La légende

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Jill ne bouge pas, pétrifiée.
Kakashi met de longue seconde à comprendre ce qui met son élève dans cet état.
Soudain il se rappelle la panique qui l'avait envahis quand elle avait rencontré Pakkun.
Confus, il congédie ses chiens ninjas et s'approche lentement de la jeune femme.
Elle reste immobile, les yeux dans le vague, comme si à n'importe quelle moment les chiens pouvait lui sauter dessus.
Kakashi pose une main sur une de ses épaules et passe l'autre devant ses yeux pour la faire revenir à la réalité.
Elle lève doucement la tête, le menton tremblant, le ninja copieur ne s'attendait pas à une telle réaction de sa part.
Il l'assoit dans l'herbe et se met a côté d'elle. Sans qu'elle ne s'en rende compte elle se rapproche de lui, encore effrayé. Son Mākugan se désactive.
Elle ne sent plus les chiens.
Elle regarde autour d'elle pour la première fois et semble réaliser que le danger est bien écarté.
Un frisson parcours son corps mais elle le chasse d'un revers de la main avant de s'allonger dans l'herbe.

"-Bon, j'ai perdue. Je n'ai pas attrapé de clochette."

-Tu t'es bien battu mais... J'aurai peut être du te dire que ce n'était pas un combat à mort."

Elle hausse les épaules.

"-Je ne comprend pas j'aurais dû retenir mes coups? Je sais que vous avez fait ça pour évaluer mon niveau, qu'est ce que vous auriez évalué ?

-Jill, j'évalue mieux vivant que mort, je ne t'en tiens pas rigueur j'aurai du être plus clair. Mais si tu te retrouves à t'entraîner avec Naruto ou Sakura se sera la même chose. Il faut trouver le juste milieu entre retenir ses coups et massacrer tes camarades.

-Oui oui."

Elle gromelle ce qui fait sourire son professeur.

"-Au fait, qu'est ce que c'est tes yeux comme Dojutsu. Je n'ai jamais vu ça pourtant je penses être plutôt calé sur le sujet.

-C'est le Mākugan, enfin c'est comme ça que je l'ai appelé. Mon encre agis comme une sorte de balise. Si vous êtes touché je vous retrouverai, qu'importe où vous soyez. C'est très pratique pour la.... La traque.
Mais ça permet aussi de mettre les mots en image, ce qui n'a rien a voir avec le monde des ninjas."

Kakashi la regarde curieuse.

"-Tes capacité sont assez spécifique, à Konoha il n'y a rien de semblable.

-Je me rappelle de peu de chose sur ma famille, la vrai. Pas Jiraya et Kisame. Mais je crois que ces pouvoirs étaient monnaies courante.

-Tu te souviens de chose précise?

-Non pas vraiment. Je me souviens de l'importance des mots. J'ai su lire avant de savoir marcher. C'était le plus important. C'était une famille d'écrivain je crois, ils écrivaient des histoires. Mais je ne me souviens que de celle pour enfant que me lisais mes parents. Et je me souviens d'une pieuvre.

-Une pieuvre?

-Oui sur la porte de la maison et sur nos vêtements. Une jolie pieuvre qui formait un cercle parfait avec ses tentacules. Qu'est ce qu'elle était jolie cette pieuvre..."

Kakashi se pince l'arrête du nez alors que les éléments du puzzle se mettent en place petit à petit.
En voyant son trouble Jill se redresse sur ses coudes et lui lance un regard curieux.

"-Qu'est ce qui vous arrive Kakashi sensei?

-Je ne sais pas... T'es souvenirs me font pensé à une légende sur laquelle je suis tombé quand j'étais jeune ninja en mission.

-Ah bon? Et qu'en est il?

-Elle parle du clan Shokushu. Un vieux clan du nord de Kiri. Entre la mer et la montagne."

La jeune femme s'assoit et remonte ses jambes contre sa poitrine, toute ouïe.

"C'était avant la création des villages. Ses membres avaient le sang noir comme de l'encre ce qui les avaient exclu des autres groupes humains.
Ils vivaient paisiblement, sans violence, pauvrement. Se contentant de leurs condition.
Mais un jours, une pieuvre monstrueuse du nom de Gyûki terrassa le village pour les punir de leurs inactivité. Elle surgit de l'eau dans une rage incompréhensible.
"-Vous êtes pitoyable, vous portez le sang de la mer en vous et vous restez inerte sur cette bande de sable. Je vous maudit clan Shokushu, vous ne méritez pas mon sang."
Il laissa derrière lui un village ravagé mais aucune séquelle visible sur les habitants. Alors personne ne se posa plus de question.
On reconstruit le village comme on l'avait toujours fait face aux tempêtes.
Mais chacun avait oublié que ce n'était pas une tempête qui avait réduit le village en cendre.
C'était un démon.
Petit à petit les membres du clan furent pris d'un terrible mal, la plupart moururent dans d'atroces souffrance. Leurs sang noir se liquefiait et coulait en abondance. Personne ne savait comment guérir de ce mal.
On naissait dans le clan, on grandissait dans le clan, et à peine l'âge adulte atteint, la mort vous cueillait, cruelle et violente.
Tout cela continua des années durant, on voua un culte à Gyûki pour faire cesser la malédiction en vain.
Jusqu'au jours où une petite fille destiné à devenir prêtresse fit une chute sur les marches du temple.
L'assemblée se tétanisa.
Une coupure pour un membre du clan et c'était la mort assuré, personne ne pouvait arrêter l'hémorragie; pourtant ce jours là, la petite fille se releva sans en faire grand cas et souris de toute ses dents.
Elle jouait avec son chakra et manipulait l'encre qui sortait de ses genoux écorchés sans aucune difficulté sous le regard effaré des membres du clan.
Cette petite était un génie en terme de manipulation de chakra, mais ce jours là, elle fit quelques chose d'encore plus extraordinaire, elle dompta sa propre malédiction.
Les sages du villages étudièrent longuement la question, et ils créèrent un objet servant à catalyser le chakra et l'encre du démon.
Le Shokubai. Une plume qui n'avait pas besoin d'encrier pour écrire, elle se servait directement de l'encre contenue dans le sang de l'utilisateur.
Utilisé par un humain qui ne faisait pas partie du clan Shokushu, c'était la mort assuré.
Mais pour le clan, le Shokubai était devenue le moyen de rompre avec la malédiction.
Le résultat de tout ça , qui est plutôt cocasse, c'est que chaque famille obtint un Shokubai et chacun se mit à écrire ou à peindre.
Le village devint un territoire d'artiste et d'écrivain, mais aussi de stratège. Et le village pauvre devint un incontournable quand les villages se stabilisèrent.
Ils créaient les parchemins explosifs, les sceaux, les cartes. Parceque l'encre de leurs sang avaient la particularité d'être indélébile.
Mais le clan n'aimait pas l'agitation, et souffrait encore de la malédiction. Les problèmes étaient contenue mais pas réglé. Alors un jours ils quittèrent leurs lopins de sable et disparurent dans les montagnes.
Le clan Shokushu au sang de la mer disparut sans laisser de trace et on en entendit plus jamais parlé.

C'est un vieux de Kiri qui me l'a raconté. Souvent, il y a un moment où plus personne ne sais s'il s'agit de légende ou de souvenir.
Quoi qu'il en soit tes capacités m'ont rappelé cette légende.
C'est étrange.
Cela doit faire au moins 15 ans que je ne m'en suis pas souvenue."

Il termine son monologue le regard perdue dans les vagues de ses souvenirs.
Il se reprend et tourne la tête vers la jeune femme, appréhendant quelque peu sa réaction.
S'il y a une chose qu'il sait sur elle, c'est qu'elle peut exploser à tout moment.

Pourtant c'est un tout autre spectacle qui s'offre à lui.
Jill s'est endormis et Dimeti veille, assis contre elle.
Le chat noir lève sa tête vers le ninja.

"-Ne t'inquiète pas elle s'est endormie à la fin de l'histoire.

-Je ne savais pas que tu parlais.

-Elle a tout suivit attentivement de ton histoire, ne le prend pas mal si elle s'est assoupie. Ton histoire lui a fait du bien.

-Son histoire plutôt.

-Non, pas vraiment, son histoire c'est Jiraya, Kiri, Kisame, l'Akatsuki...Et maintenant Konoha, et vous."

Le chat lèche sa patte coulante et se roule en boule sur sa maîtresse.
Kakashi se demande un instant s'il n'a pas rêvé cette conversation lunaire avec le félin.
Il reste là, à côté d'une Jill endormis, totalement appaisé et fini par se laisser lui aussi aller au sommeil.

L'écrivaine de Kiri    Kakashi x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant