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Dans un couloir sombre, le jeune pharaon courait à perdre haleine. Derrière lui, une jeune fille le poursuivait, sa chevelure d'un blanc pur, aussi éclatante que la neige, contrastait avec ses yeux d'un rouge profond, perçant comme du sang frais. Son regard affamé rappelait celui d'un vampire en quête de sa proie.

« Atem ! » criait-elle, sa voix résonnant dans l'obscurité.

Mais le jeune pharaon continuait sa course, le souffle court. Qui était-elle ? Pourquoi le poursuivait-elle ? Comment connaissait-elle son nom ? Un frisson d'effroi parcourut son échine, le poussant à courir encore plus vite, comme si sa vie en dépendait.

« Pharaon ! »

Cette fois, quelque chose dans sa voix le força à s'arrêter. Atem se retourna, mais tout ce qu'il vit était une silhouette floue, se fondant dans les ombres. Un flash lumineux envahit soudain la scène, une lumière si intense qu'il dut fermer les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, il se trouvait seul, au milieu d'une ruelle déserte, à l'abri des regards indiscrets.

— Qu'est-ce qui se passe ? murmura-t-il, sa voix trahissant sa confusion.

Il regarda autour de lui. Ce n'était ni sa chambre royale ni son époque. Il reconnut immédiatement la ville moderne où il avait évolué avec Yugi pendant des mois. Ses vêtements avaient aussi changé : il portait ceux qu'il avait lorsqu'il arpentait les rues de Domino City avec Téa, à la recherche de sa mémoire perdue.

— Je crois savoir où je suis...

Il sortit de la ruelle, ses pas le menant naturellement vers la rue centrale de la ville. Les bâtiments, le bruit ambiant, tout lui semblait étrangement familier, mais quelque chose clochait. Pourquoi était-il revenu ici, à cette époque ? La dernière chose dont il se souvenait était son intervention lors de l'affaire du cube de la dimension noire.

Il ne trouverait pas de réponses en restant planté là. Sa décision prise, il se mit à courir en direction de la boutique de jeux du grand-père de Yugi. En chemin, les souvenirs de ses aventures aux côtés de Yugi et de ses amis ressurgirent. Chaque pas qu'il faisait renforçait sa détermination. S'il y avait un nouveau danger, Yugi devait être averti. Lui seul pourrait comprendre et l'aider.

Lorsqu'il atteignit la boutique, des voix familières s'élevèrent de l'intérieur, et un sourire naquit sur ses lèvres. Il lui avait manqué de les entendre.

— Joey, rends-moi ça ! C'est à grand-père, tu sais qu'il y tient ! gronda Yugi.

— Relax, Yugi ! Je vais pas la déchirer, pas comme Kaiba !

Atem sourit. Ses amis n'avaient pas changé. Téa intervint.

— Tu as recollé la carte, Joey ?

— Oui, j'ai retrouvé les morceaux en nettoyant. Mais je doute qu'elle puisse encore servir dans un duel.

Atem devina immédiatement de quoi il s'agissait. Il se souvenait de cette carte déchirée : le Dragon Blanc aux Yeux Bleus que Kaiba avait détruit il y a des années. Poussant la porte de la boutique, la clochette tinta légèrement.

— La boutique est fermée, merci de revenir dema...— Yugi se figea en voyant Atem entrer. Ses yeux s'écarquillèrent d'étonnement.

— Pharaon ?! Comment... qu'est-ce que tu fais là ?!

— Tu es... bien notre ami, le pharaon ? demanda Tristan, méfiant.

— Tu ne devrais pas être à ton époque ? ajouta Téa, incrédule.

— Et pourtant, me voilà, sourit Atem. Je peux vous montrer mes cartes si vous avez des doutes.

Yugi, profitant de l'inattention de Joey, récupéra discrètement la carte du Dragon Blanc et continua de fixer Atem. Il le savait. C'était vraiment lui.

— Si c'est vraiment toi, tu devrais te souvenir de ce qui s'est passé la dernière fois que nous nous sommes vus, lança Yugi.

— Bien sûr. Tu étais en mauvaise posture et je suis intervenu. Nous n'avons pas eu le temps de beaucoup parler après cela.

— Je savais que c'était toi... murmura Yugi, soulagé.

— Mais Yugi, fit Téa, encore hésitante.

— C'est bien lui, Téa. Je n'ai jamais parlé de ce moment à personne. Comment pourrait-il savoir, sinon ?

Tristan ferma la porte de la boutique, puis ils se dirigèrent tous vers le salon pour être plus confortablement installés.

— Je suis d'accord, c'est bien notre ami, confirma Joey.

— Pourquoi es-tu là ? demanda Yugi, son regard toujours perplexe.

— Je n'en ai aucune idée. Vous avez tous changé, remarqua Atem.

— Téa a terminé ses études de danse, Joey a infligé une défaite à Kaiba, ajouta Yugi avec un sourire.

— La classe, hein ! Je donne des cours sur les règles des duels maintenant, se vanta Joey.

— Et toi, Tristan ? demanda Atem.

— J'étudie pour devenir professeur de combat.

— Impressionnant, vraiment. Bravo à vous tous ! Et ton grand-père, Yugi ?

Un silence s'installa. Yugi détourna le regard, un soupir lourd échappant à ses lèvres. Atem comprit et se sentit aussitôt triste.

— J'ai repris la boutique, murmura Yugi. Mais dis-moi, pourquoi es-tu là, Pharaon ?

— Appelle-moi Atem, répondit-il avec un sourire. Je ne sais pas pourquoi je suis revenu. Je me suis réveillé dans une ruelle, et tout ce dont je me souviens, c'est notre dernier combat.

— Tu as encore perdu la mémoire ? s'exclama Joey.

— Tu es sûr de ne rien te rappeler d'autre ? insista Téa.

Atem ferma les yeux, réfléchissant.

— Avant de me réveiller, j'ai fait un rêve étrange. J'étais dans un couloir, et une fille me poursuivait, elle m'appelait par mon nom... mais je ne la connaissais pas.

— Une fille ? s'étonna Yugi.

— Une fan ! plaisanta Tristan.

— Ne dis pas de bêtises ! Elle devait être quelqu'un de proche pour connaître ton nom, rétorqua Téa.

— Quelqu'un de ta famille ? suggéra Joey.

— Peut-être... mais je n'ai aucun souvenir de cette fille, répondit Atem, pensif.

— As-tu essayé de contacter Mahad à travers sa carte ? demanda Yugi.

— Non, je n'ai pas encore eu le temps. La première chose à laquelle j'ai pensé, c'était de venir ici.

La nuit tombait lentement sur la ville. Yugi sourit, heureux de retrouver son ami.

— Tu peux rester ici, Atem. Ce n'est pas évident de t'appeler par ton prénom, mais on réfléchira mieux demain.

— Oui, la nuit porte conseil, ajouta Téa. On est en vacances, alors autant en profiter.

— Merci de m'accueillir, répondit Atem. Je suis content d'être avec vous. Il faut que je trouve des réponses.

— L'équipe est de nouveau au complet, youpi ! s'écria Joey, joyeux.

La sœur d'atem {tome 1} (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant