OS n°2 : Pourquoi Es-Tu Partie ?

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Nouvel OS ! /!\ Triste /!\
(Préparez les mouchoirs pour les plus sensibles...)

Sinon bonne lecture quand même, j'espère ! :)

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Une ampoule grésillante. Des résidus de poussières volants à travers l'éclat d'une lampe. Un bois grinçant. Une pluie s'abat sur les carreaux fins de la pièce. Un café froid...

Et le bruit d'une machine à écrire.

Penché au dessus d'elle, un jeune homme aux cheveux noir et aux yeux gris s'activait et touchait à répétition les touches pour écrire des mots. Arracher la feuille. Écrire encore des mots. Réarracher sa feuille. Écrire des phrases sans sens et sans valeurs.

À la lueur de sa seule source de lumière, ses paires de boucles d'oreilles en or, illuminaient son visage, le rendant angélique et rêveur, bien que ses sourcils durement froncés prouvaient son agacement et son profond trouble.

Mais ce qui était flagrant sous cette douce lumière tamisée, était ce qui brillait profondément dans le fond de ses yeux.

C'était humide. C'était bancale. C'était voilé. Tout n'était qu'un mélange, qu'un croisement d'émotions diverses et variées qui traduisent la douleur qui tordait le cœur de ce jeune homme aux cernes sombres. Qui le tordait en discontinuent, sans répits et sans poses. Qui lui infligeait cette souffrance pour toujours, et à jamais.

Il continuait de frapper les touches, de les compresser ou de les ignorer. Le cliquetis métallique qui accompagnait ses gestes et ses actes lui était maintenant familier. Il commençait à s'y faire, ce bruit n'était que superficiel. Même le grondement de la pluie à ses fenêtres lui semblait familier. Triste et monotone.

Seuls les battements lourds et lents de son cœur, résonnaient à ses tempes. Quant à sa respiration saccadée et son souffle chaud qui effleurait le papier jauni, il n'était qu'un détail parmi tant d'autres.

Écrire des mots. Incohérents. Sans valeurs et sans goût.

Arracher la page pour la faire remplacer par une jumelle. Jumelle qui subirait le même triste sort et irait rejoindre ses sœurs au sol, sur le bois dur et froid de la pièce, envahi de papier froissés et chiffonnés.

Réfléchir. Écrire. Pour ensuite jeter au sol, des feuilles et des feuilles, des pages et des pages...Avec toujours les mêmes mots. Les mêmes mots qui ne concordent pas. Qui ne concordent jamais. Qui le hantaient et tournaient en boucle dans sa tête.

Je t'aime, je te déteste, je t'aime et je te haïs.

Ça n'avait aucun sens. Ça n'avait aucun but. Le jeune homme avait beau se triturer la cervelle, les mots s'embrouillaient, les phrases se perdaient en chemin et ses doigts dérapaient sur les touches, ses mains étant devenues moites.

Des heures qu'il était assis là, en face de cette machine, à taper du texte, sans contexte, sans âme, sans émotions, sans sentiments.

Plus rien ne l'habitait désormais. Il n'était plus que l'ombre de lui-même. Qu'une coquille vide abandonnée sur le sable rude d'une plage. Qu'un pétale de cerisiers arracher durement à sa fleur.

Il n'était qu'un humain ayant tout perdu.

Tout.

Alors pourquoi écrire ? Pourquoi ces feuilles et ces mots ? Pourquoi ce doute qui faisait trembler ses mains et envahissait son esprit ?

Pourquoi ce mal qui s'était logé dans son cœur ?

Écrire. Arracher. Jeter. Remplacer.

Des gestes devenus automatique. Ceux d'un robot. Ou d'une âme morte en dérive.

• 𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝'𝐎𝐒 • [𝙺𝚒𝚍𝚍𝚕𝚊𝚠]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant