Chapitre 3 : Stranger in the dark

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Ce matin, les rayons du soleil traversant les minces rideaux de la chambre d'hôtel me sortent d'un long sommeil profond et réparateur. Il est 8h et une longue journée de travail m'attend. Je fais mon lit en vitesse, enfile une tenue confortable, attache mes cheveux en queue de cheval et me maquille légèrement avant de descendre prendre mon petit-déjeuner à la cafétéria. A table, j'en profite pour envoyer la bonne nouvelle par SMS à Cynthia, ma meilleure amie :

Moi : Ce soir c'est ma chance baby ! Le rendez-vous s'est bien passé mais rien n'est gagné. Je fais la première partie d'un artiste très connu et si j'arrive à ambiancer le public, la vie de star est à moi...

Elle me répond en moins de deux minutes.

Cynthia : OMG ! :O Ne m'oublie pas quand tu seras célèbre et que tu sortiras avec mon rappeur préféré. Ceci dit, je ne t'en voudrais pas si tu me présentes son frère...

Je manque de m'étouffer avec la bouchée de croissant que j'ai dans la bouche.

Moi : T'es con mdrrr

Cynthia peut souvent donner l'impression de prendre les évènements les plus impressionnants avec une grande légèreté. Je peux vous assurer que la plupart du temps, ce n'est qu'une façade. Une fois son interlocuteur détendu, elle le ramène vite à la raison. Elle est vraiment douée pour communiquer avec les gens, cette faculté m'a toujours impressionnée.

Cynthia : Pas trop stressée ? C'est la première fois que tu remontes sur scène depuis tu sais quoi...

J'ai du mal à avaler cette bouchée-là et essaie de la rassurer en même temps que moi.

Moi : Pour l'instant ça va... C'était il y a quatre ans, je pense être prête.

Il y a une part de vérité dans ce message. L'autre part est terrorisée et je m'efforce de la dompter.

Cynthia : Tant mieux...Si tu as le moindre souci, appelle-moi en facetime !

Moi : Ça marche beauté ;)

Pour l'instant, j'y arrive. Je ne sais pas si ce sera toujours le cas ce soir, mais pour le moment, j'essaie de me focaliser sur l'opportunité incroyable qui m'est offerte. J'ai conscience qu'il n'y en aura sûrement pas deux comme celle-ci. Je m'y suis préparée, mentalement du moins. Je me doute que cela me fera quelque chose au début, mais je dois surmonter ce quelque chose qui n'est que dans ma tête. Ça ira, ça ira, ça ira. Je ne cesse de me répéter cette phrase comme s'il s'agissait d'une formule magique capable de bannir le mauvais sort.


La journée est passée plus vite que prévu. Je suis seulement sortie m'acheter la tenue que je porterai ce soir : une robe en soie noire somptueuse et des sandales roses à talons. Je suis ensuite rentrée m'enfermer pour réviser mes chansons. Sur les coups de 15h, j'ai reçu le SMS tant attendu d'Alexandre Arnaud :

Alexandre : Salle La Maroquinerie, 23 Rue Boyer, 75020, Paris. N'oublie pas d'amener ta clé USB contenant les versions instrumentales de tes titres. On se retrouve là-bas ce soir, je serai dans la salle. Pour les balances, une équipe s'occupera de toi à ton arrivée.

Il est maintenant 17h30. Debout sur la scène, je m'apprête à commencer ces fameuses balances. D'après mes recherches, La Maroquinerie est une « petite salle ». D'ici, elle paraît tout de même avoir un fort potentiel convivialité quand elle est remplie. Disposée en arc de cercle, elle peut accueillir environ cinq cents personnes. En attendant, ne sont présents que le personnel de la salle, les musiciens, les ingénieurs son, les techniciens lumière et l'équipe de ce fameux chanteur - qui est aussi la mienne pour aujourd'hui d'ailleurs. Je décide de commencer par Désarticulée, une chanson évoquant le passage de l'adolescence à l'âge adulte et les nombreuses désillusions qui s'offrent à nous.

D'amour ou de gloire [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant