Prologue - Dash

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Prologue

— Comment ça, je ne peux pas passer ? C'est chez moi, merde !

Je serre les poings.

Le gardien d'immeuble tente de m'apaiser.

— Monsieur, gardez votre calme, je vous prie. Laissez les professionnels faire leur travail.

Que je me calme ? Mes pieds plantés dans le sol, je sens la colère menacer d'éclater en moi. À peine arrivé chez moi, voilà que je découvre des banderoles barrant l'accès à mon appartement ! Il y a tellement de mouvement dans ce couloir que je ne sais plus où donner de la tête. Un périmètre de sécurité a été mis en place à l'aide de panonceaux ici et là, pour empêcher les gens de passer. Ma poitrine se soulève en découvrant tout ce monde. Mes voisins sont devant leurs portes, à l'affût de ce qu'il se passe. Des voix retentissent pour donner des indications d'évacuation. Le sol est trempé, abîmant mes chaussures en cuir au moment où je m'apprête à forcer le passage. Et ce bruit... Est-ce que c'est un aspirateur ?

Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? J'interroge le gardien du regard, mais lui-même semble perdu.

Génial.

Lorsque je m'avance, il pose une main sur mon bras pour m'empêcher d'aller plus loin et mon corps entier se tend.

— Quelqu'un pourrait-il m'expliquer ce qu'il se passe chez moi, bon sang ?!

Voyant que je commence sérieusement à m'énerver, un pompier vient à ma rencontre, délaissant la femme avec qui il parlait.

— Vous êtes le propriétaire de cet appartement ? demande-t-il en faisant un geste vers ce dernier.

Je hoche la tête d'un mouvement rapide en fronçant les sourcils.

— Votre voisine du dessus a laissé un robinet ouvert et son appartement est inondé. L'eau a coulé par votre plafond en abîmant toute l'installation électrique, ainsi que vos affaires... Pour le moment, votre logement est inhabitable. Ce serait beaucoup trop dangereux, le plafond risque de s'effondrer à tout moment.

Je lève les yeux vers la porte ouverte qui dévoile des morceaux de plâtre provenant du plafond en train de s'écrouler sur le sol. J'encaisse chaque mot qu'il prononce. Mon cœur se serre, mais je reste sans voix. J'ai peur d'imaginer l'état de mon appartement. Je ne préfère pas, en réalité. C'est vraiment la merde. S'il est détruit, et que je n'ai plus nulle part où aller, comment vais-je faire ? Il faut que je trouve une solution. Et vite !

Je lance un regard à la femme au bout du couloir, et lorsque ses yeux croisent les miens, elle hausse les sourcils, et sa bouche s'ouvre, avant de laisser place à une expression désolée. Elle se prend d'un intérêt soudain pour le bout de ses chaussures.

Elle a l'air complètement abattue. C'en est presque contagieux... Je n'ose pas imaginer ce que cette femme a dû perdre. Pour moi, ce ne sont que des choses matérielles qui sont facilement remplaçables. Pour elle, ça doit sûrement représenter plus que ça. C'est peut-être même toute une vie qui vient littéralement de partir à l'eau. Si je le voulais, je pourrais m'acheter un appartement dès demain, tandis que ses traits tirés illustrent que pour elle, c'est loin d'être le cas.

Mes épaules finissent par se relâcher, et j'expire l'air que contiennent mes poumons. Voyant que je l'observe, elle fait quelques pas vers moi. Sa démarche est lente, timide et hésitante. Merde. En baissant les yeux, je remarque que cette pauvre dame boîte légèrement de la jambe droite. Quelques mèches de ses cheveux gris tombent de son chignon alors qu'elle observe d'un œil triste la scène autour de nous.

— Bonjour, vous... Vous êtes le propriétaire de cet appartement ? me questionne-t-elle d'une voix lourde de tristesse.

— C'est bien moi, Dasher Hartford.

Deal With it - Edité par Collection&HTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang