Mon cher petit frère,
Ceci est une lettre que je t'écris depuis la chambre de ce miteux hôtel à Kuki. Voilà que tu viens tout juste de me quitter après m'avoir déposé de la bouffe chinoise et un café de la supérette d'à côté, et j'avais une étrange envie de t'écrire cette lettre pour te remercier, pas seulement pour aujourd'hui, mais pour tout ce que tu as fait jusqu'à maintenant. Merci, Rindo.
Je te dis merci car, tu as voulu de toi-même prendre tes distances en t'éloignant de moi, du Tenjiku, et tu as bien fait. Après ton départ, beaucoup de choses ont changé comme tu as pu le constater, majoritairement dans le mauvais sens. J'avais juré de prêter allégeance à Izana et au gang, jusqu'à ce que ce dernier s'agrandisse et devienne le Bonten.
Toutes ces années passées à commettre des crimes, meurtres, délits, pour s'enrichir de jours en jours. Et tout ça pour quoi au final ? J'en ris jaune rien que le fait d'écrire cela.Je te dis merci car, tu es parvenu à devenir une meilleure personne que moi. Tu t'es reconstruis de toi-même, tu as fondé une famille, et aujourd'hui tu es heureux. Je n'avais besoin de rien de plus que ça : ton bonheur.
Je voudrais aussi te demander pardon. Pardon de t'avoir abandonné lorsque tu avais le plus besoin de moi. Et le pire, c'est que tu avais raison ce soir-là : je savais qu'à une période de ta vie, tu étais en véritable détresse, car je n'ai jamais cessé de t'observer, et ça depuis le Tenjiku. Pourquoi je ne t'ai pas tendu la main ce jour-là ? Pourquoi est-ce que j'ai préféré t'ignorer de manière ignoble ? Parce qu'à l'époque, j'étais triste, et en colère que tu ais préféré t'éloigner de moi, et vivre ta vie avec Kami.
Je te demande pardon pour ça. Pour avoir fait passer mes besoins égoïstes avant les tiens. Tu n'étais pas bien au Tenjiku, et j'ai préféré ne pas t'entendre me dire ces mots que tu me soufflais fortement "je n'en peux plus, Ran".Je te demande pardon, Rindo. Pardon de n'avoir été que peu présent dans ta vie et celle de Rimi, pardon d'avoir agi de façon égoïste. La vérité, c'est que ta fille est la chose la plus merveilleuse qui me soit arrivé dans la vie : Sérieusement, qui aurait cru que je deviendrai tonton un jour ? Et encore pire, toi père ? C'est incroyable.
J'ai voulu montrer mon amour pour elle et ma compassion en lui offrant des cadeaux chaque saison d'année, mais je savais que ce n'était pas assez. Je savais que je devais faire plus, que tu en attendais plus de ma part, mais je ne voulais pas exposer ta famille au Bonten. Tu avais fait le choix de t'éloigner de toutes ces histoires, et je l'ai respecté.Aujourd'hui, en te voyant partir le cœur blessé, j'ai pris une décision. Ma décision. Je n'avais plus envie de te voir prendre trop de risques pour moi, alors je vais le faire. J'appellerai le Bonten pour leur dire où je me trouve, car Dieu sait que tôt ou tard, ils viendront jusqu'à toi pour te menacer, ou faire pire. Je ne peux pas te laisser prendre plus de risques que ça. Oui, tu dois probablement être en train de m'insulter de tous les noms à l'heure où tu lis cette lettre tout en chialant. Haha, moi aussi je t'aime frérot, n'oublie jamais ça.
Mais tu n'as pas à t'en vouloir. Dis-toi que c'était ma décision, ma décision d'en finir afin d'être en paix avec moi-même. J'ai commis trop de fautes, et aujourd'hui, je dois définitivement en payer les conséquences sans te mêler à tout ça. C'est pourquoi, avant de donner l'endroit au Bonten, je leur demanderai de faire le serment de ne pas te toucher, ni ta famille. Serment respecté, je le sais d'avance. Le Bonten a beau être dangereux, ils ne plaisantent pas avec les serments. Et puis de toute façon, c'est moi qu'ils veulent. Aujourd'hui, tu es en sécurité, et j'en suis heureux.
Donc s'il te plaît Rin, ne pleure pas. Si il y a bien une dernière chose que je te demande avant de partir, c'est de sourire, de continuer à vivre ta vie, même si je ne suis plus là. Donne tout l'amour que tu as à Rimi et ta femme, un amour que toi et moi n'avons jamais pu obtenir de nos parents. Fais-le pour moi, et je pourrais reposer convenablement en paix. Parce que comme je te l'ai dit il y a bien longtemps : ton sourire est la seule chose qui me rend heureux.
Je t'aime mon frère.
Ran
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À mon frère. (Haitani Brothers)
Fanfiction《 Je ne reconnaissais plus mon frère qui avait tant changé depuis la création du Tenjiku. Je ne reconnaissais plus ce frère aimant, attentionné, malicieux, qui aurait été prêt à me comprendre et à me soutenir. Mais là, Ran n'avait même pas cherché à...