne amie qu'elle est, elle ne peut pas le laisser penser de telle chose.

- Je sais que je te force la main alors que nous nous sommes pas vu depuis toutes ces années. Il la regarde, perplexe. Aucun de nous n'a compris pourquoi tu est partis si loin, sans nouvelles, sans explications. Elle s'arrête à un feu, mais continue de regarder la route. C'était peut-être un besoin de ta part, ou de l'égoïsme, je m'en fiche le pourquoi du comment. Mais te perdre alors que nous étions si proche. Dit-elle en baissant les yeux. Cela m'a fait très mal. Et je ne suis pas la seule. Elle redémarre et prend à droite. Hanta était dans le même état. Tenya aussi, et puis Ochaco, Mina. Je sais que nous ne sommes plus des adolescents, et que notre métier n'est pas simple, mais je veux juste comprendre.

Le Recueil des délicesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant