Partie 3 (2)

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3 jours se sont passés.

3 jours tandis que tout revenait à la normale : j'allais à mon travail dès 9h30, pour le quitter à 17h20. Comme d'habitude, une journée de merde reprenait son cours. La seule différence, c'est qu'après le taff, je passai à la supérette acheter quelques trucs, avant d'aller lui rendre visite.
Oui je sais, j'avais dit que je ne l'aiderai pas. Je lui ai dit qu'il pouvait aller se faire foutre et qu'il était hors de question que je mette la vie de ma famille en danger pour sa tronche. Mais bon, en fin de compte, c'est mon frère, et je ne pouvais pas l'abandonner. J'ai eu beau dire toutes ces choses abominables - que je pensais honnêtement - ça ne me donnait pas le droit de l'abandonner à mon tour.

Je fis alors un tour à la supérette afin d'acheter de quoi manger et boire, puis me rendit au motel où il résidait actuellement. Kuki était une petite ville calme et paisible située dans la préfecture de Saitama, donc aucun risque que Ran se fasse prendre si facilement par les flics, ou même le Bonten.

- Vas-y entre, dit-t-il après que j'ai frappé à sa porte.

J'ouvris cette dernière avant de montrer le sac en plastique que je tenais à la main.

- Je me suis dit que tu devais être à cours de bouffe.

- Enfin il était temps, mon petit sauveur.

Il me fit un sourire narquois tout en s'avançant vers moi. Je me contentai de poser le café et les quelques gâteaux sur la table sans même lui répondre ou le regarder. Oui j'ai accepté de l'aider, mais ça ne voulait pas dire que je ne lui en voulais plus.

- Oh ça va, je plaisantais Rin.

- Je sais.

Mon ton était froid, et ça même la pièce pouvait ressentir l'atmosphère glaciale qui se propageait.
Ran me regarda, assez interrogatif :

- ... Avant tu rigolais toujours à mes blagues.

- Ouais ben, c'était avant.

Après avoir posé les aliments sur la table, je conclus rapidement que je repasserai lui apporter des habits de rechange.

- Rin...

- Et j'ai réussi à contacter un ancien pote de Roppongi. Il est chaud pour te fournir des faux papiers et tout le reste.

- Rin...

- Ça va prendre un peu de temps, mais tu pourras quitter le pays d'ici 5 jours.

- Rin...

- Une fois chose faite, je te donnerai un peu de fric et t'emmènerai jusque l'aéroport de Nagoya. Aller à Tokyo serait trop risqué.

- Rindo.

Cette fois, je m'arrêtai de parler à l'entente de mon prénom.

- Quoi ?

- ... Tu veux vraiment que ça se termine comme ça ? Entre nous ?

Je baissai légèrement les yeux : non, je ne le voulais pas. Te faire quitter le pays tout en étant en colère contre toi, c'était la dernière chose que j'aurais souhaité dans ce monde.

- C'est pas comme si on avait le choix, Ran.

De là, je me retournai en direction de la porte.

- Je repasserai demain avec des affaires. Donc n'ouvre à personne d'autre que moi en attendant. Et ne sors pas non plus de la chambre.

- Je sais, je suis pas débile non plus.

Ses mots me firent instinctivement émettre un sourire en coin. Putain, dès qu'il avait l'occasion de faire une vanne, il la ratait jamais celui-là, et ça peu importe l'endroit ou la situation.

À mon frère. (Haitani Brothers)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant