Chapitre 14

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"- Monsieur Breton Woods." Répondis je en hochant la tête.

Son sourire apparaît alors qu'il m'observe de haut en bas :

"- Je constate que mes vêtements vous plaisent."

Merde quelle honte, je suis là, comme un déchet avec les habits de mon "patron", je fais peine à voir. Mais je préfère changer de conversation :

"- Qu'êtes vous venu faire ici ?"

Son expression s'efface pour faire part à.. De la timidité ? Je ne sais pas vraiment si il est gêné, mais je ne l'ai jamais vu comme tel.

"- Et bien.. Je tenais à.. M'excuser de mon attitude au sein du cabinet, ce n'était vraiment pas professionnel de ma part... De plus je vous ai ramené votre dossier que vous avez oublié.." Me dit il en se grattant la tête, ce qui confirme bien son embarras.

En guise de réponse j'ouvre entièrement la porte pour le laisser entrer.

D'un pas hésitant il me suit et nous atterrissons dans mon salon. C'est vrai que sa superficie n'est pas égale à celle de son salon, mais mon appartement est très familier et douillé.

"- Vous désirez boire quelque chose monsieur Breton Woods ?"

"- Je veux bien oui." Il s'assit sur mon fauteuil tout en examinant minutieusement la pièce, son attitude me rend nerveuse, non sa présence entière me rend nerveuse.

Je vais à la cuisine prendre deux verres à ballon ainsi qu'un bouteille de vin appartenant à Julia, c'est pas grave je lui rembourserai.

Je le rejoins et m'assois face à lui, un silence assourdissant s'est instauré ce qui ne rend la scène davantage embarrassante. Il aperçoit la télé sur pause et me demande :

"- Je n'ai pas interrompu quelque chose au moins ?"

Au fond il connaît la réponse, j'ai envie de lui répondre que non, j'allais tranquillement regarder un film histoire d'oublier que ma vie sociale est inexistante et que pendant ce temps ma meilleure amie m'a laissé pour rejoindre un supposé beau gosse, mais j'oublie rapidement cette idée :

"- Non, non."

Son regard se pose à présent sur la table basse où de multiples conneries" sont sagement posées prêtes à être manger.
Un vrai sourire se dessine, un magnifique sourire qui laisse apparaître ses fossettes.

"- C'est donc une soirée calme."

"- C'est exacte."

Puis de nouveau ce silence si pesant, je ne sais pas si je dois parler, je n'ai rien à dire, nous nous fixons comme deux idiots. Je bois d'un seul trait mon verre de vin.
Il décide de briser le silence en premier :

"- Je regrette ce que je vous ai dis tout à l'heure."

Je me ressers un verre de vin que je bois à nouveau en entier.

"- Pourquoi ? Pourquoi êtes vous si mesquin avec moi ?" Je ne sais pas ce qu'il m'a prit de lui demander ça, je crois que c'est le vin qui parle à ma place

Je vois sur l'expression de son visage qu'il est aussi surpris que moi par ma question :

"- Je vous demande pardon ?"

"- Vous avez très bien entendu ma question." Jude tais toi.

"- Écoutez Jude, si je vous ai offensé dans mes paroles, je suis sincèrement désolé." Il boit une gorgée de vin et reprend :

"- Je ne sais pas ce qui m'a pris de vous avoir manqué de respect à de nombreuses reprises mais pour être honnête avec vous j'ai du mal à vous cerner et cela me frustre vraiment.."

Son aveux me déroute, il n'est peut être pas aussi salopard que je le pensais, ne t'emballe pas Jude, il ne t'as pas déclaré se flamme.

Voyant que je ne réponds pas il pose délicatement son verre sur la table devant lui et viens s'installer à côté de moi. Gênée, je m'écarte légèrement pour remplir encore une fois mon verre et boire une gorgée. Par pitié ne rougis pas Jude, reste passible.
J'ose à peine le regarder, je pose mon verre et contre tout attente il me prend le menton entre ses doigts pour me forcer à me rapprocher et à lui faire face.

Je crois bien que la couleur de mon visage à viré au rouge tomate, j'essaie de ne pas me tortiller pour cacher mon malaise mais dans le fond ma conscience est la plus heureuse et danse la samba.

" Regardez moi Jude s'il vous plait."

Je lève les yeux et la timidité s'accroît face au bel homme qui me scrute intensément, il observe chaque détails de mon visage et j'en fais de même.
Ses yeux bleu se sont assombrit, au dessus de ses sourcils froncés, j'aperçois un petit grain de beauté, je suis du regard les courbes de ses lèvres charnues. Il humidifie sa lèvre inférieur, à cet instant je n'ai qu'une seule envie c'est de réduire l'espace qui sépare nos bouches, la pensée de l'embrasser me donne des papillons dans l'estomac.

Avant même que je prennes les devants, il se rapproche lentement de moi, ses doigts sont toujours sur mon menton, il cherche du regard mon accord et avant même que je lui donne il pose délicatement ses lèvres sur les miennes. Ses lèvres sont d'une douceur infinie, ce baiser émet des frissons au plus profond de moi et une agréable sensation surgit dans mon bas ventre. Je ferme les yeux, savourant ce sentiment jusqu'alors inconnu.

J'aimerai que ce moment dure indéfiniment, j'aime cette sensation qui met en éveil mes sens, je m'imprègne de son odeur, un doux et agréable parfum atteint mon odorat. Son haleine sent le vin ainsi que la menthe une mélange exquis.
Ce baiser fait disparaître ma timidité et engendre en moi un désir que j'ai du mal à contrôler, ma mains se pose sur son torse qui a son contact se contracte simultanément.

A présent nos langues s'entremêlent et le baiser devient de plus en plus intense, je suis prête à aller plus loin avec lui.

Comme s'il avait lu dans mes pensées il stoppe immédiatement ma main qui caresse ses abdominaux et me force à reculer :

"- Je suis désolé, je ne sais pas ce qui m'a prit."

Avant que je ne puisse en placer une, il se lève :

"- Bonne soirée mademoiselle Harper."

Il se dirige vers la porte d'entrée et s'en va me laissant moi pour la seconde fois moi et ma conscience encore sonnée par ce changement de comportement.

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