𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐 : 𝐏𝐄𝐔𝐓-Ê𝐓𝐑𝐄, 𝐏𝐄𝐔𝐓-Ê𝐓𝐑𝐄 𝐏𝐀𝐒

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  Angela ouvrit les yeux lentement, réveillée par la lumière du jour à travers ses paupières closes. Elle se redressa, ses cheveux autrefois blonds en pagaille autour de son visage. La jeune femme se leva, sans perdre de temps, pour attraper les vêtements que Ruby lui avait prêtés la veille, et se dirigea vers la salle de bains, attenante à la chambre.

  Elle glissa sa main sur le bord de l'évier, regardant autour d'elle, se décidant à ouvrir les tiroirs pour voir ce qu'il y avait dedans, chose qu'elle ne s'était pas permise la veille en allant se brosser les dents. Brosses à cheveux, maquillage, soins et crèmes pour le visage, et toute une ribambelle de choses qu'Angela trouvait tout aussi inutile.

  Pour Angela, le maquillage était une chose inutile. Certes, elle se passait un coup de rouge à lèvres de temps en temps, mais plus dans le sens où l'on enfile un accessoire que dans celui où on dissimule une imperfection.

  La jeune ange maintenait que la beauté était une chose de très subjectif. Il n'y avait, ni de personnes belles, ni de personnes moches. Seulement des gens différents. Se cacher derrière du maquillage n'était pas une force, ni une preuve de charme, seulement une arme hypocrite prête à se retourner contre vous à tout moment. Elle s'en rendait plus compte que jamais, maintenant, avec ce lien du Cupidon. Parce que peu importe si Devon était moche comme un pou, ou beau comme un dieu, ce fil étincelant tendu entre eux, n'aurait rien changé à ce qu'elle avait l'impression de ressentir.

  Elle souffla un coup, avant de partir prendre une douche. L'eau était chaude et coulait le long de ses cheveux d'or, de sa poitrine, de son ventre et de ses jambes. Le shampooing avait une odeur forte de framboise et de menthe. La douche était grande, carrelagée dans des tons bruns et beiges. Des gouttes d'eau tombèrent sur les vitres, laissant des trainées sombres dans la buée.

  Elle sortit de la douche, et enfila les vêtements que Ruby lui avait prêté, soulagée qu'elle ait fait sobre, contrairement à ce que portent à priori en temps normal les femmes à Enfer. Un simple jean sombre, un tee-shirt rouge et une veste en dain. La veste était un peu serrée, mais ses habitudes de politesse et reconnaissance ne lui firent pas le dire à Ruby.

  Angela referma la porte de la salle de bains derrière elle, après en avoir ouvert la fenêtre, et alla dans la salle à manger, ayant retenu le chemin la veille. Les couloirs sentaient légèrement la fumée, mais une forte odeur de parfum, de lessive, ou d'un quelconque autre produit, la dissimulait tant bien que mal.

  La jeune femme trouva Ruby dans la cuisine, s'attardant devant la gazinière, armée d'une poêle dans laquelle elle faisait brouiller des oeufs.

- Salut, murmura-t-elle, un peu endormie. 

  Angela lui répondit la même chose, avant de se laisser tomber sur une chaise.

- Tu sais, poursuivit Ruby, c'est sans doute la dernière fois que l'on se voit. Ce soir, soit ça passe, et tu seras escortée ailleurs, bien évidemment à proximité de Devon le temps qu'ils retrouvent le Cupidon, soit ça casse, et alors, vous risquez de partir ensemble, très loin, pour le restant de vos jours. Ou alors vous allez simplement prendre cette affaire de cœur en main, et partir trucider ce type vous même.

  Angela soupira, tandis que Ruby lui tandis de quoi déjeuner, et s'installa en face d'elle.

- Mais dis-moi ! Tu as bien dormi ?

- Oui, murmura Angela d'un air fatigué. Pourquoi ça ne serait pas le cas ?

La jeune démon soupira et enfouit son visage dans ses mains, désespérée. Puis elle murmura quelque chose que la jeune ange ne comprit pas.

𝐋𝐀 𝐂𝐎𝐋𝐎𝐌𝐁𝐄 𝐄𝐓 𝐋𝐄 𝐂𝐎𝐑𝐁𝐄𝐀𝐔 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant